La Presse Pontissalienne 236 - Juin 2019

10 DOSSIER PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n°236 - Juin 2019

Annulation du marché de la piscine : qui va payer l’addition ? Sitôt informé de la diffusion massive d’éléments qui devaient rester confidentiels, Patrick Genre et le bureau de la C.C.G.P. ont décidé de prendre un arrêté de classement sans suite de la consultation liée au centre nautique. Décryptage. ÉQUIPEMENT Préjudice de plusieurs dizaines de milliers d’euros

ment. Si la procédure s’était déroulée normalement, seuls les deux perdants touchaient ce dédommagement. La C.C.G.P. compte aussi estimer tout le travail réalisé par les services de la col- lectivité sur ce dossier. Des investisse- ments sur la piscine Georges Cuinet avaient été volontairement mis en stand-by sachant que le nouveau centre nautique devait voir le jour en 2021. Le classement sans suite impose de reprendre tout à zéro, soit 24 mois de procédure supplémentaire, pour un pro- jet espéré a minima en 2024. “On devra prolonger la durée de vie de la piscine Cuinet de 4 ou 5 ans. On va lancer un audit technique sachant que des travaux s’imposeront notamment aux niveaux des fluides : air, eau, chauffage…” De quoi ajouter quelques centaines de milliers d’euros à la facture. Plus com- pliqué à chiffrer, le préjudice moral que compte bien faire apparaître Patrick Genre même au prix de l’euro symbo- lique. Se pose aussi la question de relan- cer ou pas la procédure avant les muni- cipales de 2020 ? “On a déjà deux mois de recours à respecter, ce qui signifie qu’on ne peut rien faire avant juillet. C’est une vraie interrogation et la décision sera prise par le bureau.” L’élu rappelle aussi que la situation aurait été sans doute beaucoup plus compliquée à résou- dre s’il avait fallu subir un contentieux après l’attribution du marché. Interrogé sur la capacité financière de la C.C.G.P. à supporter un tel investis- sement, Patrick Genre répond par l’af- firmative. “C’est tout l’intérêt d’un plan pluriannuel d’investissement. On peut financer ce projet sans avoir recours à unmatraquage fiscal.” Le report de deux ans ouvre la porte à une possibilité de provisionner cet investissement. Ce sera aux futurs élus communautaires d’en décider. n F.C.

“P our nous les élus, c’est un coup de massue qui remet en cause deux ans de tra- vail.La population va aussi se voir privée de projet” , expliquait le président du Grand Pontarlier lors du point presse exceptionnel organisé le 7mai pour annoncer ce classement sans suite. Le futur centre nautique qui doit voir le jour sur la plaine Pourny fait l’objet d’unmarché public de performance glo- bale qui contraint les entreprises can- didates à s’engager sur lamaintenance technique de l’équipement sur 8 ans. “C’est un dossier assez complexe qui impose de passer par une procédure de consultation restreinte” , poursuit Patrick Genre. Les trois groupements qui ont répondu, à savoir Vinci, Bouygues et De Giorgi, ont reçu chacune de façon dématérialisée des informations spé- cifiques de la C.C.G.P. notifiées à l’in- térieur de lettres de cadrage. Ces infor- mations confidentielles ont été transmises de façon cryptée sur la pla- teforme dématérialisée qui gère les appels d’offres. Chaque entreprise dis- posant ensuite d’un code de décryptage pour prendre connaissance des propo- sitions de la C.C.G.P. qui varient d’un groupement à l’autre. Sauf que ces documents, sans qu’on puisse encore l’expliquer, ont été décryp- tés puis diffusés à plusieurs centaines d’entreprises. S’agit-il d’un bug ? D’un acte volontaire ? Trop tôt pour le dire.

“Il y a eu rupture du principe de confi- dentialité. La procédure restreinte est devenue après décryptage une procédure ouverte. C’est une des raisons qu’il suffit d’invoquer pour rompre un marché. Avant de prendre cette décision, on a pris conseil auprès d’un cabinet d’avocats et des services de la préfecture. Tout le monde a estimé qu’il y avait un risque contentieux trop important de poursuivre cette consultation, d’où la décision de prendre un arrêté de classement sans suite.” Utile de préciser que cette rupture de confidentialité ne concerne pas les propositions des trois groupements qui devaient être déposées au plus tard le 17mai.Des propositions architecturales et financières qui ne seront donc jamais révélées. La communauté de communes du Grand Pontarlier ne compte pas en rester là. Comme le stipule la loi, elle

HOMMAGE Juliette De Giorgi À Juliette De Giorgi, femme de caractère Fondatrice de l’entreprise éponyme en 1957 dont elle fut la première commerciale, elle s’est éteinte à l’aube de ses 95 ans.

a engagé une négociation amiable avec les deux sociétés censées garantir cette confidentialité. “Si la démarche n’aboutit pas, on engagera une action contentieuse civile ou pénale pour obtenir répa- ration.” Le préjudice financier porte sur plu- sieurs volets. Dans un premier temps, la C.C.G.P. va devoir verser 84 000 euros d’indemni- sation à chaque groupe-

S’agit-il d’un bug, d’un acte volontaire ?

C’ était une lectrice assi- due de La Presse Pon- tissalienne. Et surtout “une femme de carac- tère au contact facile, autonome, disponible, avec le sourire” rap- pelle sa famille. Juliette De Giorgi s’est éteinte le 4 mai der- nier peu avant ses 95 ans. Son parcours force l’admiration. Elle n’a que 6 ans lorsque sa maman décède. Placée chez une cousine à Arçon où elle ira à l’école jusqu’à l’obtention du cer- tificat d’études, elle commencera ensuite son parcours profession- nel au sein de l’entrepriseDubied à Pontarlier. C’est en décem- bre 1944 qu’elle se marie avec Jean De Giorgi, maçon au sein de l’entreprise Saintot. De cette union, naissent ses deux fils, Patrick et Jean- Paul.

ÉDUCATION

Une nouvelle formation post-bac

Le lycée Xavier-Marmier se diversifie dans le sport À la rentrée prochaine, l’établissement proposera une mention complémen- taire “Animation et gestion de projets dans le secteur sportif” accessible aux élèves titulaires d’un Bac pro tertiaire. Débouchés (presque) assurés.

activités sportives pour tous et activités nautiques dans la perspective de décrocher le diplôme de surveillant de baignade. “Il y aura 22places disponibles dans la première promotion : 12 en temps plein scolaire et 10 en apprentis- sage” , détaille le proviseur. Bien sûr, mieux vaut avoir le goût du sport avant de se lan- cer dans l’aventure A.G.2S. Dans l’option généraliste, les élèves auront la chance de pratiquer une quinzaine de disciplines au cours de leur cursus.À l’issue de lamention, ils auront développé une dou- ble compétence dans lemon- tage de projets et l’animation sportive. “Il y aura peut-être une suite sachant que leminis- tère de l’Éducation réfléchit aussi à une formation B.T.S. axée sur les métiers du sport.” Le recrutement s’étend à toute la région Bourgogne- Franche-Comté en étant aussi ouvert aux lycéens en filière technologique et d’enseigne- ment général. n

“O a eu la confirmation de cette formation en avril. Les dossiers d’inscription arrivent genti- ment sachant qu’on peut pos- tuler via Parcoursup ou en candidature directe” , explique Antoine Neves, le proviseur plutôt satisfait d’accueillir bientôt dans sesmurs la seule formation labellisée Éduca- tionNationale dans le secteur sportif. Cette avancée s’inscrit dans un territoire porté sur la pra- tique des activités physiques. Pontarlier figure toujours parmi les villes les plus spor- tives de sa catégorie. Le Haut- Doubs reste un merveilleux terrain d’aventure pour les

sports de plein air, en toutes saisons. Les partenariats entre les clubs et les collèges ou les lycées se multiplient en sport collectif comme en sport individuel. Avec la réglementation qui devient de plus en plus stricte,

ser de nouveaux débouchés aux élèves scolarisés en Bac pro tertiaire” , note Cécile Ortéga, prof de gestion-admi- nistration. Elle pilote cette nouvelle formation avec Ludo- vic Gauthier, prof de sport. “Cette mention permettra aux étudiants d’obtenir deux uni- tés sur quatre du diplôme d’encadrant sportif qu’ils pourront passer ultérieure- ment.” La formation s’étale sur un an et comprend 1 607 heures dont 75 % en structure d’ac- cueil : club, collectivité, asso- ciation…Les élèves pourront choisir entre deux spécialités :

Juliette De Giorgi.

dre un petit café, à l’admiration des collaborateurs qu’elle ren- contrait. Il y a 7 mois, elle a choisi d’aller vivre à la maison de retraite du Larmont où elle a rejoint son frère Paul, où elle s’était rapidement intégrée et où elle savait apporter une bonne ambiance. Elle a quitté brutalement ses proches, samedi 4 mai à l’aube de ses 95 ans après une vie bien remplie, entourée de ses fils, leurs épouses, de ses 5 petits- enfants et leurs conjoints, et de ses 10 arrière-petits-enfants. n

Jusqu’à l’an dernier, elle venait boire le café.

En 1957, elle et son mari fondent l’en- treprise De Giorgi. “Elle fut la première commerciale” raconte un de ses deux fils. Juliette a suivi l’évolution de l’entreprise avec une grande fierté, et pas- sait souvent avec plaisir aux bureaux avec sa voiture, jusqu’à l’an dernier encore, pour pren-

l’encadrement des activités sportives tend de plus en plus vers la profes- sionnalisation. Il y a des besoins dans tous les domaines, de la petite enfance aux seniors. “On va propo-

Une formation labellisée Éducation Nationale.

Renseignements :https://www.lycee-xavier-marmier.fr

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