La Presse Pontissalienne 153 - Juillet 2012

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 153 - Juillet 2012

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EMPLOI

Accompagnement de projet La Suisse, pour mieux rebondir en France

Le travail frontalier constitue pour certains un tremplin vers la création d’entreprise française. Cette stratégie plutôt efficace permet aussi de conforter des emplois sur le Haut-Doubs.

Les porteurs de projets ont pu rencontrer les organismes susceptibles de les accompagner dans la création d’entreprise

L e dispositif “Créaffaire Haut- Doubs” piloté par B.G.E. Franche-Comté (la Boutique de gestion) en partenariat avec l’Amicale des frontaliers s’adresse aux candidats à l’installation. “On a déjà organisé des réunions d’information et des ateliers thématiques sur Morteau, Maîche et Pontarlier. Ceux qui ont les projets les plus crédibles et aboutis ren- contrent ensuite les organismes et les collectivités susceptibles de pouvoir les conseiller et les accompagner dans la création de leur entreprise” , explique Sophie Carvati de B.G.E. Franche- Comté. L’occasion d’en savoir plus sur le financement, les aides à l’installation, les statuts, le portage salarial ou enco- re la marche à suivre pour trouver un local. Il restait encore 18 candidats en lice pour cette troisième étape de “Créaf- faire Haut-Doubs” qui se tenait le 7 juin à Pontarlier. Soit pratiquement 25 % des personnes qui ont participé aux premières réunions de sensibilisation. Saisir l’opportunité quand elle se présente G illes Boucard travaillait en Suis- se dans le transport avant d’être licencié. Fatigué de la Suisse, il a profité de cet intermède sans emploi pour concrétiser son envie de se mettre à son compte. “Au départ, je pensais exercer dans le transport de sables et gravats. Au hasard des rencontres, j’ai appris qu’un transporteur de grumes remettait son affaire à Mouthe.” Sûr de son expérience professionnelle et en capacité d’investir dans un camion- grue d’occasion, l’ancien frontalier n’a pas hésité.À 46 ans, c’était le moment ou jamais. Son projet va se concréti- ser dans les semaines qui viennent. “Je vais devoir apprendre à manier la grue, c’est ce qui m’inquiète un peu” , conclut le futur transporteur.

“On est plutôt au-dessus de la moyen- ne régionale qui se situe autour de 20 %” , poursuit Sophie Carvati en réfé- rence aux autres “Créaffaire” déployés en Franche-Comté. À savoir les agglo- mérations de Besançon, Dole, Lons-le- Saunier et la Haute-Saône. Ce surcroît d’efficacité s’explique pro- bablement par les contraintes et avan- tages liés au fait d’aller travailler en Suisse. “Les frontaliers ont l’habitude de travailler beaucoup. Ils n’ont pas peur de faire des heures et quand ils s’engagent dans un projet économique, ils ont plus d’apport financier qu’ailleurs.

Zoom “L’envie de travailler pour moi” R achel Delgrande est actuelle- ment serveuse dans une auber- ge située du côté du Suchet.

diverses tout comme les profils des futurs chefs d’entreprise. La fourchette d’âge varie entre 25 et 50 ans. Les pro- jets sont très variés. Cela va du trans- port de grumes au massage bien-être en passant par la restauration, l’ouverture de gîtes touristiques, la création de haltes-garderies. L’esprit d’entreprise ne se commande pas, qu’on soit frontalier ou pas. F.C.

Ils répondent déjà aux critères de réussite dans la création d’entreprise” , estime Valérie Pagnot, juriste à l’Amicale des frontaliers. Lassitude des voyages, alternative au chôma- ge, envie de s’accomplir professionnellement, les motivations sont

Plus d’apport financier qu’ailleurs.

Elle projette de reprendre le res- taurant La Robe Pourpre qui avait succédé à La Spatule à Métabief. “Jʼai envie de renouer avec la formu- le cuisine traditionnelle agrémentée des soirées thématiques” , explique Rachel Delgrande, très motivée à lʼidée de bosser pour sa pomme. Sans repères, elle apprécie beaucoup dʼêtre accompagnée dans sa démarche. “Il faut être motivée” , concède celle qui a prévu dʼouvrir en fin dʼannée La Spa- tule nouvelle génération.

“Je préfère gagner moins mais en étant à mon compte” A près avoir travaillé pendant un an dans une société d’expédition, Azzedine Guerroug a été lui

aussi licencié. Pas de quoi décourager ce Pontissalien de 24 ans. Il a choisi de s’investir avec un associé dans la création d’un centre de nettoyage auto- mobile écologique à destination des particuliers et des professionnels. “Aujourd’hui, je suis à mi-parcours. C’est parfois long mais cela permet aussi de faire mûrir le projet”, explique celui qui en avait marre des allers- retours quotidiens en Suisse. “Je pré- fère gagner moins mais en étant à mon compte.” Le jeune entrepreneur espè- re être opérationnel à la prochaine rentrée scolaire. Plutôt que la Suisse, Azzedine Guerroug préfère s’investir dans la création d’un centre de nettoya- ge automobile à Pontarlier.

Serveuse en Suisse, Rachel Delgrande va reprendre un restaurant à Métabief.

Un gîte touristique à destination des randonneurs N athalie et José Gomez sont des randonneurs invétérés. Après avoir travaillé en voyageant ou

d’un gîte ou d’une chambre d’hôtes. Pour l’instant, le projet est encore à l’état embryonnaire. On est encore à la recherche d’une ferme comtoise à réno- ver dans le secteur.” Chacun conser- vera son emploi le temps de concréti- ser cette reconversion touristique qui semble engagée sur de bonnes bases qualitatives.

voyager en travaillant pendant une bonne vingtaine d’années, ils sont reve- nus vivre dans le Haut-Doubs. Elle est fonctionnaire. Lui exerce en Suis- se dans l’expertise informatique. “On a envie de se lancer dans la création

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