La Presse Bisontine 187 - Mai 2017

LE PORTRAIT

39 La Presse Bisontine n° 187 - Mai 2017

BESANÇON

Directeur de la communication de la Ville

Stéphan Raphaël, l’anticonformiste de la com’

L e premier fait d’armes de son équi- pe, c’est la récente campagne de communication destinée à recru- ter des assesseurs pour les élec- tions. Basées sur la thématique des sites de rencontres, les affiches “Ren- contrez l’élu de votre cœur” ont fait un buzz national, l’information ayant été reprise par plusieurs radios et télévisions de France et de Navarre. Il le reconnaît pourtant : “C’est vraiment un travail d’équipe. On a fait cette campagne en inter- ne, avec les moyens du bord, elle n’a pas coûté très cher, mais elle a bien fonction- né” note le quarantenaire fraîchement débarqué à Besançon en tant que direc- teur de la communication de la Ville, à la tête d’une vingtaine de créatifs. Il veut insuffler le même esprit dans les autres outils de communication de la Ville et bousculer les idées reçues sur a soi-disant “belle endormie” qu’il compte bien secouer en dynamisant son image. Le dir’com cultive sa différence. Parisien d’origine, il a débarqué à Besançon avec l’idée de

mer le site institutionnel de la Région Picardie quasiment en vrai site d’infor- mation !” , puis de prendre les commandes du service communication d’une ville moyenne dans le Val d’Oise. “J’ai failli également devenir le rédac’chef de Play- Boy !” Le tout avant d’être contacté par Michel Vauzelle, l’ancien ministre qui était alors candidat pour la présidence de la Région P.A.C.A., élu en 2010. “Il cherchait quelqu’un pour gérer les outils numériques de sa campagne. J’ai été embauché comme conseiller technique sur les T.I.C. J’ai fini par gérer un service énor- me qui s’occupait de l’information, des médias, de la communication, du print, de la vidéo, du web. Je suis resté six ans en région P.A.C.A.” et toujours, en faisant les allers et retours réguliers à Paris pour retrouver la petite famille. Entre-temps, celui qui dit “avoir toujours fait 150 métiers en même temps” s’est atte- lé à l’écriture d’un roman. Il attend en ce moment avec une pointe de fébrilité tout de même la réponse de Gallimard pour une éventuelle édition de ce roman noir intitulé “Lætitia”. L’envie de bouger l’a donc amené sur les rives du Doubs à l’automne dernier où son C.V. et ses idées ont convaincu le mai- re de l’engager à la tête du service com- munication de laVille, un poste beaucoup plus stratégique qu’il en a l’air. “Notre objectif dans le contexte actuel de concur- rence entre les agglomérations est de vendre la ville, comme on vendrait une marque. On continuera à travailler l’image de cet- te ville super-agréable en insistant sur ce ton décalé. Pour “vendre” notre ville, il faut essayer de raconter une histoire. Pour Besançon, c’est une ambiance, un ton un peu décalé, rebelle, que l’on doit mettre en avant. C’est comme ça que la ville peut se démarquer” estime le dir’com qui n’hési- tera pas à continuer de secouer un peu le cocotier en matière de communication. “Il est temps de dire que Besançon est pre- mière dans de nombreux domaines et arrê- ter de s’auto-flageller en permanence.” Même s’il sait qu’il ne restera peut-être pas vingt ans à Besançon - son souhait de travailler un jour à l’étranger le titille- ra sans doute entre-temps - Stéphan Raphaël compte bien imprimer sa marque et sa patte iconoclaste dans l’ex-capitale régionale dont il est sincèrement tombé sous le charme. Peut-être pas au point de graver sa ville d’adoption sur ses mains, comme il porte avec lui tatoués sur les doigts les prénoms de Nina et Gabriel, qui restent ses deux principales boussoles dans la vie. n

notamment le journal B.V.V. où il estime “que l’on doit s’adresser aux gens comme ils se parlent entre eux. On a prévu notam- ment d’intégrer quelques “tutos” comme des conseils pratiques pour ceux qui préparent le trail des forts par exemple, et qui ren- voient à notre chaîne you- tube pour plus de détails. Il faut créer de la synergie entre tous les outils de com- munication” note le dir’com. Ce Parisien d’origine - qui rentre tous les week-ends à Paris retrouver sa fem- me et son fils - a fait ses armes très jeune dans la communication, Bac A1 en poche (maths et philo), en décrochant un stage à la revue Sciences et Avenir. Même s’il avoue “avoir tou- jours été engagé pour ma plume mais ça me gave un peu d’écrire” , il s’est vite fait une place au sein de la rédaction. “Je m’étais

“J’ai failli devenir le rédac’chef de Play-Boy !”

Stéphan Raphaël a une autre passion : la boxe anglaise (photo J.-C. Polien).

Bio express

groupe. Stéphan Raphaël a ensuite affiné son expérience dans la communication au sein d’une société de production qui mon- tait des reportages didactiques pour de gros clients (E.D.F., etc.). Ce touche-à-tout qui a horreur de la routine a de nouveau changé de cap en 2008 quand il a vu pas- ser une annonce dans les journaux de la part de la Région Picardie qui cherchait un responsable pour son service presse. Il y restera un an, le temps de “transfor-

endormi lors de la première réunion de rédaction. Ils m’ont gardé quandmême…” Rapidement, la direction lui confie des enquêtes (scandale de l’amiante, classe- ment des hôpitaux, dopage…) où il se fait les dents, sur le terrain. “On a ven- du pas mal d’enquêtes aux chaînes de télé pour des émissions comme Envoyé Spécial notamment.” Cette expérience l’a amené à collaborer à d’autres titres de presse comme Challenges et le Nou- vel Obs qui faisaient partie du même

l Né à Paris en 1974 Directeur de communication de la Ville de Besançon l Titulaire d’un Bac A1 l

Passion : la boxe anglaise

l

J.-F.H.

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