La Presse Pontissalienne 236 - Juin 2019

A g e n d a

La Presse Pontissalienne n°236 - Juin 2019

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MUSIQUE

Le chanteur de Mamirolle “Je me sens armé pour faire ce métier” À l’occasion de la sortie

Lilian Renaud sera en concert à l’église de Maîche le 14 juin.

L a Presse Pontissalienne : Votre nouvel album“Lilian Renaud”est sorti le 17mai. Dans quel état d’esprit êtes-vous ? ilian Renaud : Je suis à la fois content et soulagé, excité aussi par la sortie de cet album qui me tient à cœur. Je crois qu’il y a une attente, je le sens dans les retours du public et des médias. J’ai la chance de pouvoir me lancer dans un nouveau projet parce qu’il y a une vraie base fan. L.P.P. : Vous avez décidé de vous mettre en retrait de la scène après The Voice et les deux albums qui ont suivi.Votre famille vous a entouré pendant cette période difficile. Avez-vous reçu des soutiens du monde artistique ? L.R. : C’est moi qui ai décidé d’éteindre mon portable, de me mettre en retrait. Mais les gens du métier ne m’ont pas lâché. Ils ont toujours pris de mes nou- velles car ils ont été acteurs de mon succès.Matthieu Grelier, le producteur de The Voice, fait partie des personnes qui sont restées présentes. J’ai eu des échanges avec Zazie, avec Nikos qui m’a adressé des messages de soutien. Il y a dans ce métier des gens très bien. le devant de la scène, heureux de retrouver son public. de son album éponyme, Lilian Renaud revient sur

une quinzaine de kilomètres des côtes. Je suis allé là-bas pour marcher, pour prendre l’air, pour perfectionner mon anglais et retrouver l’anonymat. Cela m’a fait du bien. Les mélodies de cet album sont nées lors de ce voyage. L.P.P. : L’album compte 16 titres dont 7 en anglais. Vous l’avez enregistré à Ornans avec Lee Catterson. C’était important pour vous de chanter dans ces deux langues ? L.R. : J’aurais presque pu faire un double album ! Les sept chansons en anglais sont autobiographiques. Elles parlent davantage de mes failles, de la façon dont je veux m’en sortir. C’est Lee Cat- terson qui a écrit ces textes. Les chan- sons en français sont plus ciblées, plus thématiques. L’album est le résultat de deux ans de travail avec Lee Cat- terson et Angela. L.P.P. :Une des chansons s’intitule“Jem’appelle Brahim”. Qui est Brahim ? L.R. : C’est une chanson sur l’immigra- tion. Elle raconte l’histoire d’un père de famille poussé par la guerre, qui quitte son pays avec son enfant. “Je m’appelle Brahim”, fait écho à une triste réalité, celle des migrants qui tentent, au péril de leur vie, de traverser laMéditerranée. On ne peut pas laisser mourir ces gens en mer aujourd’hui. L.P.P. :“Quoi de plus beau”est un titre qui parle du suicide chez les agriculteurs. C’est un sujet qui vous tient à cœur ? L.R. : C’est une cause qui me touche. Je

pendant votre absence. Comment l’expliquez- vous ? L.R. : Le fait de dire la vérité, d’être authentique est important aux yeux des gens. J’ai besoin d’être honnête, je pense que ça se ressent. L.P.P. : Comment allez-vous désormais ? L.R. : Je reste un hypersensible avec ses doutes et ses défauts. Mais je me sens armé désormais pour faire ce métier. Je suis bien ! Je me rends compte aussi de la chance que j’ai eue de vivre l’ex- périence The Voice, et de la chance que j’ai de pouvoir vivre de la musique aujourd’hui. J’ai besoin de reprendre mon destin enmain. C’est aussi simple que cela. Le fait de contrôler mon image et ma musique suffit à mon bien-être. L.P.P. : Cet album éponyme est donc une nais- sance plus qu’une renaissance ? L.R. : C’est peut-être ma plus grande frustration. Car cet album, j’aurais pu le faire juste après The Voice si on m’avait écouté. C’est quelque chose que j’aurais pu offrir dès le début. Je ne crache pas dans la soupe. Mes deux premiers albums ne sont pas là pour rien. Il a fallu passer par cette étape. Je me sens bien pour repartir.Vivre la vie est la solution à la vie. L.P.P. :Vous êtes parti en Irlande pour vous res- sourcer et finalement écrire cet album… L.R. : Je suis parti là-bas avec ma voi- ture, en emportant un petit home studio. Je me suis installé dans un endroit à

le 15 juin à Poligny, le 22 juin à Micropolis et le 15 août à Ornans.

je continuerai à évoluer. J’aime chanter pour tout le monde, et rester accessible dans ma musique. L.P.P. : Pourquoi avoir choisi de tourner dans les églises ? L.R. : Je vais dans l’église avec l’idée de me rapprocher des gens. Des églises, il y en a partout. L’acoustique y est aussi adaptée pour mes concerts (N.D.L.R. : Lilian sera accompagné de Marlène Schaff, pianiste, Fabrice Ragot multi-instrumentiste, et de Bruno Daillon à la technique). J’aime aussi cette idée de rassembler des gens dans ces lieux de paix. L.P.P. :Avez-vous eu des propositions pour faire du cinéma ou de la télévision ? L.R. : J’ai des propositions. Il y a des discussions, mais rien de concret pour l’instant. Toute expérience est bonne à prendre. n Propos recueillis par T.C.

me sens proche de ce monde agricole. Nous avons la chance dans notre région d’avoir lesA.O.C. qui protègent les agri- culteurs. Je parle là du “croissant lai- tier”, une zone géographique où il y a une forte densité de producteurs. Ils sont poussés à produire plus, à traire plus pour couvrir les coûts de produc- tion, à faire de la moins bonne qualité pour au final, ne rien gagner. Cela va à l’encontre des valeurs paysannes. Ils finissent par craquer. L.P.P. :Votremusique est à la fois folk et populaire. C’est un registre dans lequel vous continuerez à évoluer ? L.R. : J’assume à 100 % cette musique. J’aime le folk, la musique de la terre, le bluegrass, le folk celtique. Ce sont mes influences, qui sont toutefois plus difficiles à exprimer en français. J’aime aussi la variété. Cet album est le reflet de tout ce que je peux faire. C’est mon univers et c’est dans cet univers que

Lilian Renaud Facebook officiel / Instagram officiel

L.P.P. : Le public ne s’est pas détourné de vous

ÉVÉNEMENT

Du 26 juillet au 10 août Le festival de Pontarlieret des Nuits de Joux

Les responsables du C.A.H.D. ont confié la direction artistique du 45 ème festival à Damien Houssier qui a pour mission d’ouvrir la programmation au-delà du Fort de Joux, notamment en direction de Pontarlier et plus globalement du Haut-Doubs. Croisade artistique.

Le moche deMarius Mayenburg mise en scène de Cantor Bour- deaux. Une face haute en cou- leur avec “Faites l’amour pas la guerre” de Serge Valletti mise en scène par Ariane Henzé. Comme l’an dernier en comité restreint, 20 spectateurs auront la chance de partager un repas avec Robespierre. Ce spectacle “LaMéduse démocratique”mise en scène parAnneMonfort pren- dra la forme d’une discussion démocratique, concrète et atta- blée. Autre pièce de l’époque révolutionnaire avec Le Mort de Danton de Georg Büchner mise en scène par DamienHous- sier. À signaler tous les jours sur la place d’Arçon quelques agapes avec les concerts du Monstre de jour, des saynètes musicales d’un quart d’heure jouées dans une baraque ambu- lante. “On aimerait que le théâtre devienne un prétexte pour passer des bons moments d’échange après chaque spectacle” , annonce le directeur artistique en évo- quant aussi la pièce mise en scène par Pierre-Étienne Royer

tions comme Ariolica qui figure de nouveau au programme. Ces musiciens interpréteront un concert symphonique de musiques russes. Une façon de mutualiser une scène, des moyens techniques et humains. La démarche s’applique aussi avec d’autres acteurs touris- tiques, culturels, économiques comme le Conifer, le festival lyrique de Montperreux ou la Fédération du commerce Grand Pontarlier. L’union fait la force. L’organisation rêve d’atteindre un jour l’attractivité du festival Bussang Théâtre du peuple fré- quenté chaque jour par 800 spec- tateurs. Côté programme, il y en aura pour tous les goûts et toutes les générations. Exemple avec le Petit Prince de Saint-Exupéry mis en scène par Marlène Da Rocha, actrice pontissalienne. La troupe de huit comédiens des Nuits de Joux alternera les spectacles entre le théâtre du Lavoir en fin de matinée et le château de Joux à 19 heures ou 21 heures De la comédie avec

N’ ayez crainte si vous croisez en ville un petit chevalier distri- buant le programme du jour d’un festival qui a choisi de s’inventer une mascotte très médiévale. François Roiseau le président du C.A.H.D. (Centre d’animation du Haut-Doubs) annonce : “On a réduit cette année la durée du festival pour des raisons budgétaires sachant que le Département a baissé sa subvention de 3 000 euros. Mais on présentera autant de créations et de spectacles que lors des édi- tions précédentes.” Pour couper court à toute inter- rogation, il rappelle pourquoi le contrat de Louise Lévêque la précédente directrice artistique n’a pas été renouvelé.“ On n’était pas satisfait de son comporte-

Après avoir intégré le festival des Nuits de Nuits en tant que comédien, Damien Houssier revient pour

ment sans rien avoir à lui repro- cher sur le volet artistique.” Pour lui succéder, un habitué du fes- tival, DamienHoussier qui avait été sollicité l’an dernier mais n’était pas disponible. Ce recru- tement s’inscrit dans la durée, 4 ou 5 ans, le temps nécessaire pour s’affirmer et donner une

identité au festival. Damien Houssier pourra compter sur des comédiens plutôt fidèles au festival des Nuits de Joux. Ceux qui étaient déjà là l’été dernier reviennent. Rassu- rant. Depuis quelques années, les partenariats se mul- tiplient entre le fes- tival et des forma-

L’union fait la force.

en prendre la direction artistique.

“Une très belle histoire du théâ- tre en presque 1 h 12”. Stages, visites théâtralisées à la distillerie Les fils d’Émile Pernot de La Cluse-et-Mijoux complètent le menu de l’édition

2019. Sans oublier les visites nocturnes, insolites et théâtra- lisées mises en scène et inter- prétées par l’équipe des guides du château de Joux. n F.C.

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