La Presse Bisontine 187 - Mai 2017

BESANÇON 14

La Presse Bisontine n° 187 - Mai 2017

EN BREF

ARTISANAT Une expérience tournée vers l’étranger Les Compagnons du devoir ont toujours autant la cote Les dernières portes ouvertes, organisées fin mars au C.F.A. de la rue Jean-Wyrsch à Besançon, confirment l’engouement des jeunes pour cette formation atypique, menant à effectuer un Tour de France.

Autisme “Autisme : frères et sœurs, à chacun ses émotions”, c’est le thème de la journée d’étude organisée par le Centre Ressources Autisme de Franche- Comté vendredi 12 mai au Petit Kursaal de Besançon. Inscriptions au 03 81 21 82 44 ou sur crafc@chu-besancon.fr Pompiers Le Bataillon des Sapeurs-Pompiers de France (B.S.P.F.) qui défilera sur les Champs-Élysées le 14 juillet prochain sera pour la première fois composé de sapeurs- pompiers de la région Bourgogne-Franche- Comté. Plus de quatre- vingts sapeurs- pompiers, issus de huit départements de la zone de défense et de sécurité Est composeront ce 10ème Bataillon des Sapeurs- Pompiers de France. Récompense Le jeune Adrien Mary a décroché la médaille d’or en D.A.O. aux Olympiades des métiers 2017 qui se sont déroulées à Bordeaux mi-mars. Cette compétition distingue, tous les deux ans, les meilleurs professionnels de moins de 23 ans, dans des dizaines de métiers. Adrien Mary est étudiant en B.T.S. au lycée Jules-Haag de Besançon. Le jeune champion a été accompagné dans son entraînement théorique et pratique, depuis juin 2016, par François Jurain, professeur à Jules- Haag.

I ls sont 10 000 apprentis à se former chaque année en France par le biais des Compagnons du devoir dans six filières. Avec un taux d’insertion pro- fessionnelle de 90 %, cette formation semble constituer une voie royale vers l’emploi. Ce qui est l’un de ses principaux facteurs d’attractivité, avec l’itinérance et le voyage. Un dernier point qui avait pourtant effrayé Romain Patoz, au départ. Ce menuisier bisontin, aujourd’hui employé comme responsable d’atelier au sein de l’entreprise Vuillemin à Chale- zeule, se souvient : “Mon premier choix de ville était à côté de Colmar pour res- ter proche de la famille.” Mais très vite, son Tour de France l’amènera plus loin :

Strasbourg, Montpellier, Rodez, Le Mans, Angers et Caen où il effectuera finale- ment son travail de réception et sera reçu compagnon. Chaque “aspirant” - tels qu’ils sont appe-

Un Tour de France peut durer “cinq ans comme dix. C’est vraiment chaque jeune qui crée son projet professionnel, mais avec un niveau d’exigence requis”, note Jean-Noël Lacraz.

lés - est en fait invité à chan- ger d’entreprise tous les six mois à un an en vivant dans des maisons de Compa- gnons, à l’issue de son apprentissage en alternance dans le centre de formation. C’est ce qu’on appelle le Tour de France. De plus en plus orienté aujourd’hui vers l’étranger, où 15 % des effectifs seraient accueillis.

80 jeunes au C.F.A. et 90 en itinérance.

D’autres profils, déjà titulaires d’un C.A.P. ou d’un Bac pro peuvent se le voir pro- poser directement et “il y a aussi des réorientations après un Bac général ou des études supérieures. Dans ce cas, l’en- seignement sera axé sur la pratique métier avant d’effectuer le Tour” , prévient Jean- Noël Lacraz, prévôt (responsable régio-

nal) du C.F.A. bisontin. Et pour s’inscri- re, “le plus tôt est le mieux” d’après lui, face aux fortes demandes. Certainsmétiers étant plus en tension comme la maro- quinerie ou la pâtisserie en raison de peu nombreux centres de formation. Le C.F.A. des Compagnons de Besançon forme, lui, environ 80 jeunes aux métiers de menuisier, charpentier, peintre et cou- vreur. 90 résidents sont aussi accueillis en région dans les entreprises partenaires comme chez David Bertrand, ancien pré- vôt, qui dirige aujourd’hui Bertrand construction bois à L’Hôpital-du-Gros- bois. Des aspirants compagnons qu’il reçoit, il retient surtout “une maturité” et “une plus grande expérience et motivation. Ils savent pourquoi ils sont là.” Tous ont pour trait commun un impressionnant C.V. À l’image de celui de Romain Patoz qui a également été formateur à Tours. Trois ans au cours desquels il a choisi de retrans- mettre son savoir-faire issu des Compa- gnons. “C’est intéressant de se dire qu’on a fait une partie du futur de ces jeunes.” Un travail qu’il perpétue encore aujour- d’hui chez Vuillemin. Car chez les Com- pagnons du devoir, “l’esprit de partage et de communauté” reste à l’œuvre bien après la formation. n S.G.

Le Bisontin Romain Patoz a aussi profité d’une expérience à l’étranger, en mobilité pendant trois semaines au Danemark en tant que formateur.

Une épicerie en vrac qui devrait vous emballer COMMERCE Nouveau venu dans la rue des Granges Ici, pas de traces d’emballages cartonnés ou de sachet plastique. On vient avec son propre contenant pour faire ses courses. Avec la garantie d’y trouver des produits bio et au maximum locaux.

Amélien Grandvaux propose de consommer local et de se servir selon ses besoins, sans gaspilla- ge ni déchets inutiles.

A idé par le prix des pou- belles, le vrac séduit de plus en plus de consom- mateurs, las du gas- pillage alimentaire et des déchets. Le Bisontin Amélien Grandvaux, qui en avait lui- même marre de descendre sa poubelle, a eu l’idée de ce maga- sin. Avec l’envie aussi de consom- mer plus responsable. “Les magasins spécialisés proposent certes du bio, mais qui vient par- fois de loin…” Le jeune entrepreneur, qui a travaillé un temps dans la télé- phonie, a donc ouvert cette épi- cerie, tout simplement baptisée “Le vrac” au 90, rue des Granges. Il y propose des produits ali-

mentaires, cosmétiques et d’en- tretien (liquide lessive, éponge, lessive…) locaux, ou à défaut aumaximum français, à la quan- tité souhaitée. Miel, savons et vins viennent par exemple du Jura, limonades

gingembre ! “Ceux-ci viennent du Pérou” , concède le gérant, “mais ils sont bio.” Et cela n’em- pêche pas de trouver à leurs côtés des poireaux, oignons et ails en provenance du G.A.E.C. du Champ Libre de Grosbois ou de la Fibule àMontfaucon. Sans oublier les œufs frais issus d’un élevage de plein air à seulement quelques kilomètres de Besan- çon. Ajoutez à cela la farine, les légu- mineuses, les céréales et fruits secs et vous arrivez à plus de 600 références. Un large choix qui n’était jusqu’ici pas propo- sé sur Besançon “avec des prix entre 5 et 10 % moins chers que dans les magasins spécialisés” ,

et sirop du Haut- Doubs, épices et pré- paration à salades de Haute-Saône… Bien sûr, certains fruits et légumes ne pourront se targuer d’être produits en France, ou même en Franche-Comté, où on a rarement vu pousser des bananes, du curcuma et du

Des courses sur mesure.

d’après le gérant, “car je ne réper- cute pas le prix de l’emballage parfois imposé ailleurs.” Ce qu’apprécie Laëtitia, qui s’y arrê- te régulièrement depuis qu’el- le a découvert cette adresse bien que n’habitant pas dans la Boucle. “Je travaille à proximi- té et je viens prendre un fruit ou

sont chouchoutés avec parfois même des suggestions de recettes et des petits événe- ments (crêpes à la chandeleur, chocolat à Pâques…) Pour son premier anniversaire, “Le vrac” prévoit aussi de marquer le coup le 20 juin prochain. n S.G.

juste ce qu’il me faut pour la maison.” Avec déjà 1 000 clients par semaine, cette petite épicerie tourne bien. “On est au-dessus de ce qu’on espérait. De plus en plus de personnes apprécient ce genre de petites surfaces.” Il faut dire qu’ici, les consommateurs

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