La Presse Bisontine 72 - Décembre 2006

DOSSIER

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FESTIVAL Première édition du 4 au 10 décembre Cinéma de la musique, première ! “Cinéma de la musique”. C’est le festival que la Région lance en décembre. Une centaine de films doivent être projetés. Mais la programmation laisse un peu sur la réserve.

Comment comprendre le concept en lisant cette affiche ?

C’ est le dernier né des “nouveaux festivals” de cette année. En décembre, c’est donc au tour duConseil régional deFranche- omté de lancer “son” festival de ciné- ma. La Région voulait un “vrai nouveau projet” , elle y a mis les moyens. Même si le budget du festival “cinéma de la musique” - c’est son nom - est sans com- mune mesure avec celui des musiques

turesmusicales, notamment enAfrique et enAmérique du Sud. C’est d’ailleurs là qu’ils ont mis au point leur idée, un festival de cinéma autour du thème de la musique. “Pascal Signolet travaille depuis 20ans dans le documentairemusi- cal mais aucun festival n’existait dans ce domaine. On a monté et écrit ce pro- jet tous les deux. Et on a cherché un endroit où le faire ensuite” , raconteVéro- nique Mortaigne, qui a soumis son pro- jet à plusieurs collectivités. La Franche-Comté saute sur l’idée. “Un festival de cinéma àBesançon, ville nata- le des frères Lumière, cela faisait sens. Ça n’existait nulle part ailleurs sous cet- te forme, c’était complètement innovant. Et en même temps, cela correspondait à une politique de fond de la Région. Ce n’est pas un festival qui est arrivé com- me cela” , justifie Loïc Niepceron. Dans les milieux culturels locaux, l’ar- rivée d’une équipe extérieure à la région a fait grincer des dents. Des critiques que la région rejette. “Ce n’est pas mon- té par des Parisiens à distance. Ils ont mis en place des partenariats avec les

de presse. De “The Doors” d’Oliver Sto- ne à “Pas sur la bouche” d’AlainResnais ou “Marie-Antoinette” de Sofia Coppo- la. À trop vouloir brasser large, on ne sait pas très bien ce que le festival - dont le thème cette année est “Révolutions” - cherche à faire passer. “Ce n’est pas éli- tiste, on a voulu aussi que tout le mon- de s’y retrouve” , reprend l’organisatrice. Le festival a aussi des choix discutables. Pour sortir des salles de cinéma, les orga- nisateurs ont imaginé des “projections à lamaison.” Trois soirées chez des par- ticuliers - des figures de la scène cultu- relle bisontine comme le peintreCharles Belle ou la directrice artistique de l’en- semble Muse et danse - organisées uni- quement sur invitation. “Comme cela se passe à leur domicile, c’est normal que les personnes qui nous accueillent déci- dent de ceux qui pourront aller chez eux” , justifie laRégion. Certes. Étrange pour- tant de voir un festival financé par la Région se transformer en soirées pri- vées. S.D.

acteurs locaux et toute l’équipe technique est bisontine” , nuance Ghislaine Gouby.

Réticences

Le problème, c’est qu’à la lecture du pro- gramme de ce festival, on a un peu de mal à se laisser aller à l’enthousiasme des élus et des organisateurs. Innovant, le concept l’est certainement. Le hic, c’est justement que l’on a bien du mal à cer- ner ce festival de cinéma de lamusique. “On voulait montrer des films dont le sujet principal est lamusique ou lesmusi- ciens.Des films qui parlent de lamusique” , résume VéroniqueMortaigne, l’une des organisatrices. Difficile d’expliquer simplement le fil conducteur. Dans le programme du fes- tival, on retrouve ainsi des films de fic- tion “où lamusique se retrouve au centre même du scénario” , des documentaires sur des musiciens mais aussi des longs métrages où “la musique sert aussi de schéma directeur à des films dont le sujet s’en écarte a priori ” , détaille le dossier

rience ou qui ont envie de nous rejoindre. On est dans la ges- tion du succès. Les gens semet- tent en situation de créer et qu’à l’arrivée, tout lemonde se retrou- ve et s’accapare une partie du festival. L.P.B. :L’objectif était d’imposer le fes- tival comme un événement majeur… P.E. : Cela ne peut pas se faire comme cela, en un claquement de doigt. Il faut du temps. En général, on considère qu’il faut six ans, minimum, pour asseoir une manifestation culturelle. La ville de Besançon a assu- ré le financement de 600 000 euros, parmi lesquels 130 000 proviennent de sub- ventions de la Ville, 250 000 de la C.A.G.B. et 220 000 ont été donnés par le Casino Bar- rière de Besançon. À cela s’ajoute pour la ville un bud- get de 100 000 euros pour la communication. Le festival des musiques de rues en chiffres Budget : 929 000 euros au total

de rues, l’effort est important : 250 000 euros, sans compter la communication. Au départ, les organi- sateurs en deman- daient 400 000 euros. “Il y avait une volonté politique claire d’avoir

Le festival a aussi des choix discutables.

un projet qui puisse être diffusé sur les territoires et rayonner dans la capitale” , reconnaît LoïcNiepceron, vice-président du Conseil régional en charge de la cul- ture. Pendant six jours, du 4 au 10 décembre, une centaine de films doivent ainsi être projetés à Besançon et dans une ving- taine de villes grâce à des projections iti- nérantes. Parmi les temps forts, onnote- ra notamment la projection, en avant-première, de trois longsmétrages, dont la “Flûte enchantée” revue et cor- rigée par le cinéaste et acteur anglais Kenneth Branagh, ou celle de “Vivaldi, unprinceàVenise” deJean-LouisGuiller- mou avec Michel Serrault dans le rôle titre. Côté paillettes, Michel Serrault, Michel Jonasz, Cali ou Anna Karina - qui seront tous deuxmembres des jurys du festival - sont attendus. S’affirmer par un festival. Pour la région, restait à trouver l’idée. “Chaque année, on reçoit près de 6 000 propositions sur notre bureau” , explique Ghislaine Gou- by, directrice des affaires culturelles à la région. C’est finalement une équipe parisienne, VéroniqueMortaigne et Pas- cal Signolet, qui a été choisie. La pre- mière est journaliste auMonde, le second réalise des documentaires. Ensemble, ils ont tourné plusieurs films sur les cul- Une équipe parisienne à la tête du festival

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