Journal C'est à Dire 103 - Septembre 2005

L E P O R T R A I T

31

Morteau

La saison des champignons sonne pour Lionel Gattaud com- me un appel à la curiosité, à la gourmandise et à l’amitié par- tagée avec ses collègues de la société mycologique du Val de Morteau. Portait d’un épicurien de la nature. Lionel Gattaud, champignonneur averti

G amin, dans sa Haute- Saône natale, vers la grande maison fami- liale isolée, il aperce- vait les promeneurs qui posaient leur vélo au bord du chemin. Après de longues heures passées en forêt, il les voyait revenir les bras chargés de champignons, trompettes de la mort ou chan- terelles. La curiosité de Lionel Gattaud pour les choses de la nature était née. Les champi- gnons, la pêche ont été les loisirs sains de son enfance. Rapide- ment, il “tombe dans la gamel- le” , la passion des champignons qui le poursuit encore, cinquan- te ans plus tard. “En général, on vient aux champignons par la casserole, puis on s’y intéresse de plus près” résume-t-il. Arrivé à Morteau en 1970, le jeu- ne architecte de profession a com- mencé à s’intéresser à la société mycologique locale, fondée en 1965 par Georges Champion. Dès le début des années 80, il com- mence à fréquenter assidûment l’association. C’est l’époque des Marcel Voinet, Gilbert Briccoli. Mais les piliers d’aujourd’hui sont déjà là : François Docquin, Jean- Paul Lucas, Jean Jacquet… Les amis d’aujourd’hui, avec qui il

débat pendant des heures de la couleur ou de l’odeur d’une lame de champignon. “Le club est un amalgame de gens qui se retrou- vent autour d’une table. Il a per- mis de rapprocher des personnes qui au départ n’avaient pas grand-chose en commun. On fait alors abstraction de nos diffé- rences. Voilà 25 ans que ça dure entre nous” résume Lionel Gat- taud. Le champignon est pour lui une histoire d’amitié.

une science infinie. D’ailleurs, il n’y a pas de mycologue profes- sionnel. Lamycologie, c’est un peu comme l’œnologie. Il y a une mul- titude d’odeurs, de couleurs… Je pense que c’est encore plus varié que le vin” explique le spécialis- te. Et d’énumérer les étonnantes odeurs - pour certaines perdues dans la nuit des temps - que l’ama- teur peut déceler en humant un champignon. “Le cuir de Rus- sie, la farine, l’anis, le gaz d’éclai-

Lionel Gattaud prépare, avec ses amis de la société mycologique, l’exposition annuelle qui aura lieu les 1 er et 2 octobre à Morteau.

trois fois, jusqu’à l’utilisation du microscope à grossissement 1 000 fois, “dans lequel on regarde les spores du champignon, longs de quelques microns seulement.” Incollable sur les classifications de Linné, d’Hélias Fries, grands mycologues suédois, ou de Lucien Quellet, il a toujours près de lui la bible écrite dans les années 50 par Romagnesi et Kuhner ou le synthétique ouvrage de Mar- cel Bon. “Dans la mycologie, à chaque fois qu’on trouve un nou- veau champignon, on crée une nouvelle espèce. Des cortinaires, il y en avait environ 400 espèces décrites dans les années 50, il y en a aujourd’hui 2 000 ! C’est pour cela que personne ne peut affirmer qu’il connaît tous les champignons.” La mycologie a été non seulement pour Lionel

Gattaud, “une ouverture vers les autres” mais aussi un formidable éventail de connaissances. La mycologie, c’est un peu comme l’architecture, “ce n’est pas de l’à peu près.” “Ça m’a donné accès au monde de l’optique avec les microscopes, à la chimie avec les réactifs… Finalement, pour faire de lamyco- logie en association, il faut avoir un esprit humaniste, philosophe et ouvert” poursuit-il. L’exposition que l’association organise tous les ans - cette année elle a lieu les 1 er et 2 octobre à la salle des fêtes de Morteau -, est un peu “la cerise sur le gâteau” pour Lionel Gattaud et ses amis. “C’est une fierté d’organiser ce rendez-vous et de montrer le fruit de nos cueillettes. Si ce n’était pas un moment de joie, il n’y aurait

pas toute cette motivation.” À cette occasion, il rencontre les personnes qu’il apprécie le plus : c’est-à-dire humbles et modestes, proches de la nature et respec- tueuses de ce qu’elle offre. Autant de qualités que Lionel Gattaud essaie de cultiver depuis plu- sieurs décennies. Lionel Gattaud a su faire de la mycologie, scien- ce ardue par excellence, une vraie philosophie de la vie. Sa fier- té ? Avoir su transmettre ce res- pect de la nature à ses enfants avec qui il partage en ce début d’automne plutôt prolifique, les joies d’une bonne table sur laquel- le trône une généreuse poêlée de bolets ou de chanterelles. “Le mycologue est aussi un très bon vivant” n’oublie pas de préciser Lionel Gattaud. O J.-F.H.

Le club de mycolo- gie est aussi un moyen indispen- sable pour Lionel Gattaud d’avancer dans ses connais- sances. “Les ama- teurs de champi-

rage, la rave, la compo- te de pomme, la pata- te, la marée, la locomo- tive à vapeur ou encore le mastic de carreau, c’est-à-dire l’huile de lin, toute la palette des odeurs existe.” Quant

“Il faut avoir un esprit

humaniste, philosophe et ouvert.”

aux couleurs, elles sont infinies. “Il y a la couleur que l’on voit quand on cueille le champignon, puis la couleur de la chair, des lames, des pores. Parfois, quand on coupe le champignon, il chan- ge immédiatement e couleur. Ce n’est pas forcément signe qu’il soit mauvais” indique le président de l’association mycologique. Avec ses amis du lundi soir, il pousse encore plus loin l’analy- se. Elle commence par l’œil nu, puis la loupe qui grossit deux ou

gnons qui font tout seuls dans leur coin et qui pensent tout savoir, je n’y crois pas. Il n’y a que l’ému- lation qui fait progresser.” Il fait un parallèle immédiat avec son métier d’architecte : “Si on ne se rencontre jamais avec les col- lègues, on reste chacun dans son coin et on est persuadé qu’on est le meilleur. Ce n’est pas bon. En mycologie, c’est pareil.” Que peut-on bien apprendre enco- re sur les champignons au bout de 25 ans de “pratique” ? “C’est

PUB L I - I NFORMAT I ON

Nouvel Opel Zafira :

une deuxième génération pleine de talents

P lus d’1,4 mil- lion d’exem- plaires du premier Zafi- ra ont été écoulés depuis sa sor- tie en 1999. C’est fort de ce succès que le monospace sept places revient, entièrement repensé dans sa deuxième version. Il est disponible chez votre concessionnaire Opel à Pontarlier. Fidèle aux atouts qui ont fait sa renommée - notamment l’astucieux système qui permet de rabattre les sièges de la troisième rangée sans avoir à les enle- ver -, le nouveau Zafi- ra apporte en plus une véritable touche de sport et d’élégance. Sa ligne dynamique n’est pas sans rappeler la nouvelle Astra. À l’intérieur, l’impres- sion de sérénité et de qualité se dégage

Après le succès de la première version lancée en 1999, voici le nouvel Opel Zafira, disponible chez votre concessionnaire Garage Belle-Rive à Pontarlier. Le 7 places polyvalent d’Opel gagne en dynamisme et en performances. C’est à dire l’a essayé pour vous.

n’est pas en reste avec un volume de charge- ment maximal de 1 820 litres, soit 120 litres de plus que son prédé- cesseur. Dans les nou- veautés de l’habitacle, on peut signaler aussi le pavillon panoramique style “aviation” avec ses rangements inté- grés et ses quatre larges surfaces vitrées, permettant aux passa- gers de baigner dans une agréable atmo- sphère lumineuse. Sur le plan mécanique, le nouveau Zafira offre une large palette de motorisations (de 100 à 240 CV), dont trois versions turbo-diesel

dès qu’on monte à bord. Pas de détails inutiles, sobriété et fonctionnalité se marient à merveille dans des tons gris du plus bel effet. Les pro- jecteurs et les feux arrières volontairement high tech ajoutent au caractère du véhicule. On en oublierait presque que c’est avant tout une voiture familiale. Mais sa longueur (4,46 m), son habitabilité et l’in- telligence de son agen- cement offrent un maxi- mum de places aux passagers, y compris ceux de la troisième rangée à qui le Zafira attribue de vraies places. Atout supplé- mentaire : en un clin d’œil, le Zafira peut pas- ser de sept, à six, cinq, quatre, trois ou même deux places, grâce à son système d’assise breveté Flex7. Le coffre

1.9 CDTI. Vif et sobre à la fois, le moteur répond à la moindre sollicita- tion, contrebalancé par une tenue de route impeccable, y compris sur route très sinueu- se. Familial par excel- lence, le Zafira se révè- le être un véritable spor- tif. Opel a trouvé là le meilleur compromis pour poursuivre la voie ouverte par la premiè- re génération. Avec ce nouveau modèle, le Zafira est définitivement ancré parmi les réfé- rences mondiales en matière de monospace compact. Maintenant, c’est à votre tour de l’essayer…

Le pavillon panoramique style “aviation”.

Opel Garage Belle Rive 6, rue Donnet-Zedel - 25300 PONTARLIER Tél. : 03 81 46 26 00 - Fax : 03 81 46 26 78 www.garage-belle-rive.fr

Le nouvel Opel Zafira est une familiale à l’allure racée.

Made with FlippingBook Learn more on our blog