La Presse Bisontine 187 - Mai 2017

BESANÇON 8

La Presse Bisontine n° 187 - Mai 2017

“Les accusations publiques sur la dermatologie sont infondées” La direction de l’hôpital rassure les patients. L’enquête A.R.S. conclut que la pratique médicale a respecté les protocoles et recommandations en matière de prise en charge en onco-dermatologie. Le C.H.R.U. dépose plainte contre le professeur Humbert. SANTÉ Les résultats de l’enquête A.R.S. en dermatologie

Chantal Carroger, directrice du C.H.R.U. entourée du Professeur

Samuel Limat - président de la C.M.E., et du Professeur Thierry Moulin - doyen de la faculté de médecine.

médical. L’Agence Régionale de Santé a indi- qué qu’elle allait pour sa part saisir l’Ordre pour infractions au code de déontologie médicale et l’hôpital a déci- dé de porter plainte pour diffamation envers son ex-chef de service. Ce dernier, qui se définit comme lan- ceur d’alerte, ne comprend pas. Il main- tient avoir mis le doigt sur des procé- dures préjudiciables pour le malade notamment sur ces réunions pluri- disciplinaires non respectées (R.C.P.). “Certaines R.C.P. ne répondaient pas systématiquement durant une période mais elles ont été corrigées, ce qui n’a jamais été contesté. Tout cela a été cor- rigé et amélioré. Oui, les malades ont eu une prise en charge adaptée au C.H.U.” déclare le Professeur Samuel Limat, président de la Commission médicale d’établissement. “Le C.H.U. a souhaité dès le départ que la lumiè- re soit faite sur toutes les situations inquiétantes signalées par le Profes-

régional : “La pratique médicale a res- pecté les protocoles et recommanda- tions de bonnes pratiques en matière de prise en charge en onco-dermatolo- gie. S’agissant des 18 dossiers signa- lés et portant sur les réunions de concer- tation pluridisciplinaires (R.C.P.), il est utile de rappeler que plus de 1 500 dossiers de patients en onco-dermato- logie ont été discutés dans ce cadre entre mi-2013 et fin 2016. Les rapports démontrent clairement qu’il n’y a pas eu de prescriptions de chimiothérapies injustifiées et abusives. Les décisions concernant les patients ont été évaluées comme conformes aux données actuelles de la science.” La direction indique qu’elle examinera en pleine transpa- rence toutes les réclamations de malades qui pourraient lui parvenir. Par ailleurs l’A.R.S. a engagé un audit du Centre d’Études et de Recherche sur le Tégument (C.E.R.T.), unité de recherche du C.H.U. placée sous la res- ponsabilité du Professeur Philippe Humbert, dont les conclusions ne nous ont pas été communiquées. Ce centre employant 7 salariés, créé par le pra- ticien hospitalier, est une référence mondiale dans son domaine de recherche. n E.Ch.

seur Philippe Hum- bert” poursuit la direction. Deux ins- pections menées par des experts indé- pendants, diligentées par l’Agence Régio- nale de Santé, en 2015 et en 2016 ont étudié les dossiers de patients signalés par Philippe Hum- bert. Le rapport

“Pas de chimiothérapies injustifiées et abusives.”

“Ç a suffit de parler de pra- tiques douteuses, de prendre la population en otage. Il était important que l’on vous dise notre vérité.” Restée discrète jusque-là, la directrice de l’hô- pital de Besançon Chantal Carroger a, vendredi 24 mars, contre-attaqué et répondu aux accusations portées par le Professeur Philippe Humbert. Cet- te annonce fait suite aux articles parus - notamment - dans La Presse Bison- tine d’avril. La directrice a attendu les conclusions de l’inspection diligentée par l’Agen- ce Régionale de Santé Bourgogne- Franche-Comté sur la pratique médi- cale et les conditions d’organisation et

de fonctionnement du service de der- matologie pour répondre point par point : “La mission établit clairement que les accusations publiques dont ce service a fait l’objet sont infondées. La mission n’a pas relevé de faits pouvant justifier les accusations portées par le Professeur Philippe Humbert à l’égard de ses confrères. Ces accusations attei- gnent aujourd’hui une telle gravité que le C.H.U. veut y mettre un terme. Elles ont en effet semé le doute chez les patients et leurs proches, et jeté le discrédit sur une équipe qui continue à exercer ses missions avec beaucoup de profes- sionnalisme” poursuit la direction qui rappelle s’être astreinte à respecter tant le devoir de réserve que le secret

remis le 22 mars 2017 par l’A.R.S. por- te sur l’analyse de 63 dossiers de patients, dont 18 portent sur des prises en charge en onco-dermatologie. La mission était composée d’un inspec- teur et d’un médecin inspecteur de santé publique de l’Agence ainsi que de deux professeurs de dermatologie, dont un spécialiste en oncologie hors région. “Les prises en charge ont été analysées à la loupe et en toute trans- parence par des experts indépendants” déclare Chantal Carroger. Dans le rapport remis le 22 mars 2017, pour la deuxième fois, des experts indé- pendants, professeurs en dermatolo- gie, invalident les dénonciations du Professeur Humbert entendu le 20mars par la chambre disciplinaire de l’Ordre

Il demande une nouvelle enquête “Que chacun prenne ses responsabilités” Le Professeur Humbert n’a nullement l’intention de poursuivre une polémique. Mais il invite juste l’A.R.S. à rectifier des erreurs manifestes quant aux responsabilités qui excluent de son analyse les protagonistes mêmes des procédures R.C.P. H omme touché, certes, mais galvanisé par les nombreuses lettres de soutien qu’il a reçues spontanément de malades, le Professeur Phi- lippe Humbert, ancien chef de service de dermatologie, a réuni la presse deux jours après la sortie médiatique du C.H.R.U. “pour lui donner les éléments factuels sur les prises en charge des malades atteints de cancer cutané” dit-il. Médecin des hôpitaux depuis 1993, il rappelle qu’il a toujours agi dans l’intérêt des malades. Le professeur maintient les irrégularités signalées aux autorités compé- tentes mais dans un souci de ses règles déontologiques, et plus précisément du respect du secret professionnel et du caractère confidentiel du rapport rendu par l’A.R.S., il ne s’exprimera pas davantage. Il informe qu’il sollici- te une nouvelle enquête avec une nouvelle mission, indépendante, “même si l’enquête me donne raison quant au caractère non conforme de certaines pratiques médicales.” Il a l’espoir que l’Agence Régionale de Santé l’enten- dra, comme elle l’a fait après la lecture du premier rapport, “le second confir- mant mes constats.” “Je n’ai nullement l’intention de poursuivre une polé- mique. Je demande que chacun prenne ses responsabilités. Si aujourd’hui il semble que les erreurs ont été corrigées, il n’en demeure pas moins qu’un collectif de malades dénonce leur prise en charge dans ce service et envisa- ge de déposer plainte. Le refus de la direction de prendre en compte mes alertes, ma stigmatisation, ont conduit à des retards dans l’analyse des signa- lements et de leurs causes. Cette situation aurait dû être traitée comme il se doit en prenant en compte les signalements d’un lanceur d’alerte pour quel- qu’un qui possède trente ans de fonctions au C.H.U. de Besançon exercées avec dévouement, professionnalisme, loyauté et intégrité, le tout au bénéfice exclusif des patients” conclut celui qui rappelle qu’il exerce dans le secteur 1 de la Sécurité sociale. Entouré de son avocate Maître Kabbouri, le méde- cin réactive son dépôt de plainte pour harcèlement. n

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