EuroWire November 2015

Article technique

quantitative du risque: l’ampleur de la perte potentielle et la probabilité que la perte aura lieu. Il s’ensuit que le risque (R) est déterminé comme produit de deux facteurs : La probabilité d’une panne quelconque (p) est multipliée par l’ampleur de la perte potentielle (L) dérivant de cette panne, ci-après brièvement appelée impact de la panne. D’après Wikipédia [5] , il s’agit d’un fait de notoriété publique qui est utilisé dans les méthodes d’ingénierie standard comme la célèbre méthode d’analyse des modes des défaillances, de leurs effets et de leur criticité (AMDEC) [3] ainsi que dans les procédures d’évaluation des risques. Les compagnies d’assurance utilisent le calcul du risque selon l’Équation (1) dans l’évaluation des risques, ce qui est essentiel pour déterminer les primes d’assurance. Dans ce cas, les deux facteurs, probabilité et impact de la panne, sont également pris en considération. L’Équation (1) indique qu’il vaut la peine de considérer les deux facteurs. Dans plusieurs cas réalistes, les deux facteurs de risque dépendent l’un de l’autre. Pour citer un exemple tiré de la question de la protection contre les incendies, l’utilisation de matériaux halogénés réduit la probabilité de panne, mais augmente l’impact possible sur la santé par asphyxie ou autre chose. L’expérience pratique dérivée de l’AMDEC révèle l’avantage de maintenir les deux facteurs sur un niveau bas similaire. Si les deux facteurs peuvent varier dans un intervalle allant de 1 à 10, le risque varie de 1 à 100. Si la probabilité est réduite à 4 et l’impact jusqu’à 5, on obtient un niveau de risque égal à 20 comme produit des facteurs 4*5. Si l’impact reste sur son niveau élevé de 10, la probabilité doit être réduite jusqu’à 2 pour obtenir le même niveau de risque. En gardant à l’esprit le principe de Pareto, il est évident que l’effort pour atteindre ce niveau extrêmement réduit d’un facteur sera supérieur à l’effort nécessaire à tenir les deux facteurs sur un niveau moyen. L’avantage dérivant de la distribution des efforts de réduction du risque pour les R=p*L Équation (1)

deux facteurs, (prévention et réduction de l’impact) est illustré à la Figure 2 . La ligne pointillée indique le risque en fonction des efforts de réduction, au cas où la totalité des efforts serait investie dans l’évitement des menaces. La ligne continue indique le risque existant si les efforts de réduction sont distribués à la fois dans la prévention et dans la réduction de l’impact dans les mêmes proportions. Cette approche s’appuie sur quelques hypothèses simplificatrices dans le but de démontrer aisément le principe de base. On voit clairement qu’exactement dans la partie moyenne de l’intervalle, la distribution des efforts pour les deux facteurs entraîne des avantages évidents. Le présent article n’examine pas les statistiques pour étudier la probabilité de la panne ni les sciences économiques pour quantifier les impacts financiers causés par des pannes éventuelles, mais nous nous penchons ici sur la stratégie de protection contre les incendies en ce qui concerne le câblage intérieur. 3.3 Comportement au feu des câbles Les câbles sont des éléments importants en ce qui concerne les concepts de protection contre les incendies des bâtiments. Différents types de facteurs influencent les performances ignifuges des composés pour câbles. Les polymères halogénés sont auto-extinguibles par réaction chimique, mais en cas d’incendie ils génèrent des gaz toxiques. Les halogènes sont des éléments du 7 ème groupe principal : Cl, Fl, Br, J. Dans le processus d’oxydation ils réagissent aux radicaux acides qui génèrent des acides par réaction avec l’hydrogène. Lorsque les halogènes brûlent à de basses températures, des dioxines sont produites. Les conséquences des lésions personnelles ou des dommages aux biens sont décrites plus haut. Les retardeurs de flamme sans halogènes, par exemple Mg(OH) 2 ou Al(OH) 3 , empêchent la propagation du feu en capturant de l’oxygène. La réaction chimique génère de l’eau qui produit un effet d’extinction et de refroidissement supplémentaire. Ces retardeurs de flamme minéraux génèrent très peu de fumée lorsqu’ils brûlent, et les fumées denses qui ne sont pas toxiques ne contiennent pas d’acides.

Mais cette classe de matériau n’est pas non plus la solution idéale. Pour obtenir des performances ignifuges vraiment satisfaisantes, il faut utiliser ces éléments dans une concentration majeure. Cela réduit les performances mécaniques du câble en question, cause des fragilisations ou restreint la plage des températures opérationnelles. Plusieurs méthodes d’essai de résistance au feu pour les câbles sont définies par des organismes de normalisation nationaux et internationaux. Chacune d’elles prise séparément ne représente qu’une seule des différentes menaces d’incendie. Le Tableau 1 en illustre un aperçu. 3.3.1 Autocombustion Les câbles doivent être conçus de façon correcte afin d’éviter toute autocombustion dérivant de pics de tension éventuels ou d’une intensité de courant élevée. Les essais de tension et d’intensité de courant déterminent les possibilités d’un câble en ce qui concerne l’autocombustion. Le paramètre d’autocombustion est lié à la probabilité d’incendie. 3.3.2 Propagation de la flamme Les câbles sont des éléments de connexion. Leur nature même, à savoir l’effet cordeau fusant, implique donc un risque de propagation d’un incendie le long de ces derniers d’une partie à l’autre d’un bâtiment. Pour déterminer les propriétés de propagation de la flamme (ou cordeau fusant) d’un câble, la norme IEC 60332 définit les méthodes d’essai sur plusieurs niveaux (par exemple IEC 60332-1-2, Figure 3 ). L’idée commune de ces essais est la même : un câble brûlant à un point précis s’éteindra avant que la flamme ne se soit propagée à une distance spécifiée. ▲ ▲ Figure 3 : Essai effectué pour la propagation de la flamme

▼ ▼ Tableau 1 : Paramètres relatifs à la résistance au feu et leur corrélation avec les éléments de risque d’incendie

Paramèter

Prévention

Réduction de l’impact

Auto-inflammation

X X

– X X X X

Propagation de la flamme

Résistance au feu

(X)

Émission des fumées Absence d’halogènes

– –

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