La Presse Pontissalienne 236 - Juin 2019

JUSTICE

La Presse Pontissalienne n°236 - Juin 2019

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DOUBS

Soupçons d’euthanasie à l’E.H.P.A.D. “Que l’on vérifie le flux de ce médicament dans cet établissement” Brigitte Claude est décédée d’une longue maladie dans un établissement pontissalien. Soignée à l’époque des faits par le même médecin sus- pecté d’euthanasie à l’E.H.P.A.D. du Larmont, son mari saisit la justice.

cet établissement, pour savoir s’il y a eu des anomalies dans le dossier médical” réclame cet habitant d’Houtaud qui a saisi la justice. Le procureur de la République de Besançon confirme “que qua- tre nouveaux dossiers de familles de défunts sont arrivés sur son bureau (N.D.L.R. : dont celui de M. Claude) en plus des 23 actuel- lement examinés.” Va-t-il deman- der une expertise médicale ? Sa réponse est claire : “Il n’y aura pas d’autres nouveaux dossiers examinés tant que le médecin légiste n’aura terminé l’examen des 23 dossiers. Si le rapport du légiste dit que la loi Léonetti- Claeys a été respectée, alors je clôturerai l’enquête. S’il y a des suspicions, je poursuivrai. L’en- quête sera rendue à la fin de l’été” annonce Étienne Man- teaux.

Michel Claude, pour son épouse décédée en mars 2016, attend des réponses.

L e dossier de Brigitte Claude décédée en mars 2016 dans un éta- blissement de soins à Pon- tarlier va-t-il s’ajouter aux 23 cas de suspicion d’euthanasie à l’E.H.P.A.D. du Larmont ? Son mari, Michel Claude, l’espère. Il fait le lien entre l’exercice du médecin suspecté d’euthanasie à lamaison de retraite de Doubs et son exercice de la médecine dans un autre établissement pontissalien durant lequel sa femme a été admise en soins palliatifs, puis est décédée en mars 2016. Elle était atteinte d’une tumeur cérébrale incura- ble. “Je veux des réponses. On a administré cette molécule à mon épouse. Je veux que l’on vérifie les flux de médicaments et notamment le Midalozam dans

Des infirmiers de l’E.H.P.A.D. visés par l’enquête Zoom

attend elle-même les conclusions de l’enquête. Sollicitée, la direction de l’éta- blissement où Brigitte est décé- dée en 2016 précise qu’une “ana- lyse en interne, menée par notre médecin-chef, n’a retrouvé aucune anomalie, notamment en ce qui concernait les pres- criptions médicales et les admi- nistrations de médicaments. Par contre, nous avions relevé des manquements manifestes en termes de tact et de diplomatie de la part du docteur vis-à-vis d’une famille confrontée bruta- lement à la fin de vie d’un proche. Nous avions alors recadré ce

médecin en lui demandant un réajustement immédiat de son attitude envers les familles de patients. Nous avons proposé une médiation à Monsieur Claude, mais celui-ci n’a pas donné suite malgré notre relance.” Le mari de la défunte explique que ce n’est pas à l’établissement mais à l’A.R.S. de lui répondre… qui ne le fait pas. “C’est un com- ble qu’un organisme chargé de veiller à la sécurité des malades, refuse de faire des inspections pour la garantir” juge ce citoyen. n E.Ch.

cela ne veut pas dire qu’ils sont coupables d’euthanasie, peut- être simplement de “négligences” dit le président de l’Ordre des infirmiers. Depuis les révélations, l’A.R.S. a demandé à l’observatoire du médicament, des dispositifs médi- caux et des innovations théra- peutiques (O.M.E.D.I.T.) de rap- peler à l’ensemble des établissements les recomman- dations et règles d’utilisation du Midazolam. n

Suite aux constats révélés par la mission d’inspection, l’Agence régionale de santé a pris la déci- sion de saisir les Conseils de l’or- dre des infirmiers et des médecins pour porter plainte contre certains professionnels de santé. Il a sus- pendu un des médecins, au motif d’exercice dangereux. Le conseil de l’ordre des médecins doit sta- tuer sur cette situation. L’ordre des infirmiers confirme que quatre professionnels sont visés par l’enquête. Attention,

D’ici là, Michel Claude devra attendre. Pour ses enfants, pour lui, cette absence de réponse est dif- ficile. L’homme a déjà poussé de nombreuses portes pour ten- ter de compren- dre pourquoi. Il a sollicité l’Agence régionale de santé (A.R.S.) qui

“J’attends le rapport du médecin légiste.”

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