Créer sa propre activité avec CADIF

entre 0,37 et 1,46 Smic/jour ; l’indemnité représentative des frais d’entretien (repas, chauffage, lessives… ) comprise entre 2 à 5 fois le minimum garanti ; l’indemnité représentative de mise à disposition de la pièce réservée à la personne. Il n’y a pas de plafond pour les 1 er et 4 e postes qui se négocient. Cependant, le département veille aux abus, surtout si la personne âgée perçoit des aides. Vous pouvez simuler votre rémunération sur Franceaf.fr, rubrique « Services en ligne ». Attention, l’accueillant familial ne relève pas du droit du travail – pas d’indemnités chômage en cas de départ d’un accueilli. Mais il cotise à la Sécurité sociale (maladie, retraite). « La personne âgée ou son représentant légal établit un bulletin de rémunération au nom de l’accueillant qu’il déclare sur le site du Cesu.urssaf.fr consacré à l’accueil familial » , explique Étienne Frommelt. À QUI S’ADRESSER EN CAS DE PROBLÈME ? La personne âgée bénéficie d’une certaine protection. Le département peut effectuer un contrôle aléatoire (ou sur signalement) des conditions d’accueil. D’autre part, il met en place un service de suivi pour l’aspect social et médical. Côté accueillant, le département joue un rôle de médiation en cas de difficultés : « Suite au comportement violent d’un monsieur que j’accueillais – il perdait la tête – le département lui a trouvé un placement dans la journée » , illustre Claudie Benbrahim, accueillante en Loire-Atlantique. Pour parer au risque plus insidieux de plaintes non fondées de la part de la personne âgée – le phénomène « Tatie Danielle » –, Laurent Provôt conseille de miser sur le partenariat et la transparence tant avec le département qu’avec l’entourage de la personne : « Plus on dialogue avec les services de suivi, plus on évite les incompréhensions. J’encourage aussi les accueillants familiaux, qui travaillent souvent en vase clos, à s’ouvrir à l’extérieur. Profiter par exemple du passage des infirmiers pour avoir leur point de vue. » L’adhésion à une association locale d’accueillants familiaux favorise aussi cette ouverture et permet de partager ensemble des activités pour le profit de tous.

Deux des trois accueillis de Marie et Laurent Provôt : Thérèse (à gauche), 88 ans, et Lili, 87 ans.

YOHANTERRAZA/HANSLUCAS

J’agis comme j’aimerais qu’on le fasse pour moi

dans 30 ans Marie PROVÔT accueille Thérèse, 88 ans, Roger, 90 ans et sa femme Lili, 87 ans, dans sa maison située au Pizou (Dordogne) J’ai été aide médico-pédagogique dans une structure pour adultes handicapés. Les tâches minutées et la pénurie de personnel empêchaient de se consacrer vraiment aux personnes alors que ce que j’aime par-dessus tout, c’est le contact humain. L’accueil familial le permet. J’ai commencé il y a 12 ans, d’abord seule puis avec mon mari. Deux principes nous guident : respecter le rythme des accueillis et les associer au maximum à notre vie quotidienne. Lili prend son petit déjeuner à 8 heures, Thérèse une heure plus tard, Roger préfère rester au lit jusqu’à 10 heures. Le matin, je n’attends pas l’infirmière pour changer ceux qui en ont besoin. Lili participe à la préparation des repas ; il y a encore six mois, Thérèse aidait à plier le linge. Nous déjeunons et dînons tous ensemble. Les après-midi sont très variées : jeux de société, sorties, goûter à l’extérieur avec une association d’accueillants, coiffeuse à domicile, etc. Je pratique un accueil tel que je le souhaiterais pour moi dans 30 ans.

DOSSIER FAMILIAL 55

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