Journal C'est à Dire 134 - Juillet-Août 2008

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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“La grande force de Girard-Perregaux est sa manufacture” Vice-président de l’entreprise Girard-Perregaux (G.P.), Stefano Macaluso ouvre les portes de la prestigieuse manufacture horlogère de La Chaux-de-Fonds et dres- se un tour d’horizon des enjeux auxquels devra faire face le fabricant de montres helvétique. Horlogerie

C’ est à dire : Vous avez ouvert une première boutique G.P. à Gstaad en 2004 et plus récem- ment une à Macao en Chi- ne. Est-ce que votre straté- gie de développement passe aujourd’hui par l’ouverture de magasins monomarques dédiés à Girard-Perregaux ? Stefano Macaluso : L’objectif recherché par Girard-Perregaux à travers l’ouverture de nos propres magasins dans le mon- de est de marquer notre présence dans des lieux stratégiques.C’est la raison pour laquelle nous pos- sédons deux boutiques en Inde dont l’ouverture s’est faite en col- laboration avec des distributeurs locaux de notre marque et d’autres en Chine, à Pékin et Macao notamment. Càd : L’Asie est évidemment le marché émergent du moment sur lequel il faut être présent ? S.M. : La Chine, l’Inde et l’Asie en général sont des cibles pri- vilégiées en effet, car c’est dans cette région du monde que la croissance est la plus forte.Envi- ron un tiers de la production de G.P. (17 000 montres par an) sont absorbés par l’Asie. On ne peut pas nier que les opportu- nités sont nombreuses. Nous avons de nouveaux projets d’implantation en Inde mais éga- lement dans le Sud de l’Asie. Càd : La Russie qui connaît elle aussi une croissance spec- taculaire fait-elle partie de vos projets. Quid également des États-Unis frappés par la crise ? S.M.: En Russie,nous avons une très bonne distribution. Nous préférons pour l’instant nous concentrer sur notre réseau. Il est trop tôt pour ouvrir une bou- tique monomarque dans ce pays. Quant au marché américain, il est consolidé. G.P. y est présent depuis la fin du XIX ème siècle. Finalement, les difficultés éco- nomiques que rencontrent aujour- d’hui les États-Unis ont eu moins d’impact que je ne le pensais sur la commercialisation de nos pro-

duits outre-Atlantique. La ten- dance m’a été confirmée lors du dernier salon S.I.H.H. de Genè- ve où nous avons rencontré tous nos clients. La croissance mon- diale reste très forte. Càd : Dubaï est aussi une région en vue ? S.M. : Nous avons un projet d’implantation à Dubaï qui devrait aboutir en 2009. Nous envisageons d’implanter là-bas une boutique monomarque. Càd : G.P. est une marque de l’horlogerie de luxe presti- gieuse, ce n’est pas la seule. Comment faites-vous pour vous démarquer de vos concurrents à un tel niveau d’exigence ? S.M.: La grande force de Girard- Perregaux, c’est sa manufactu- re.Toutes les marques horlogères de luxe ne sont pas des manu- factures. Ici, à La Chaux-de- Fonds, le cœur de notre activi- té est la fabrication de mouve- ments mécaniques qui allient à la fois une haute technicité et le design . On maîtrise tous les savoir-faire qui interfèrent dans le développement d’un mouve- ment automatique. Le point fort de la marque G.P.est le tourbillon sous pont d’or qui mêle à la fois qualité mécanique et esthétique. Nous donnons une approche contemporaine à la tradition hor- logère helvétique. Càd : Quatre à cinq ans sont nécessaires pour créer un nou- veaumouvement. Quelles sont les tendances actuelles du design horloger ? S.M.: Il y a deux tendances prin- cipales. La première est que la montre sport de grande taille, très visible, est très prisée. La seconde, et nous l’avons perçue avec l’émergence de nouveaux marchés, où les versions clas- siques des montres G.P.ont trou- vé leur public, alors que nous pensions au contraire que nos clients iraient plutôt vers des modèles plus visibles. En Chi- ne par exemple, le best-seller de nos montres est une G.P. 1966 qui est simple.

Stefano Macaluso : “La difficulté pour nous n’est pas d’investir dans des machines, mais de trouver les compé- tences pour les faire fonctionner.”

(voir conditions en magasin)

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On observe également une ten- dance forte pour la montre fem- me. Il y a 4 ans, les modèles femmes représentaient 15 % de notre production, aujourd’hui c’est le quart de notre chiffre d’affaires. Je précise cependant que ces quinze dernières années le public féminin s’est intéres- sé aux montres techniques en achetant des montres hommes. Les femmes cherchent de plus en plus une mécanique à sophis- tication avec un design féminin. C’est très important pour nous de répondre aux attentes de cet- te clientèle. Càd: Des industriels français comme Cheval Frères à Besan- çon relativisent le swiss made dans le sens où une entreprise comme celle-ci fournit en com- posants les horlogers helvé- tiques. Tous les composants des montres griffées swiss made ne sont donc pas fabri- qués en Suisse ? S.M. : C’est vrai, je ne le nie pas, les couronnes nous sont fournies par Cheval Frères. Mais c’est un élément extérieur de la montre et non pas un composant dumou- vement. Je le dis, les couronnes et une partie des bracelets G.P. sont fabriqués en France voisi- ne. Ce sont des fournisseurs his- toriques de la marque. Si la qua- si-totalité des composants de nos produits sont fabriqués en ter- ritoire helvétique,cela n’empêche pas que l’on puisse faire appel au savoir-faire de fournisseurs français dont le travail est d’excellente qualité. Jevaismêmeplusloin.Sijedevais me placer en iconoclaste,je dirais que des Japonais font des études très intéressantes qui pourraient servir l’horlogerie haut de gam- me. Mais ce n’est pas possible

d’envisager une coopération,nous devons préserver le swiss made , voire le renforcer davantage par respect pour notre clientèle.Ima- ginons un jour un client chinois qui achète une montre suisse car elle est synonyme de prestige et de qualité et qu’il découvre que son cousin de Shanghai fabrique les composants de samontre,cela poserait un sérieux problème de crédibilité. Càd : G.P. emploie 280 per- sonnes à La Chaux-de-Fonds dont 25 % de main-d’œuvre frontalière. On connaît les difficultés de recrutement auxquelles sont confrontés les horlogers suisses. Quels sont vos besoins humains pour absorber votre crois- sance ? S.M. : C’est évident, nous avons besoin aujourd’hui de personnel à tous les niveaux de notre socié- té et en particulier des horlogers qualifiés. Dans certains métiers nous recrutons des jeunes et des moins jeunes que nous formons ensuite en interne. Les mouve- ments sont de moins en moins standardisés et de plus en plus compliqués. Il y a chez G.P. des métiers d’art, des professions très spécifiques. La difficulté pour nous n’est pas d’investir dans des machines,mais de trou- ver les compétences pour les fai- re fonctionner. Même si dans notre entreprise on recense plu- sieurs nationalités, c’est dans l’Arc jurassien que l’on recrute car c’est le berceau de l’horlogerie. C’est là que se trouvent les for- mations et le savoir-faire horlo- ger. Nous avons cependant ima- giné un projet avec le Japon où se trouve une filiale de distri- bution de nos produits pour fai- re venir à La Chaux-de-Fonds

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des horlogers de ce pays pour les former. Càd : Vous avez été partenai- re de la Coupe de l’America en 2007, le Zébra 7 barré par Franck Cammas est sponso- risé par G.P. vient de rem- porter le Bol d’Or 2008.La voi- le est donc un vecteur impor- tant de votre communication. Aviez-vous envisagé de deve- nir partenaire de l’Euro 2008 qui se déroulait sur votre ter- ritoire ? S.M. : Je préciserai tout d’abord que Jean Richard,la société sœur deG.P.,estpartenairedelaJuven- tus de Turin. C’est très ciblé. Le foot est un vecteur particulier.Sa notoriété est très forte,mais elle est tellement large que c’est très compliqué de mettre en place une stratégiedecommunicationciblée. Toutefois, le sport est très pré-

sent dans la communication de Girard-Perregaux.Il y a la voile, mais aussi le sport automobile. Mon père, Luigi Macaluso, fai- sait du sport automobile, il est d’ailleurs président de la fédé- ration italienne de sport auto- mobile. Mon frère et moi prati- quons la compétition automobi- le, le sport est aussi très ancré dans la famille. Càd : À quel grand défi doit se préparer G.P. ? S.M. : Le grand défi pour G.P.est de trouver l’équilibre entre res- ter fidèles à nous-mêmes et avoir une notoriété plus élevée. Nous devons chercher l’excellence.Pour y parvenir, nous devons agir sur deux axes, la communication et l’orientation collectionneur, et la distribution qui doit être très soi- gnée. Propos recueillis par T.C.

La manufacture de La Chaux-de- Fonds emploie 285 personnes dont 25 % de frontaliers.

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