Journal C'est à Dire 103 - Septembre 2005

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R E T O U R S U R I N F O

La déviation d’Avoudrey ne fait pas que des heureux

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

ÉDITORIAL

Caché La misre n’a pas de visage. Dans l’opulence ambiante du Haut-Doubs, qui a la moindre idée du nombre de personnes, généralement des étrangers en situation irrégulière, qui sollici- tent l’asile à la France ? Bal- lottés de gares en commissa- riats de police, de tribunaux en centres d’hébergement provi- soire. Bien sûr, tous ces mal- heureux qui transitent par Pon- tarlier - siège départemental de la police aux frontières - ne sont pas les bienvenus sur le terri- toire français car ils ont soit sans papiers, soit sans titre de séjour valable. C’est la loi, ils doivent rentrer chez eux. Mais derriè- re la froideur des textes légis- latifs et les “objectifs” fixés par le ministère de l’Intérieur en termes de reconductions à la frontière, il y a la triste réalité cachée de la misère humaine. La Cimade, seule association française à avoir officiellement le droit d’entrer dans les centres de rétention administrative où sont “entassés” les étrangers en situation irrégulière, a établi un rapport accablant sur la dégradation des conditions d’accueil et de traitement de ces naufragés. La durée de rétention administrative a été triplée l’an dernier, les effec- tifs des centres ne cessent de gonfler, donnant aux conditions d’hébergement, des allures humiliantes. Voir à ce sujet l’ins- tructif rapport annuel de cette association d’entraide. Le Haut- Doubs n’échappe pas au phé- nomène. Des centaines de per- sonnes errantes transitent par la capitale du Haut-Doubs en attente d’une solution. Si bien évidemment la France ne peut accueillir tout le monde sur son sol, le traitement de cette dra- matique question se déshu- manise dangereusement à mesure que le nombre de dos- siers augmente. On aboutit au paradoxe suivant : le nombre de reconduites à la frontière augmente “dangereusement” tandis que les contrôles aux frontières ont subi un sérieux relâchement. La P.A.F., censée surveiller les frontières, n’y est même plus postée. Alors bien caché, loin des regards, le phé- nomène qui se déroule sur notre sol laisse indifférent car tout simplement on ne veut pas le montrer. O

L es 7 km de 2 X 2 voies entre Les Âges- de-Loray et Épenoy ont été ouverts à la circulation en octobre 2004, il y a tout juste un an. Incontestablement, cet- te nouvelle portion de voie rapide conti- nue à faire l’unanimité parmi les usagers de la route, satisfaits d’éviter désormais le lent cortège de véhicules traversant les communes de Flangebouche et d’Avou- drey. Le gain de temps, s’il n’est pas énor- me - 5 minutes tout au plus - est tout de même appréciable et la traversée de ces villages s’en trouve sécurisée. Seulement, cette déviation n’a pas fait les affaires de tout le monde. Il faut reconnaître qu’un an après, le commerce local n’y a rien gagné. À Avoudrey, on fait la grima- ce. “Bien sûr, le village est plus tranquille, note Mireille Jockers, de la boulangerie tabac-presse située au centre d’Avoudrey. Seulement, sur le plan des affaires, c’est la catastrophe. Nous accusons une bais- se estimée à 50 % de notre chiffre d’af- faires” déplore la responsable. Exemple significatif : au lieu de la centaine de cafés

vendus tous les matins avant la mise en service de la déviation, le bar n’en vend plus qu’une vingtaine ! Conséquence de ce marasme : le restaurant attenant au café a fermé ses portes en avril dernier et une employée a été licenciée. “Parfois, la pla- ce est complètement vide. Les panneaux installés récemment au bord de la 2 X 2 voies n’y ont rien changé.” Le constat n’est pas plus réjouissant du côté de la fromagerie située en face. “Nous voyons beaucoup moins de mon- de, confirme Hervé Duquet, le président de la coopérative. Ça s’est ressenti sur- tout cet été. Jusqu’au printemps, ça n’avait pas beaucoup varié. Mais juillet- août ont été catastrophiques. La bais- se se situe entre 30 et 40 %, si bien que nous avons fermé la vente au détail l’après-midi, ça ne servait à rien d’ou- vrir. Je comprends les automobilistes qui ne sortent pas de la 4 voies mais pour nous, c’est assez dur.” Les 12 sociétaires de la fromagerie réfléchis- sent à une solution : l’idée de monter

un magasin en bord de la 4 voies fait son chemin ou d’étendre la gamme des pro- duits vendus à la fromagerie. “Nous réflé- chissons pour vendre de la saucisse de Morteau et des salaisons” confie le pré- sident. O

Événement

Pierrefontaine : pari gagné pour le centre multi-commerces

C’est le titre, un peu provoc’, du nouveau spectacle de l’imitateur aux centaines de voix, l’âme des Guignols de l’Info sur Canal +. Il fait le déplacement à Villers-le-Lac le 8 octobre pour deux heures de rire. Yves Lecoq : “Putain, 30 ans !”

L e spectacle retrace en quelque sorte les 30 ans de carrière du facétieux imitateur. Après l’évo- cation de ses premières imita- tions, Cloclo, Mike Brant, Dali- da ou Julien Clerc, Giscard, Mar- chais ou Danièle Gilbert, Yves Lecoq s’attaque à Patrick Sébas- tien qui reçoit dans son grand cabaret quelques chanteuses populaires et son ami Jacques Chirac. Patrick Bruel reçoit dans les “Restos du foie”, Khaled, Sou- chon, Lavilliers et Pagny. Lau- rence Boccolini distribue ses “Baillons forts” aux principaux présidentiables de Sarkozy à De Villiers, d’Arlette à Le Pen tan- dis que Jacques Chirac est déjà en campagne. Nikos présente la “Tare Académie” avec Armande Altaï et Geneviève de Fontenay. Bernadette et Cécilia s’affron- tent sur un air de Diam’s. John- ny nous dit tout sur ses démê- lés avec la justice, sa boîte de nuit et le Paris-Dakar. Humour, satire, parodie, musique et danse sont au programme de cet artiste complet. Dans tou- te la presse, les critiques du spec- tacle sont élogieux : “De bout en bout, un spectacle bien rodé, mené à un train d’enfer. Fou rire assu- ré” commente le Journal du dimanche. “Hilarant ! Yves Lecoq se lance dans la course à l’Ély- sée, tantôt Chirac, tantôt John- ny, tantôt Delon, il n’y a plus ni droite, ni gauche, ni stars, mais un regard critique et drô- le sur la société. Capable d’imi- ter plus de 120 voix, Yves Lecoq

nous invite à plonger dans le monde des célébrités à travers son nouveau spectacle” obser-

talent formidable, avec cette voix prodigieuse dont il joue avec une évidente jubilation, avec une

ve Le Monde. “De chan- sonnier Yves Lecoq devient meneur de revue. Entouré de danseuses, les Coquettes, il réussit d’excellentes évocations de Marie Laforêt, Fran- çoise Hardy, Lara Fabian, sans oublier l’in-

pêche infernale, il fait défiler les candidats, Chirac bien sûr, son jumeau, son joyau, mais aussi Jospin, Hue, Laguiller, Pasqua, Le Pen. Mention spéciale pour un Chevènement absolument hallucinant

Cette voix prodigieuse dont il joue avec une évidente jubilation.

D ans les cartons depuis 1998, ce projet de centre commercial réalisé l’an dernier sous la maîtri- se d’ouvrage de la communau- té de communes de Pierrefon- taine-Vercel remplit parfaitement son rôle. Pour les élus, il s’agis- sait d’équilibrer l’offre de services et de commerces de proximité à l’échelle intercommunale. La question d’un emplacement adé- quat fut réglée suite au transfert de l’entreprise Pellegrini sur la zone artisanale des Mortures. L’emplacement libéré fut rache- té par la communauté de com- munes pour y construire le centre multi-commerces inauguré en mai dernier et dont le montant s’élève à 1,680 million d’euros hors taxes. “Il n’y a pas eu de dépassement par rapport aux prévisions budgétaires. C’est encore un peu tôt pour tirer un bilan financier” , indique Matthieu Houser, chargé du développe- ment économique et de l’amé- nagement du territoire au sein de la communauté de communes. Baptisé Espace Bellevue, le vas-

te bâtiment abrite un salon de coiffure, un tabac-loto-presse, une agence bancaire, un cabinet d’assurance, une fleuriste et une supérette de 500 m 2 qui dispo- se également d’une station-ser- vice. “Côté chiffre d’affaires, on est au-delà de nos espérances. C’est encourageant dans un contexte général plutôt morose du point de vue commercial” , commente Georges Huot-Mar- chand qui exploite le Maximar- ché. Un avis également parta- gé par Jeannine Vuillez-Devillers, la fleuriste qui tient Amour de Violette, seul nouveau commer- ce parmi les 6 enseignes implan- tées à l’espace Bellevue. “Pour le moment, oui, je suis satisfai- te. On est au-dessus de ce que l’on avait prévu.” Ce projet a eu également pour conséquence de déplacer plu- sieurs commerces vers l’exté- rieur du bourg. “Le centre du vil- lage est un peu mort. On peut le regretter. Mais le principal, c’est que l’activité commerciale de Pierrefontaine perdure” , estime Georges Huot-Marchand. O

évitable Arlette Laguiller. Il plu- me tout ce beau monde sans jamais taper au-dessous de la ceinture” selon Figaro Madame. Pour le Nouvel Obs, “Yves Lecoq dans une cavalcade effrénée, nous offre sa vision délirante de la course à l’Élysée. Avec un

et un Delon surréaliste. Un sacré numéro ! Le tout sans souffler. Sans s’essouffler. On en rede- mande !” Bref, tout le monde parle du spectacle d’Yves Lecoq comme un incontournable. Ne le ratez pas à Villers-le-Lac le 8 octobre. O

Jean-François Hauser

est édité par “C.H.T. Diffusion” 5 bis, Grande Rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 et de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Solène Davesne, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Jean-Marie Steyner (mots fléchés) E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication Crédits photos : C’est à dire, Bernard Baudoin, Bibliothèque de Maîche, Stéphane Briquez, Les Cerlatez, les “expatriés”, Fête des légumes, Franch Country, Lionel Gattaud, Frédérique Guillaume, Mireille Jockers, Régis Ligier, Mai- rie de Morteau, SeguinActions Immobilières. Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1275-8825 Dépôt légal : Septembre 2005

Renseignements au 03 81 67 90 80

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