La Presse Pontissalienne 153 - Juillet 2012

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 153 - Juillet 2012

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EN BREF

MOUTHE Un risque de dissolution Club de foot cherche président La section football de l’association sportive de Mouthe ne trouve pas de volontaire prêt à prendre les commandes du club. L’actuel prési- dent est contraint de prolonger son bail.

Vacances Animation vacances juillet 2012. Dans le cadre du “Projet Éducatif Local” et du “Contrat Enfance Jeunesse”, il reste des places sur de nombreux stages qui auront lieu pendant les vacances de juillet, tels que : peuple de l’eau, éveil à la danse, la prairie, art contemporain, gymnastique artistique et trampoline, capoéira, baby gym, aviron, catamaran, etc. Rens. 03 81 38 82 46 ou 03 81 38 82 29. Ces animations sont réservées en priorité aux parents résidant sur le territoire de la Communauté de Communes du Larmont. La participation est de 5 euros par stage. Pour les enfants dont les parents ne résidant pas sur le territoire de la C.C.L., la participation est de 10 euros par stage. Fleurs Il vous reste quelques jours, jusqu’au 30 juin, pour vous inscrire au concours des fermes fleuries organisé par la Chambre d’agriculture du Doubs. Concours ouvert à trois catégories : fermes en activité, anciennes fermes aménagées par des agriculteurs à la retraite et fruitières. 03 81 65 52 25.

A vec la diversification des activi- tés sportives et culturelles, le foot n’est plus le sport roi dans les villages. Dans un premier temps, la solution des ententes entre clubs a permis de sauver les meubles. Sans se voiler la face pour autant. Ce qui se passe à Mouthe pourrait très bien se produire ailleurs. Antony Invernizzi avait plutôt le moral quand il est arri- vé à la tête du club en 2006. Il avait tout juste 24 ans. “Tout allait bien. On accueillait près de soixante enfants à l’école de foot. Ils ont fini par quitter le club car on a subi ensuite une baisse du nombre d’encadrants.” Aujourd’hui, il n’y a plus qu’une seule équipe de jeunes, celle des moins de 17 ans et encore, elle fonctionne en enten- te avec les clubs Lac Remoray Vaux et Massif Haut-Doubs. Ils sont seulement 16. C’est peu pour envisager l’avenir. “Cette équipe vient de terminer seconde de sa poule. On n’a peut-être pas le nombre mais la qualité” , se console comme il peut Antony Invernizzi.Toutes les autres sections, U11, U13, U15, ont disparu.

Conséquences, l’effectif du club est pas- sé de 150 à 50 licenciés en cinq ans. L’équipe première de Mouthe qui est descendue en 4 ème division en 2010 refait surface. “On a fini second cette année avec des chances de remonter en troi- sième division.” Le manque de bras pèse aussi dans la vie du club. Surtout quand il s’agit d’or- ganiser des animations pour récolter des fonds. “On a été contraint d’aug- menter le prix des licences pour com- penser le manque à gagner. On arrive

“Il manque juste un nouveau président”, explique Antony Invernizzi qui exerce la fonction depuis six ans.

encore à équilibrer le bud- get avec le bal du 15 août, le loto et nos sept fidèles sponsors.” Côté finances, Antony Invernizzi pointe du doigt le rôle très poli- cier du district qui met systématiquement à l’amende le moindre écart à la règle. “Ils oublient par- fois qu’on est des béné- voles.” La question de la succes- sion devient de plus en

Il n’y a plus qu’une seule équipe de jeunes.

plus problématique. Le président avait déjà annoncé son départ fin 2010. Il a déjà rempilé un an, faute de candidat. “La saison 2012-2013 est à peu près assu- rée. On a retrouvé des dirigeants et un bon trésorier, il manque juste un nou- veau président. La charge reste raison- nable dans un club de cinquante licen- ciés. En dehors des responsabilités sportives, il lui faudra surtout s’impli- quer dans l’organisation des animations.

On sera prêt à l’épauler. L’idéal serait d’en trouver un avant l’été” , lance un Antony Invernizzi qui ne se fait guère d’illusions. Il risque fort de remettre ça encore une année. Sinon, il se retrou- verait dans l’obligation de dissoudre le club. À moins que… En foot plus qu’ailleurs, il faut toujours attendre la dernière minute avant d’être sûr du résultat. F.C.

ENVIRONNEMENT Le barrage, régulateur de l’écosystème Le lac de Saint-Point va-t-il gagner de la hauteur ? Remonter la cote du lac de Saint-Point en réhabilitant le barrage favoriserait la reproduction des poissons et réduirait en partie le problème des pertes du Doubs. Mais cela pourrait engendrer des problèmes autour du collecteur de ceinture des eaux usées.

A ugmenter le niveau du lac de Saint-Point, cela semble faci- le. Quelques planches au niveau du barrage, et hop, le niveau passe de 849,5mètres à quelques dizaines de plus, sachant que le lit du Doubs traverse la retenue. Quelques centimètres équivalent à des milliers de m 3 d’eau supplémentaire pour le troisième plus grand lac naturel de France. Ce projet qui a déjà été mis à l’étude dans les années quatre-vingt-dix revient sur le devant de la scène avec la créa- tion d’un syndicat du lac. Le schéma d’Aménagement et de gestion (S.A.G.E.) Haut-Doubs-Haute-Loue avait lui- même préconisé une remontée du niveau. Pour André Rousselet,“le” spé- cialiste du lac aujourd’hui à la retrai- te de son poste à l’O.N.E.M.A. (office national de l’eau et des milieux aqua- tiques), cette remontée du niveau de Saint-Point peut être bénéfique seu- lement avec une gestion automatisée du barrage. Explications : “On ne peut pas réfléchir à l’échelle du lac. Il faut penser à l’ensemble du bassin-versant. Il faudrait remonter le niveau au prin- temps avec une cote à 849,9 mètres qui permettrait d’inonder 40 hectares en amont. De nombreuses espèces dont les

Le barrage du lac de Saint-Point a été exploité jusqu’en 1973 par une société d’électricité. Il sert désormais à réguler le lac.

collecteur de ceinture des eaux usées occasionnant une pollution. Bref, le principe des vases communicants à l’échelle d’un territoire ne semble pas si simple d’autant qu’une remontée aurait des conséquences sur le niveau du lac de Remoray et sur les zones de nidification des oiseaux. En revanche, davantage d’eau per- mettrait d’appréhender les sécheresses. Ici, les mortalités de poissons consta- tées entre Pontarlier etMorteau en 1976 et 1989 suite aux sécheresses sont encore dans les mémoires. Rappelons que le Doubs perd environ 800 litres par seconde du lac de Saint-Point à Pontarlier à cause des fuites et enco- re davantage en aval d’Arçon. Consé- quence, le Saut du Doubs n’est plus qu’un filet d’eau en période d’étiage à Villers-le-Lac. Le barrage, exploité jusqu’en 1973 par une société d’électricité, a besoin d’un sérieux coup de jeune. Une faiblesse… et ce sont des milliers de mètres cubes qui pourraient s’échapper. E.Ch.

brochets bénéficieraient de ces frayères” dit le spécialiste.Au début de l’été, une cote abaissée à 849,5 pourrait garan- tir aux plages de Saint-Point, des Gran- gettes, de Malbuisson, la poursuite des activités estivales. En effet, avec une augmentation du niveau, les vagues mettraient à mal les installations tou- ristiques proches des berges. “C’est à la fin octobre qu’il faudrait à nouveau maintenir le niveau pour la période de fraie des corégones” assureAndré Rous- selet. La société de pêche est de cet avis. Les

élus également.Mais le spécialiste de mettre en garde : “En baissant trop le niveau lors des sou- tiens d’étiage du Doubs, on pourrait désamorcer la station de pompage de Mont- perreux apportant l’eau potable.” À l’in- verse, trop d’eau pourrait “noyer” le

Les conséquences jusqu’à Remoray.

Le débit assure le niveau du Doubs jusqu’à Villers-le-Lac.

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