Journal C'est à Dire 134 - Juillet-Août 2008

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Gîtes douillets perchés dans les arbres La période de nidification bat son plein dans la forêt de Montpugin, au Locle, où trois cabanes de haut standing sont en cours de construction sous les frondaisons. Le Locle

L e trip de la cabane dans les arbres,ça s’arrête géné- ralement à l’adolescence. Mais de là à en faire un support d’hébergement touristique,il fal- lait oser. Karin et Jean-Paul Vuilleumier ont tenté et sont en passe de réussir ce pari insoli- te. Le couple réside sur les hau- teurs du Locle en bordure du camping et de la forêt voisine. Jean-Paul Vuilleumier a amé- nagé son atelier de menuise- rie dans le prolongement de la maison. La tranquillité des lieux et le cadre naturel les incitent tout d’abord à aménager un gîte à l’étage de leur demeure. Cette source de complément de reve- nu fonctionne si bien qu’ils déci- dent en 2001 de développer l’activité sous une forme arbo- ricole. “C’est un défi un peu fou” , reconnaît le menuisier. Assisté d’une petite équipe, il se lance alors dans la construction du Chouett’nid, nom donné au pre- mier gîte de la volière. De for- me circulaire, il trône à 7 ou 8 mètres de hauteur autour d’un

contribuent certainement à cet- te réussite. “Elle est réservée jus- qu’en décembre” , indique l’exploitant qui a pris le parti d’ouvrir toute l’année en propo- sant un tarif préférentiel en semaine. “Le week-end, on pri- vilégie plutôt les familles sachant qu’elles ne peuvent guère se libé- rer en semaine quand les enfants vont à l’école.” Encouragé par le succès du, le couple ambitionne de proposer d’autres nids douillets.Il s’engage alors dans un véritable challen- ge de formalités administratives dans ce pays particulièrement pointilleux dès qu’on touche à l’environnement. “C’étaient sans doute les démarches les plus com- pliquées à entreprendre. Mais le projet était tellement attractif que les autorités cantonales l’ont finalement validé,craignant peut- être qu’il voie le jour ailleurs.” Si le Chouett’nid est à l’orée du bois, ses trois petits frères s’inscrivent dans une ambian- ce plus forestière. Ils sont sur une parcelle louée à la com- mune par le couple Vuilleumier.

À l’origine de défi un peu fou, Jean-Paul Vuilleumier, menuisier de métier.

frêne. “Cette espèce d’arbre présente un enracinement profond, adapté à ce type de sur- charge. Je n’aurais pas tenté l’expérience avec sur des épicéas aux racines rayonnantes.”

La fratrie rassemble deux “bungalows” jumeaux, voisins d’une dizaine de mètres. On y accè- de par une passerel- le en bois. De forme

“Tout sera prêt pour une ouverture début août.”

quatre personnes et dispose d’une petite terrasse.Espace cui- sine, salon, chambre, coin sani- taire, il ne manque rien. Jean- Paul et son équipe achèvent actuellement l’aménagement intérieur. “Tout sera prêt pour une ouverture début août.” Avec une telle vitalité, la colonie est-elle susceptible de s’agrandir ? “Non, répond immédiatement, Jean-Paul. ça ne servirait à rien d’avoir 40 nids. En augmentant l’offre de façon significative, on entre dans un système qui favo- rise uniquement les réservations

sur le week-end.L’objectif consis- te plutôt à les étaler en semai- ne et sur toute l’année sans dis- tinction de prix entre la basse et la haute saison touristique. On cherche à simplifier le fonction- nement.” Le mode de commercialisation s’appuie sur un système de réser- vation en ligne accessible sur le site internet de la société d’exploitant ces maisonnettes dans les arbres (www.lesnids.ch) T.C.

circulaire, ils peuvent accueillir deux personnes. La plate-forme qui sert de plancher ceinture un frêne. Le maintien de la struc- ture est sécurisé par un câble d’acier solidement amarré à la partie supérieure de l’arbre. Le troisième nid est distant de deux autres d’une trentaine de mètres. Conçu sur une base rec- tangulaire, il peut recevoir

De loin, on pourrait penser à une tour de contrôle chargée de surveiller le terrain de camping qu’elle domine de toute sa hau- teur. L’agencement intérieur est digne d’un gîte confortable. Cet- te cabane très branchée fait un tabac et ne désemplit plus. Rêve d’enfant, envie de nature, retour à l’essentiel, tous ces ingrédients

Trois nouveaux nids de deux ou quatre places sont en cours de construction.