La Presse Bisontine 187 - Mai 2017

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La Presse Bisontine n° 187 - Mai 2017

La Fablab de Planoise, laboratoire d’innovation

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le S.N.B. ne veut pas couler

Visionnaire Les invectives - c’est le lot habituel - et les digressions sur les affaires auront occulté jusqu’à la dernière minute les vrais débats de fond à l’occasion de cet- te campagne présidentielle. Aucun n’a échappé à ces écarts de langage, pas même Emmanuel Macron à Besançon où les attaques ad hominem ont large- ment couvert les réponses aux grandes questions. Au cours de ces longues semaines de campagne, les vrais enjeux de société ne sont apparus qu’en creux dans un débat politique pollué par les bassesses. Dans cette société qui vit de l'abondance voire, dans l'opulence, on n'a jamais débattu du modèle social tel qu'il fonctionne aujourd'hui, organisé autour d'un mécanisme qui associe la valeur travail à celle de la grande consom- mation de biens et de services, visible- ment incapable de générer un bien-être durable et partagé. Dans cette cam- pagne présidentielle, aucun des candi- dats n’a su se faire entendre sur la maniè- re d’aborder les décennies à venir. Personne n’a su dépasser le cadre étri- qué d’un quinquennat. Qui a évoqué le fait que nous faisions sans doute faus- se route en pariant sur un modèle éco- nomique et social dont un des princi- paux piliers est la consommation déraisonnée ? Personne. Pourtant, le constat d’une société qui détruit plus qu'elle ne construit, qui génère de l'anxié- té plus que du bien-être, devrait être partagé par tous, candidats de droite comme de gauche. Jusqu’à quel point ce modèle où ici l’opulence, la surex- ploitation des ressources et là-bas l’in- digence qui déplace des populations entières est-il tenable ? Voilà les vraies questions, au-delà de la suppression des 35 heures ou de l’exonération de la taxe d’habitation. Ni le développement inter- national ni l’écologie n’ont eu voix au chapitre dans cette campagne bas-de- plafond. Comme le dit le poète-essayis- te Pierre Rabhi, la question n’est plus aujourd’hui de savoir s'il existe une vie après la mort, mais s'il existera bientôt une vie avant la mort. Mais les grandes questions existentielles effleurent-elles ne serait-ce qu’une seconde les esprits échauffés des candidats à cette élection qu’on aura vus, hélas, passer à côté des vrais sujets. On peut terminer avec Hen- ry Miller : “L’avenir du monde, je le lais- se aux méditations des philosophes et des visionnaires. La seule chose à laquel- le nous ayons vraiment droit, c’est le présent mais rares sont ceux d’entre nous qui le vivent jamais.” ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Céline Garrigues, Sarah George. Contact pub : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Avril 2017 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B.,Association Pix’Scènes, France 5, L. François, B. Klein, Lycée Saint-Joseph,Y. Petit, J.-C. Polien, S.M.B., Strataim.

L e club de canoë-kayak de Besançon (Sport nau- tique bisontin), présent en Nationale 1 depuis 15 ans et actuellement deuxième club français risque, si rien n’est fait, de chavirer faute de locaux adaptés à son activité. “Mal- gré les promesses des élus de la ville, la situation n’évolue pas” déplore Patrick Suranyi, le président de la section canoë-kayak. “J’en serai bien- tôt réduit à mendier une cara- vane pour avoir un bureau sur place afin d’accueillir les parents” ajoute-t-il amer. En cause, l’état de vétusté avan- cée des locaux de l’avenue de Chardonnet dont les deux

étages ont été interdits d’ac- cès par les services compé- tents, pour cause d’insécuri- té. Le S.N.B., fondé en 1865, est pourtant un des clubs les plus anciens et solides de Besançon mais la situation de ses locaux, propriété de la Vil- le, “faute d’entretien également de notre part quand nous étions sous le bail emphytéotique” , devient critique. Le club a bien soumis à la Ville des projets de déménagement, notam- ment vers l’ancienne Rhodia et plus en amont vers le bar- rage de la Malate, mais les res- ponsables du club n’ont rien vu avancer. Des rencontres régulières avec l’adjoint au

sport et la direction des sports ont bien eu lieu, mais sans sui- te pour l’instant. “J’en appel- le désormais directement au maire pour qu’il s’occupe de ces locaux qui appartiennent à la Ville. Il faut désormais prendre le dossier à bras-le- corps. On souhaiterait juste des perspectives pour se pro- jeter dans l’avenir” lance Patrick Suranyi qui constate le décou- ragement des bénévoles du club et des sportifs qui, mal- gré les conditions difficiles, continuent à briller en com- pétition. La construction d’une nouvelle structure au bord du Doubs plus en amont coûte- rait au moins 250 000 euros. ■

Grâce au parc machines mis à disposition au sein du Fablab, chacun peut mettre en pratique sa créativité.

L e concept inventé par le célèbre M.I.T. (Massa- chusetts Institute of Tech- nology) a essaimé jusque dans les régions françaises où il en existe désormais plusieurs dizaines. L’idée de départ des professeurs du M.I.T. était simple, mais lumineuse : “Et si on donnait aux étudiants l’ac- cès au parc machines de l’ins- titut ?” C’est ainsi qu’est né le premier Fablab. Besançon a désormais le sien : le Fablab des pratiques a été inauguré le 18 mars dernier à Planoise, au 10, rue Picasso, là où avait déjà été installée l’école alternative au numérique “Access Code School”. Un Fablab est un labo- ratoire collaboratif accessible pour une somme modique (à partir de 10 euros l’abonnement annuel, plus le coût d’utilisation des machines) qui permet à tout un chacun, particulier, asso- ciation ou entreprise de venir utiliser le parc machines mis à

disposition, sous la responsa- bilité des “forgerons numériques” présents sur place. “L’installa- tion de ce Fablab ici n’est pas le fruit du hasard, note Karima Rochdi, l’élue communautaire en charge de ce dossier : elle s’inscrit dans l’objectif de faire de Planoise un vrai quartier dédié au numérique.” Olivier Testault le Fab manager, entouré d’Alexandre Fleury et de Romain Benoît, sont là pour accompa- gner les utilisateurs du Fablab. “On vient ici pour recycler des objets, faire des créations, apprendre à innover, inventer et créer” résume Olivier Tes- tault. L’utilisation des machines du Fablab est soumise à une formation préalable : deux heures sont comprises dans l’adhésion. La phase de lance- ment du Fablab est prévue jus- qu’au 30 juin. Il sera ouvert du mardi au samedi de 14 heures à 18 heures sous forme d’Open- lab. ■

Les locaux vétustes du S.N.B. ne sont pas dignes du deuxième meilleur club de France. Après Roger s’ouvre la page Da Vinci

E n janvier dernier, nous annoncions la fermetu- re imminente d’un des commerces les plus emblématiques du centre-ville bisontin : l’enseigne Roger, Gran- de rue, laissant entendre que son responsable David Gian- nella, représentant de la troi- sième génération, avait un pro- jet en tête pour poursuivre l’aventure commerciale. C’est désormais chose faite avec l’ou- verture mi-mars du magasin Da Vinci au 8, rue d’Anvers, tou- jours au centre-ville. “Nous sou- haitions un magasin plus inti- me, plus cosy et cocooning pour nos clients tout en renouvelant l’offre en matière de prêt-à-por- ter” résume David Giannella. Outre les marques de prêt-à- porter masculin qu’il propose en exclusivité sur Besançon

(comme Marc O’Polo, Strell- son…), le couturier de la rue d’Anvers propose également un service original : les prestations à domicile en prêt-à-porter ou sur-mesure. “Nous lançons ce nouveau service, au domicile des clients et même sur leur lieu de travail pour ceux qui n’ont pas beaucoup de temps” note l’entrepreneur. Autre innova- tion signée Da Vinci : les ate- liers découvertes et conseils qui seront organisés une fois par mois au magasin de la rue d’An- vers. “Ce seront des prestations gratuites de conseils, de style, “d’accessoirisation”, sur ins- cription.” La prestation confec- tion sur-mesure est également proposée chez Da Vinci. Ici, les costumes faits sur mesure res- tent accessibles : à partir de 499 euros. ■

David Giannella, épaulé notamment par la vendeuse Tess, est également un spécialiste du costume sur-mesure.

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