La Presse Bisontine 187 - Mai 2017

ÉCONOMIE 34

La Presse Bisontine n° 187 - Mai 2017

DEVECEY

7,5 millions d’euros de chiffres d’affaires Pourquoi P.B.T.P. utilise deux pelles mécaniques “hybrides” L’investissement permet à l’entreprise de réaliser des fouilles d’archéologie préventive dans des espaces sensibles. Le moteur de la machine fonctionne en partie avec de l’électricité, de l’huile biologique alimente les flexibles.

L a société develçoise P.B.T.P. - démolitions, 7,5 millions d’eu- ros de chiffres d’affaires et 44 salariés, a investi dans une deuxième pelle mécanique dite “hybri- de”. La pelleteuse, de marque japo- naise, fonctionne en moitié avec du gazole non routier (G.N.R.) et à l’élec- tricité. Les huiles qui permettent d’ac- tionner le bras et le godet de l’engin, elles sont biologiques. Les deux engins, de vingt tonnes, sont actuellement sur

l’américain Caterpillar, ne propose pas dans son catalogue ce type de pelle- teuse “écolo” laissant au japonais Komatsu et à l’allemand Liebherr les parts de ce marché de niche. P.B.T.B. n’a rien révolutionné, certes, mais le geste mérite d’être souligné. Pour un prix plus cher à l’achat, avec toutefois une consommation de 25 % moindre en carburant, les pelles méca- niques hybrides donnent entière satis- faction sur le chantier. Les utiliser est “une question de déontologie” assure Pierre Moreau, P.D.G. de l’entreprise basée à Devecey. La société réalise 60 % de son activi- té dans la démolition, l’autre partie étant assurée par les terrassements. 5 % du chiffre d’affaires est assuré par les fouilles archéologiques. Un chiffre modeste qui n’a toutefois pas empê- ché la direction d’investir dès 2013 dans une première machine puis l’an dernier : “On travaille parfois sur des sites où la préservation du milieu est importante. Nous l’avons vu à Pon- tarlier. Nous avons mis à jour des tom- beaux que nous avons découverts puis recouverts ensuite” détaille la direc- tion. Imaginez qu’un accident méca- nique touche un flexible rempli d’hui- le, la pollution affecterait l’ensemble du site. “Avec les huiles biologiques uti-

un chantier archéologique dans le Jura. Ils fouillent pour le compte de l’insti- tut national de recherches archéolo- giques préventives (I.N.R.A.P.).

Dans le métier du ter- rassement, l’anecdote pourrait faire sourire. L’image d’un domaine peu enclin à faire sa transi- tion écologique colle à la peau des travaux publics. Le principal constructeur,

Plus cher à l’achat.

Pierre Moreau, P.D.G. de l’entreprise P.B.T.P. à Devecey.

en compte la composante environne- mentale” poursuit Pierre Moreau qui regrette que les élus de Besançon n’aient pas inclus cette dimension écologique. En effet, Besançon - qui dispose de son propre service de prévention archéo- logique - n’a pas pris en compte ce point technique dans ses appels d’offres. Dommage. P.B.T.P. n’attend pas là-des- sus pour tenter de diminuer son empreinte carbone. n E.Ch.

lisées dans nos deux machines, si acci- dent il y a, nous ne polluons pas le ter- rain. Nous voulions intégrer cette com- posante environnementale et aussi répondre au souhait de notre client” poursuit le chef d’entreprise. Le coût des huiles biologiques à l’achat est bien plus élevé que les standards mais l’uti- lisation de cette technologie permet à l’entreprise de s’assurer des chantiers de fouille préventive. “Effectivement, c’est un souhait de notre client qui prend

La pelleteuse hybride en action.

CHÂTILLON-LE-DUC Deux ans après son retour à Besançon Une montre anniversaire pour les 150 ans de LIP L’entreprise S.M.B., qui a conclu un accord d’exploitation de la marque sur cinq ans, va commercialiser une série limitée anniversaire. Un modèle Himalaya à calendrier perpétuel que l’on trouvera en magasin courant mai.

S on retour à Besançon avait fait couler beau- coup d’encre en 2015. Et c’est aujourd’hui un nou- vel épisode de la saga LIP qui s’apprête à être écrit. 150 ans d’histoire au cours desquels la

Besançon. Il participera à faire de l’horlogerie, un fleuron indus- triel local et français. Ses deux fils, Ernest et Camille, et son petit-fils, Frédéric, participe- ront après lui àmener lamarque à son apogée économique dans les années soixante. L’entreprise emploiera alors 1 500 salariés et produira entre 300 000 et 500 000 montres par an. Une première usine sort de ter- re en 1907 à la Mouillère, puis viendra l’usine de Palente en 1960. Jusqu’aux premières dif- ficultés avec l’apparition des montres à quartz. La baisse des ventes et des salaires entraî- neront des grèves régulières jus- qu’au placement en redresse- ment judiciaire en 1973. De là naît le conflit LIP, une crise sociale et industrielle majeure dans la France d’après-guerre. Jusqu’à 15 000 personnes mani- festent dans les rues de Besan- çon. Durant cette période, les salariés occupent l’usine de

marque horlogère s’est fait un nom et a connu dernièrement un renouveau. Petit retour en arrière.Tout com- mence avec Emmanuel Lip- mann, un jeune Alsacien qui fonde le Comptoir Lipmann à

Depuis la signature du contrat d’exploitation exclusif avec M.G.H. (actuel propriétaire de la marque) en 2015, S.M.B. a procédé à l’extension de ses ateliers de production à Châtillon (photos S.M.B.).

Le boîtier de cette

la marque chez S.M.B. Disponible courant mai, cette montre sera vendue 799 euros. “Un prix en dessous de ce que propose le marché sur ce type de complication. On voulait frap- per un grand coup” , conclut Pier- re-Alain Bérard, qui prévoit de les écouler vite. Le maire de la Ville, Jean-Louis Fousseret, en a lui même déjà commandé une. On pourra notamment l’ache- ter dans les magasins bisontins Maty. n S.G.

passer. Pour l’occasion, “un modèle Himalaya indiquant la date, le jour et le mois (sans interrup- tion annuelle)” va être produit à Besançon, uniquement dis- ponible à 150 exemplaires numé- rotés. “On avait deux possibili- tés : rééditer un modèle imaginé à la création mais les montres gousset n’ont plus vraiment de public aujourd’hui, ou travailler sur le modèle iconique de LIP” , explique Pierre-Alain Bérard, responsable développement de

Palente et prennent le contrô- le du stock. Une coopérative ver- ra le jour à la fin des années soixante-dix, baptisée “Les

Himalaya usiné en acier 316 L, reçoit un verre saphir et un bracelet en alligator véritable.

Industries de Palen- te”. Interviennent ensuite des rachats successifs, pour arri- ver aujourd’hui à cet- te année 2017. Année symbolique. Celle des 150 ans donc, que l’entrepri- se horlogère S.M.B. ne pouvait laisser

Vendue à 799 euros.

Made with FlippingBook Annual report