La Presse Bisontine 149 - Décembre 2013

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013

Denis Baud renonce

“Dédale” doit être installée dans la cour de la médiathèque l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

Immobilisme On prend les mêmes, et on recommence. Dans trois des principales villes du dépar- tement, Besançon, Pontarlier et Mor- teau, c’est une nouvelle fois les mêmes têtes, les mêmes équipes, les mêmes élus qu’on devrait retrouver aux com- mandes des municipalités. À Besançon, c’est Jean-Louis Fousseret qui, avec ses alliés presque historiques - communistes et écologistes - espère rempiler pour un troisième mandat, soit au bout du compte, près de vingt ans passés aux manettes de la ville socialiste. À Pon- tarlier, c’est Patrick Genre qui a annon- cé son souhait de poursuivre le travail engagé depuis 14 ans qu’il est maire. Et comme là-bas la gauche est insigni- fiante, il sera réélu dans un fauteuil. À Morteau, alors qu’il avait laissé entendre qu’il tournait la page de la politique après trente ans d’engagement public, l’ancien maire et député Jean-Marie Binétruy réfléchit à revenir sur la scè- ne des municipales en mars prochain. Aux côtés d’Annie Genevard qui se repré- sentera, c’est reparti pour un tour. Pour le renouvellement de la classe politique et des idées, vous repasserez. La défian- ce grandissante envers la classe poli- tique s’explique sans doute en grande partie par la lassitude née de cette sor- te d’immobilisme démocratique. Mais il ne faut pas pour autant en imputer la faute aux politiques eux-mêmes. En l’absence de confrontation d’idées, de personnalités et d’engagement, ils conti- nuent, c’est logique, à vouloir enchaî- ner les mandats. La loi du 17 avril 2013 relative à l’élection des conseillers muni- cipaux apporte un changement de taille pour les communes de plus de 1 000 habitants : l’instauration de listes blo- quées qui introduit en particulier la pari- té hommes-femmes. À ce propos, la députée bisontine Barbara Romagnan a pris une initiative remarquable en organisant le 18 novembre dernier à Boussières une rencontre intitulée “Élues, pourquoi pas vous ?” où intervenaient des élus, maires, adjointes ou conseillères municipales. L’idée sous-jacente était de faire réfléchir les femmes aux freins liés notamment, au-delà des questions d’organisation professionnelle et fami- liale, à l’estime de soi ou à la percep- tion de ses capacités et de ses connais- sances. Ce raisonnement vaut aussi pour les hommes. Alors avant de vitupérer sans cesse contre l’immobilisme poli- tique, il serait bon que chacun réflé- chisse auparavant à son propre enga- gement citoyen. Jean-François Hauser Éditorial

Cʼ est de bonne guerre. En période préélec- torale, lʼopposition municipale fait feu de tous bois pour tenter de prendre à défaut la majorité sortan- te. Dans un récent commu- niqué, elle a voulu épingler lʼéquipe de Jean-Louis Fous- seret sur la culture avec cet- te question “Mais où est pas- sée Dédale ?” Vous savez, le labyrinthe de Gilles Picouet, une œuvre acquise par la Vil- le au Pavé dans la Mare pour 50 000 euros, et qui fut un temps exposée dans la cour du Palais Granvelle. Si lʼopposition avait

gratté un peu, elle aurait décou- vert sans peine que la création de lʼartiste était stockée pour lʼinstant aux ateliers munici- paux. Elle ne croupira pas là. “Dédale” est destinée à être installée en 2014 dans la gran- de cour de la médiathèque Pier- re-Bayle. Mais pour cela, un certain nombre de contraintes tech- niques doivent être levées. Lʼœuvre composée de 90 pan- neaux coulissants qui forment le labyrinthe dans lequel circu- le le public, est une pièce monu- mentale. Sa base mesure 16,50 m par 13 m, trop grande

pour être installée en lʼétat car elle poserait un problème de sécurité. En effet, en cas dʼincendie, la grande échelle des pompiers ne pourrait plus manœuvrer dans la cour de la médiathèque. Il a donc été décidé de réduire les dimensions du labyrinthe dans des proportions que nous ne connaissons pas pour lʼinstant. Avec son auteur, “Déda- le” reprendra donc le chemin des ateliers de lʼentreprise Man- tion où elle est née dans le cadre dʼun partenariat, pour être modi- fiée.

Denis Baud : “Je me suis rendu compte que je n’avais plus envie.”

P our notre édition du mois de novembre, nous avons rencon- tré Denis Baud dans un café bisontin afin dʼévoquer avec lui le rôle quʼil joue- rait dans la campagne élec- torale de Jean-Louis Fous- seret. En effet, le maire sortant venait de rappeler à ses côtés celui qui fut son adjoint lors de son pre- mier mandat, pour le nom- mer coordinateur de cam- pagne. Une mission que Denis Baud a accepté dʼendosser et qui sonnait comme un retour du mili- tant socialiste dans la vie municipale bisontine, puisque Jean-Louis Fous- seret espérait bien de retrouver sur sa liste. Mais voilà, après avoir témoi- gné de son engagement dans nos colonnes (L.P.B. 148), Denis Baud a décidé finale- ment de tout laisser tomber. Il nʼa pas déposé sa candi-

dature pour figurer sur la lis- te M. Fousseret et a indiqué au maire quʼil nʼassumerait pas la mission quʼil lui avait confiée un peu plus tôt. “Depuis, Denis Baud a dis- paru des écrans radars” observe un militant socialis- te. Lʼintéressé ne souhaite pas sʼexpliquer en détail sur sa volte-face inattendue. “Cʼest une décision person- nelle. Je me suis rendu comp- te que je nʼavais plus envie” confie-t-il simplement. Sa décision est aussi honnête que courageuse. En renon- çant, Denis Baud laisse le champ libre à ceux qui voyaient dʼun mauvais œil son retour, car il était un suc- cesseur possible à Jean-Louis Fousseret. Cʼest désormais Nicolas Bodin, secrétaire de section du parti socialiste et conseiller municipal délégué au budget, qui est coordina- teur de la campagne du mai- re sortant.

Les dimensions de “Dédale” seront réduites dans le cadre du projet.

Pavés chinois sur le tram : la polémique s’étend

C’ est le conseiller municipal d’oppositionMichel Omou- ri qui a balancé le fameux pavé dont le Grand Besançon se serait bien passé. On savait que le tracé du tram bisontin accueille- rait en partie des pierres chinoises, notamment place de la Révolu- tion, pour assurer une continuité visuelle. Rien de nouveau donc puisque l’exécutif en place avait promis que ce serait le seul endroit. Ailleurs, on retrouverait du pavé “Made in Europe”. Or, les pavés Made in China semblent s’être mul- tipliés. Le Grand Besançon n’a donc pas tout dit puisque place Flore à Besançon, le conseiller municipal d’opposition a récupé- ré des bordereaux de livraison des palettes importées de Chine. D’autres ont été retrouvées quai

Veil-Picard mais aussi sur la par- tie est. “Ce qui est gênant, c’est le manque de transparence qui a été fait à ce sujet, martèleM. Omou- ri. Je ne remets pas en cause les appels d’offres mais bien le fait que l’on fasse un tram low cost sans faire profiter l’économie locale. Dans une aucune réunion publique il n’a été dit que les pavés chinois seraient placés sur le tracé et que des poseurs portugais les instal- leraient ! Quelles sont leur durée de vie ?” La société Égis, maître d’œuvre, explique que sur les 8 000 m 3 de pavés installés, “deux tiers pro- viennent du Portugal et le tiers res- tant de Chine notamment les petits pavés (10 x 10 cm). Ils sont tech- niquement aussi bons que les por- tugais” dit-elle. L’avenir le dira.

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Les pavés chinois de la place de la Révolution font tache d’huile.

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