La Presse Bisontine 199 - Juin 2018

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 199 - Juin 2018

Les Vaîtes, comme si tout allait bien…

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Contournement de Besançon : bilan de la concertation

Récifs Il faut faire appel à l’arithmétique poli- tique pour tenter de rassurer, pour peu qu’il soit inquiet, le maire de Besançon Jean-Louis Fousseret dont les deux dernières années de mandat risquent d’être agitées. D’un conseil municipal à l’autre, il n’échappe plus aux critiques en provenance de son propre camp. À côté, les tentatives de déstabilisation, parfois creuses, souvent vaines, de l’op- position passeraient presque pour des soutiens. L’arithmétique servira donc à nous apercevoir que, même s’il perd, ce qui est fort probable d’ici quelques mois, le soutien de ses alliés historiques verts, et même s’il subit la fronde et la désertion de ses autres amis historiques communistes, il gardera malgré tout une majorité si on additionne les élus L.R.E.M. et les élus socialistes. Mais c’est peut-être justement “de l’intérieur”, de la part de ses ex-lieutenants P.-S. que M. Fousseret court les plus grands dangers, ne semblant plus d’accord sur rien.  L’avenir de Jean-Louis Fousse- ret à la tête de cette ville dépendra de fait plus de l’évolution de l’action condui- te par le gouvernement sur le plan natio- nal que de la politique menée ici par la municipalité. Encore un petit virage à droite, une petite mesure de plus frois- sant la vieille garde de gauche et ses valeurs conservatrices (ceux qui refu- sent que l’on touche touche au systè- me), et les fissures au sein de l’équipe municipale deviendront béances. Mais si le président Macron et son gouver- nement remettent un coup de gouver- nail à gauche d’ici la fin de l’année, sans doute que cela sauvera l’unité de faça- de de la municipalité bisontine jusqu’en 2020. Jean-Louis Fousseret a encore deux ans à tenir la barre de sa mairie. Commencée sur une mer d’huile avec un capitaine sûr de sa majorité plurielle et de ses moussaillons aux ordres, la paisible croisière dure depuis 2001. La houle qui s’est mise à souffler depuis l’élection de M. Macron à la tête de l’État aura mis moins de deux ans à faire tanguer le navire bisontin. Il fau- dra être un capitaine aguerri pour lui éviter de se fracasser sur les récifs d’ici 2020. Emmanuel Macron a brillamment réussi dans son entreprise de démoli- tion des anciens clivages gauche-droi- te. Il y est tellement bien parvenu qu’il fait même vaciller une ville qui n’avait jamais connu de soubresauts sérieux depuis soixante ans. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet,Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Mai 2018 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., Caporal D. Robert, Carnet Prune, É. Chatelain, C.R.T., I.M.I., Irizium Coccinelle, J.-C. Jacottot, Y. Petit, G. Vieille.

L e bilan de la concerta- tion publique sur le pro- jet d’achèvement du contournement de Besançon a été approuvé le 24 avril der- nier par le Comité de pilotage du projet. Il est d’ailleurs consultable sur le site Inter- net de la D.R.E.A.L. : www.bourgogne-franche-com- te.de veloppement- durable.gouv.fr La concertation publique orga- nisée à l’automne dernier a mobilisé environ 300 personnes qui ont participé soit à la réunion publique du 9 novembre 2017, soit à l’une des quatre permanences, ou qui ont exprimé leur avis par courrier ou par courriel. “88 contributions écrites ont été recueillies” indique la D.R.E.A.L. À l’issue de cette phase de concertation, le Comité de pilo-

tage a validé sans surprise que “la poursuite des études se fera sur le parti d’aménage- ment D qui correspond glo- balement aux attentes expri- mées lors de la concertation et qui apporte le meilleur compromis entre l’écoulement du trafic et les enjeux urbains” confirme la D.R.E.A.L. qui s’en- gage à prendre en compte dans la suite des études les points suivants soulevés au cours de la concertation : “Les variantes possibles à Beure feront l’objet d’une étude com- plémentaire qui réexaminera leurs capacités à écouler le trafic en toute sécurité, et les différentes options de desserte et de désenclavement du quar- tier des Piccotines à Beure devront être étudiées en détail.” La possibilité de mettre en pla- ce un aménagement modes

doux en site propre sur l’en- semble de l’itinéraire entre les Boulevards et Beure sera éga- lement étudiée. Par ailleurs, les études sur une sortie du site de Micropolis vers le nord et sur une mise à double sens de la rue Blaise-Pascal dans le quartier des Vallières seront poursuivies. Et “la faisabilité technique d’un accès à la Z.A. Terre Rouge depuis le boule- vard Kennedy sera étudiée.” Enfin, la possibilité technique d’une desserte modes doux et accessible aux Personnes à Mobilité Réduite du site de Micropolis depuis l’avenue François-Mitterrand sera éga- lement étudiée. Le calendrier prévoit la réali- sation de l’étude d’impact et l’approfondissement des études jusqu’à l’an prochain, qui, fin 2019, le lancement de l’enquête d’utilité publique. En 2020, les études techniques détaillées et les procédures réglementaires pour un lan- cement des travaux en 2021. n

Inauguration de la maison du projet des Vaîtes alors que deux jugements sont encore attendus, dont un concernant notamment le prix de rachat des terrains.

D epuis le 17 mai, la mai- son du projet de l’éco- quartier des Vaîtes est ouverte au public. Les Bison- tins curieux, les investisseurs, les futurs propriétaires, peuvent se rendre dans ce lieu situé à l’arrêt tram “Les Vaîtes” pour y découvrir “un projet urbanis- tique majeur pour Besançon” évoque le maire Jean-Louis Fousseret lors d’une inaugura- tion très consensuelle. 1 150 logements durables avec 15 % en abordables doivent sortir de terre. Les premiers coups de pelleteuses viennent de débu- ter. 100 à 150 logements seront livrés fin 2019-début 2020, au niveau des serres Jobard. Le reste du projet se poursuivra jusqu’en 2027-2029 avec notam- ment la création d’une école. L’inauguration de cette maison du projet, réalisée avec trois containers maritimes, dessinée par l’architecte Fabrice Curty a visiblement séduit. Séquence autosatisfaction de la part des élus bisontins, de Territoire 25 (l’aménageur) ou encore de l’ar- chitecte urbaniste François Gre- ther qui a conçu le projet. Mieux, le maire Jean-Louis Fousseret a affirmé que “le temps des contentieux est terminé.” Ce qui

est faux ! Comme nous l’avions révélé enmars dernier, la bataille judiciaire n’est pas terminée. Une propriétaire - qui souhaite garder l’anonymat - représen- tant deux indivisions a fait cas- ser la déclaration d’utilité publique (La Presse Bisontine demars). Une sacrée épine dans le pied de la mairie. La Ville a saisi en appel le Conseil d’État : “Cela devrait être tranché à la fin de l’année” estime Nicolas Bodin, adjoint en charge de l’ur- banisme, visiblement plus au courant du dossier. En cas d’un nouveau jugement en sa défa- veur, Besançon et la Préfectu- re devraient revoir toute la D.U.P. La décision pourrait faire juris- prudence. Enfin, un litige concerne le prix de rachat au m 2 des terrains expropriés. Estimé à 8,05 euros du m 2 , la propriétaire a refusé à vendre à ce prix-là. Les juges d’appel ont estimé le prix à 19 euros du m 2 . Mais encore une fois, Besançon a fait un recours en cassation. Ces pro- chains jugements peuvent-ils remettre en cause l’intégralité du projet urbanistique ? “Non” répond le maire qui semble confiant. C’est tout de même aux juges de trancher… n

Sur le chemin des Vallières, conformément au souhait des riverains, il n’est pas prévu de

site propre pour les modes doux.

Les sports urbains auront bientôt leur Q.G.

L’ ancien gymnase du che- min des Torcols est en cours de réhabilitation et devrait proposer un tout nou- vel espace d’entraînement et de pratique pour la “street cul- ture” dès septembre. 2 000 m 2 , dont 1 700 m 2 de parc modu- lable, s’ouvriront ici à des dis- ciplines variées : B.M.X., dan- se hip-hop, parkour, skate, roller, slackline, graffiti… Une douzaine de collectifs et d’associations se sont fédérés derrière ce projet atypique “dans une logique constructive plutôt que consommatrice de fonds publics” , précise Philippe Vuille- min, chargé du développement des cultures urbaines pour l’As- sociation sportive et d’éduca-

ces activités depuis au moins 15 ans, mais nos salles ne sont pas suffisamment grandes et le hall d’exposition est limité.” L’idée de cet espace couvert dédié à la culture urbaine germait depuis un moment. “On a commencé à jumeler les pratiques dès 2010 lors d’une soirée au Palais des sports, avec la venue du Festi- val international des sports extrêmes comme catalyseur.” Les actions, comme celles menées à Vital Été, montraient aussi qu’il y avait une attente du public sur une proposition à l’année. La “street culture” réunissant entre 150 et 200 pra- tiquants réguliers sur la ville. Si le fonctionnement et l’ex- ploitation du lieu restent enco-

tion populaire (A.S.E.P.), qui a œuvré à sa mise en place en lien avec la mairie. “Nous avons réalisé nous-mêmes des petits travaux et nous construisons nos propres modules, qui seront bien sûr validés par une com- mission de sécurité.” Ce qui a permis de réduire l’investisse- ment final pour la Ville à 450 000 euros. Sorte de guichet unique, ce lieu se veut être aussi un espace de vie pour les habitants du quar- tier. D’autres projets culturels pourront ainsi y voir le jour. L’ob- jectif sera aussi à terme d’ou- vrir aux écoles “pour leur offrir une vraie structure d’appren- tissage.” “À l’A.S.E.P., nous valorisons

Ce lieu permettra aussi de développer de nouvelles activités émergentes, comme la trottinette. “Nous avons déjà été approchés”, confirment Philippe Vuillemin et Sébastien Burlet, licencié en S.T.A.P.S. investi dans le projet.

re à préciser, on sait qu’il y aura un temps réservé aux associa- tions et à leurs adhérents pour leur pratique de club et des accueils ponctuels dans le cadre

de stages tous publics, d’ate- liers de résidence…Un accueil libre est aussi envisagé (sur le même principe qu’une entrée à la piscine ou à la patinoire). n

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