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bénéficieront d’un suivi spécifique par un prestataire privé, sélectionné par Pôle emploi. L’objectif est de les aider, notamment par la formation, à accéder à un emploi stable. Le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) lancé en 2017, qui prévoit la formation d’un million de chômeurs peu ou pas qualifiés, sera également mobilisé. «Cet effort va dans le bon sens mais cela ne va pas révolutionner la vie des demandeurs d’emploi. Il ne faut pas surestimer l’effet de l’accompagnement dans le retour à l’emploi. Ce n’est pas cela qui va faire radicalement diminuer le chômage. Ce qui fait baisser le chômage, c’est d’abord l’activité économique», estime Bruno Ducoudré. DES DROITS CONFIRMÉS POUR LES INDÉPENDANTS Déjà acté dans la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » de septembre 2018, le droit au chômage pour les indépendants et les démissionnaires est confirmé. Il prendra effet à partir du 1 er novembre 2019. Les conditions d’accès vont cependant limiter les candidats. Les autoentrepreneurs, par exemple, sont exclus puisqu’il faudra une liquidation judiciaire de l’entreprise pour prétendre au chômage. En outre, les travailleurs indépendants devront avoir généré un chiffre d’affaires annuel d’au moins 10000 €/an sur les deux dernières années avant liquidation judiciaire. Leur allocation s’élèvera à 800 €/mois. Une étude datant d’octobre 2017 a évalué le coût de cette mesure à 140 M€ pour 29300 bénéficiaires. UN ACCÈS FACILITÉ POUR LES DÉMISSIONNAIRES L’accès au chômage pour les démissionnaires, lui, concernera uniquement les salariés ayant au moins 5 ans d’ancienneté dans leur entreprise et démissionnant pour mettre en œuvre un projet professionnel validé par Pôle emploi. Le nombre de bénéficiaires potentiels est estimé entre 17 000 et 30 000, selon une étude de la Dares menée en préalable à l’inscription de cette mesure dans la loi.

L’AVIS D’EXPERT Claire VIVÈS

Sociologue, affiliée au Centre d’études économiques de l’emploi et du travail “ L’objectif est de réaliser des économies “ Avec cette réforme, le gouvernement vise moins la réduction du chômage que la réalisation d’économies. Il y a deux moyens d’équilibrer les comptes de l’Assurance-chômage : augmenter les recettes (les cotisations) ou baisser les dépenses. Le choix est clairement de baisser les dépenses en touchant à l’indemnisation des allocataires les plus précaires. Il est déjà difficile d’accéder à une allocation : plus d’un chômeur sur deux n’est pas indemnisé. La réforme va encore écarter davantage de personnes puisqu’il faudra travailler 6mois au lieu de 4 pour être indemnisé. Ceux qui enchaînent les contrats courts, les jeunes et les femmes, seront les plus impactés. Ce sont aussi les mêmes qui seront touchés par le nouveau calcul de l’indemnité chômage, basé sur le revenumensuel et non plus sur les jours travaillés (voir l’encadré ci-dessous). À partir du 1 er avril 2020, l’allocation chômage ne sera plus calculée sur la base du salaire journalier de référence (SJR) mais sur le revenu mensuel moyen. Exemple : une personne qui a gagné en moyenne 1200 € net/mois sur un an recevra une allocation de 960 €/mois (soit 65 % de son salaire brut), qu’elle ait travaillé de façon fractionnée ou non. Actuellement, le calcul de l’allocation sur la base du salaire journalier peut conduire à avantager les personnes alternant contrats courts et chômage (les plus précaires) car seuls les jours travaillés sont pris en compte. Alors que les jours non travaillés entrent également dans le calcul du revenu mensuel moyen. L’objectif du gouvernement est de mettre fin aux cas (4 % selon l’Unédic) d’indemnisation supérieure à ce que percevrait la personne en travaillant. Dans le nouveau mode de calcul, les indemnités chômage ne pourront jamais être inférieures à 65 % du revenu mensuel moyen. INDEMNITÉS : LE MODE DE CALCUL CHANGE

DOSSIER FAMILIAL 49

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