La Presse Pontissalienne 153 - Juillet 2012

MONTBENOÎT ET LE SAUGEAIS

La Presse Pontissalienne n° 153 - Juillet 2012

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ARÇON Concentration de véhicules anciens Collectionneuse et femme au volant Marie-Noëlle Gaume collectionne et conduit quatre automobiles de prestige. Dans un univers d’hommes, cette habitante de La Chaux-d’Arçon détonne au volant de sa Citroën SM, Chevrolet Caprice, Corvette ou Mini. Le 2 septembre, Pontarlier accueille une concentration de véhicules anciens.

E ntre la Corvette dotée d’un rutilant moteur V8 de 300 chevaux et la Citroën SM possé- dant un moteur Mase- rati V6, Marie-Noëlle dit avoir un faible pour la voiture fran- çaise, unique dans sa concep- tion. Seulement 12 920 exem- plaires ont été fabriqués, l’unique

fois que le constructeur à la marque au chevron s’est asso- cié à l’Italien Maserati. Tout un symbole. “La Citroën est moins dure à conduire… Les vitesses passent mieux que la Corvette. Elle a même les phares direc- tionnels et la climatisation !” lâche Marie-Noëlle Gaume qui comme ses voitures possède un carburant qui la fait avancer : la passion des automobiles anciennes. Avec sonmari Daniel, cette habi- tante de La Chaux-d’Arçon voue une passion pour les voitures anciennes, notamment celles des années soixante-dix. Les Gaume font partie du Club auto- moto La Belle époque de Pon- tarlier et disposent d’une col- lection rare.Dans quatre garages dorment quatre voitures d’exceptions : une Chevrolet Caprice Classic de 1979, la Citroën SM de 1970, une Cor- vette décapotable et une Mini Cooper. Marie-Noëlle y tient comme à la prunelle de ses yeux sans toutefois devenir esclave de ses bolides. “Si nous avons des voitures de collection, c’est pour rouler avec. Elles ne res- tent pas au garage mais servent à nous faire plaisir” souffle-t- elle sans cacher qu’à chaque sortie, les bolides sont nettoyés et lustrés. Sa passion vient de son père qui la conduisait au salon des auto- mobiles anciennement installé à la Chapelle des Annonciades. Son mari est lui aussi atteint du virus. “La première voiture que j’ai achetée, c’était la Che- vrolet. C’est la même qui était utilisée par les policiers améri- cains” lâche le mari, tout content de se rendre en compagnie de sa femme sur les rallyes ou ras- semblement. “Chacun conduit une voiture. C’est mieux qu’être passager !” poursuit Daniel. Leur objectif est donc de faire rouler leurs engins. Ils étaient au rallye de Courbet fin juin et

sortiront avec les autres Pontissa- liens leurs voi- tures “collector” sur les routes de la région. “Lorsque les gens me voient sortir de la SM, ils me demandent si c’est lamienne. Ils sont surpris de voir une femme au volant” s’amuse Marie-Noëlle qui a tout fait pour retrouver une Mini, sa premiè- re voiture. “C’est tout une histoire. C’était ma pre- mière voiture et mon père n’était pas du tout d’accord que j’en possède une…” se

Le couple Gaume et ses voitures de collection.

RANDONNÉE Un itinéraire franco-suisse En procession sur la Vy aux Moines Du Val de Travers au Pays Sauget, une balade insolite dans les pas des bénédictins de Môtiers partis rejoindre leurs frères de Montbenoît. À faire à pied ou en V.T.T.

“M’acheter la Cadillac 1958

Eldorado Biarritz.”

souvient-elle. Aujourd’hui, elle en a quatre ! Une passion qui coûte cher : la Corvette affiche le prix le plus élevé (environ 35 000 euros), talonnée de près par la Citroën (environ 25 000). Ajoutez à cela les assurances, la mécanique, et vous com- prendrez que Daniel soit contraint de freiner certaines de ses ardeurs. Heureusement, ses gendres mécaniciens l’aident à “bidouiller” les moteurs. “J’aimerais m’acheter la Cadillac 1958 Eldorado Biarritz déca- potable… Je suis prêt à vendre plusieurs de mes voitures pour en avoir une” annonce le mari de la collectionneuse. Avant d’en dégoter une, le couple va préparer la deuxième concen- tration de véhicules anciens toutes marques qui aura lieu dimanche 2 septembre à l’Espace Pourny. Des voitures Zedel et Donnet-Zedel seront présen- tées, rappelant au passage que Pontarlier fut une terre d’auto. Bonne route. E.Ch.

La Vy aux Moines dispose de son propre balisage.

C es contrées partagent en com- mun un riche passé religieux. Les premiers bénédictins arrivent dans le Val de Tra- vers au VII ème siècle. Le vil- lage de Môtiers se développera autour du prieuré Saint-Pierre, filiale de l’abbaye de la Chaise-Dieu. Les cha- noines de Saint-Maurice en Valais s’installent à partir du XI ème siècle en terre saugette où ils construiront l’abbaye de Montbenoît. Les deux communautés ont pris l’habitude de se rendre visite. Pour ce faire, les moines ont tracé une piste entre les deux vallées en prenant soin d’éviter la cluse de Joux. Il ne sub- siste plus aucun témoignage de ce sen- tier si ce n’est le tilleul des catholiques planté il y a plus de cinq siècles dans la forêt de Boveresse. Ce vénérable ancêtre abritait dans son tronc une statue de Notre-Dame devant laquel-

le les pères se signaient avant de pour- suivre leur voyage. La statue originale a disparu à l’époque de la Réforme mais l’arbre est tou- jours là. Il est même à l’origine du renouveau de cet itinéraire médiéval. “On a entrepris la remise en état du

ré de Môtiers et l’abbaye de Montbe- noît. Une randonnée à gros mollets où il faudra avaler 940 m de dénive- lé. “Comptez une bonne dizaine d’heures d’une seule traite” , poursuit Nicolas Giger. Rien n’empêche de scinder ce périple en deux étapes. Entre crêtes et combes marécageuses, ce parcours regorge de points de vue, hameaux et villages authentiques, curiosités et sites pittoresques. Le tilleul bien sûr, mais aussi le séchoir à absinthe, la glacière du Mont-Lési avec ses 10 000 m 3 de glace, le lac des Taillères, les bornes-frontières, les fermes comtoises, l’abbaye… “On a même créé l’association La Vy aux Moines. L’argent des cotisations sert à entretenir le sentier et le balisage.” Le denier du culte pour ne pas se perdre.

site dans les années quatre-vingt-dix avec la création d’une aire de pique-nique. Puis on a décidé d’aller plus loin” , confie Nicolas Giger qui était à l’époque mai- re de Boveresse. Inaugurée le 7 juillet 2007, la Vy aux Moines court sur huit lieues, soit 33 km entre le prieu-

Ce parcours regorge de points de vue.

La Chevrolet, digne copie des voitures de police américaines.

Informations : Office de tourisme Montbenoît au 03 81 38 10 32

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