Journal C'est à Dire 103 - Septembre 2005

D O S S I E R

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Floride

Stéphane Vuillier : le brillant parcours d’un globe-trotter

Le Mortuacien d’origine a parcouru plusieurs pays d’Afrique avant de s’installer en Flori- de avec sa famille. Diplômé d’une école de commerce, il est désormais responsable finan- cier d’une grande entreprise de travaux publics.

des personnes d’horizons très dif- férents avec d’autres manières de vivre et d’autres objectifs, cela m’a énormément ouvert l’esprit.” Pour le travail toujours, Sté- phane repart ensuite un an au Mali puis au Cameroun où il va gérer une autre filiale compre- nant notamment la gestion d’un gros chantier d’installation d’un pipeline de pétrole. La longue parenthèse africaine s’arrête pour Stéphane en décembre 2002, date à laquel- le il rentre en France pour la société Eurovia (autre filiale de Vinci), où il prendra les com- mandes financières de la région Poitou-Charentes du groupe. Mais une nouvelle opportuni- té intéressante au sein de son groupe lui permettra de partir

O n peut travailler dans le très sérieux domai- ne des finances et de la comptabilité et assouvir en même temps sa soif de découvertes et de voyages. Stéphane Vuillier a exploré pen- dant plus de 8 ans l’Afrique pour le groupe international qui l’em- ploie. Préparation H.E.C. et diplôme d’expertise comptable à l’E.S.G. en poche (école supérieure de gestion), le Mortuacien n’a pas voulu s’établir tout de suite dans la vie rangée d’un expert des chiffres. À 23 ans, l’aventure le tentait. “À la fin de mes études est venu le temps du service mili- taire. J’ai alors opté pour un C.S.N.E. (coopération du ser- vice national en entreprise), pour une société, filiale du groupe Vin- ci, leader mondial de la construc- tion. Je suis alors parti en sep- tembre 1994 en Gambie, pour un séjour qui a duré 6 mois.” Première expérience avec le continent africain, Stéphane est conquis. Il enchaîne pour un deuxième séjour de 6 mois, tou- jours dans le cadre de son ser- vice national. Direction l’Ou-

ganda, au cœur de l’Afrique Noi- re, avec de nombreuses missions effectuées dans le pays voisin du Kenya. Après cette deuxième expérience africaine, cap sur l’Est, en Éthio- pie. Adjoint du directeur finan- cier, puis directeur financier de la firme Sogéa (filiale de Vinci), il y restera 4 ans, jusqu’à fin août 1999. L’Éthiopie sera une étape décisive dans la vie de Sté-

phane, sur le plan per- sonnel cette fois. “C’est en Éthiopie que j’ai ren- contré ma femme. Nous avons deux enfants.” Sur le plan professionnel, c’est le début d’une belle car- rière. “Ma société m’a pro-

pour les États-Unis au bout de deux ans, lui per- mettant ainsi d’élargir encore plus son horizon. “J’ai toujours eu envie d’aller aux États-Unis.” Le destin l’y emmène- ra, démarche facilitée par

“Revenir s’installer définitive- ment en France.”

le fait que son épouse éthio- pienne a sa famille établie aux U.S.A. “L’opportunité s’est pré- sentée au bout de deux ans. En janvier 2005, nous nous sommes installés à Orlando, en Floride. J’y travaille pour une filiale importante d’Eurovia, en tant qu’adjoint au directeur finan- cier.” Si Stéphane reconnaît que la vie américaine a été “un peu diffi- cile les trois premiers mois” , il

posé de m’embaucher en C.D.I., avec un statut d’expatrié en avril 1996 avant de me nommer direc- teur administratif et financier en août 1997.” La liberté, l’autonomie, autant de qualités que Stéphane a pu cultiver sur le continent noir. “Je pensais revenir en France. C’est vrai que ma famille, les amis et la France me manquent beaucoup, je ne peux pas le nier. Mais j’ai rencontré en Afrique

Stéphane, ici, lors d’un de ses multiples séjours africains.

est désormais bien ancré dans sa nouvelle vie yankee . Le temps de trouver une maison, une voi- ture, une école pour leurs deux enfants de 6 ans et 4 ans et demi, la famille Vuillier se fait à sa nouvelle vie. “Un des inconvé- nients majeurs, c’est la nourri- ture concède-t-il. Mais dans

souvenirs plein la tête, une soli- de expérience internationale et une famille soudée. On dit par- fois qu’on trouve le bonheur devant sa porte. Stéphane a trou- vé sa voie loin du Haut-Doubs. Sa famille, ici à Morteau, est fiè- re de ce parcours atypique. O J.-F.H.

chaque pays, le plus important est de profiter des avantages tout en laissant de côté les inconvé- nients. Cela permet de s’adap- ter plus facilement.” Son objectif aujourd’hui ? “Res- ter 5 ou 6 ans aux États-Unis avant de revenir s’installer défi- nitivement en France.” Avec des

Frédérique Fiorani dans la lumière des studios américains La jeune fille originaire de Morteau est décoratrice de cinéma en Californie. Drô- le de destin pour celle que sa maman aurait bien vu faire une carrière d’institutrice à Morteau. Parcours d’une battante. Los Angeles

l’ai aidé pendant tout un week- end. Il a commencé à faire appel à moi sur d’autres tournages, et ça s’est très vite enchaîné.” Fré- dérique est aujourd’hui décora- trice pour la publicité et le ciné- ma à LosAngeles. Un métier qui n’est pas si éloigné de l’archi- tecture d’intérieur. Voilà main- tenant un an qu’elle travaille dans les studios californiens, aux côtés de son mari. Elle est bien loin de ses idées d’ensei- gnement. “Ma mère voulait que je sois instit à Morteau…” À 12 000 km de Morteau, Fré- dérique Fiorani entame une nou- velle vie. Si elle avoue que “les sapins et les couleurs de l’au- tomne” lui manquent, elle ten- te de s’adapter à la mentalité californienne, à “ces gens hyper gâtés qui ne pensent qu’à l’ar- gent. C’est un drôle de monde” dit-elle. En ce moment, c’est le sien. Et elle s’épanouit visible- ment dans un métier qu’elle com- mence à bien maîtriser. Frédé- rique a même tourné quelques scènes dans deux longs métrages américains. Sa nouvelle vie ne l’empêche pas de garder le contact régulier avec son Haut-Doubs natal. “J’ap- pelle au moins 3 fois par semai- ne mes parents.” Si elle touche du doigt le rêve américain, elle n’a pas oublié les valeurs de la région qui l’a vu grandir. Peut- être reverra-t-on bientôt Fré- dérique, la décoratrice de ciné- ma, en France, au générique de longs métrages 100 % fran- çais ? O J.-F.H.

L e lycée Edgar Faure de Morteau peut mener à tout, la preuve. Après le bac, la Mortuacienne Frédérique Fiorani s’est ins- crite à la faculté des lettres de Besançon, sans idée préconçue en tête mais déjà avec l’envie d’aller voir ailleurs. Elle décide alors de terminer sa troisième année de fac aux États-Unis, dans le cadre d’un échange sco- laire avec l’Université. Elle se

entre les U.S.A. et la France, en vain. Je me suis ensuite mariée en 1998 à Seattle, avec un Amé- ricain.” Le destin de Frédérique était bien écrit là-bas. Le mari de Frédérique travaille dans l’industrie du film. Pour cause de concurrence avec le Canada tout proche, il n’y a pas beaucoup de travail dans ce domaine à Seattle. Le couple décide donc de se lancer dans le grand bain : cap sur LosAngeles,

retrouve dans laWashing- ton State University, au Nord-Ouest des États- Unis, dans la région de Seattle. Une fois sa licen- ce en poche, elle décide de rentrer en France passer une maîtrise de F.L.E.

Hollywood et ses pro- messes de paillettes. Ins- tallée dans la Cité des anges, quartier de San- ta Monica, Frédérique et son époux essaient de se faire à la vie califor- nienne. “Pas évident, dit-

“Les sapins et

les couleurs de l’autom- ne” lui manquent.

(françaises langues étrangères), une filière suivie par ceux qui souhaitent enseigner à l’étran- ger. En 1996, nouveau départ outre- Atlantique pour un poste de “lec- trice” dans une école de Nash- ville (Tennesse), puis retour à Seattle “où je m’étais fait quelques copains” explique Frédérique. Mais trouver un emploi n’est pas forcément plus aisé aux États- Unis qu’en France. “J’ai fait des allers et retours pendant un an

elle. Je n’aime pas la mentali- té des gens ici, trop superficiels.” Elle fera quelques remplace- ments en tant que professeur de français en lycée et en école pri- maire, avant de se décider, fau- te de travail stable, à repartir en faculté pour y réaliser un vieux rêve professionnel : deve- nir architecte d’intérieur. Jusqu’au jour où, en assistant au tournage d’une publicité, elle a le déclic. “Mon mari m’a pré- senté au décorateur en chef, je

Frédérique Fiorani dans les studios de cinéma à Los Angeles, en compagnie d’un des membres de l’équipe de tournage. Sa nouvelle vie aux États-Unis.

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