La Presse Bisontine 72 - Décembre 2006

LE GRAND BESANÇON

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IMMOBILIER Un château entre 1 et 3 millions d’euros Philippe Boux : “Un client qui veut un château est prêt à mettre beaucoup d’argent” Directeur du groupe Phima, Philippe Boux s’est spécialisé dans

Philippe et Manuela Boux, fondateurs de l’agence Phima.

la vente de châteaux, notamment en Franche-Comté. Le point sur un marché immobilier très particulier.

L a Presse Bisontine : Qu’est-ce qu’un château en matiè- re immobilière ? Philippe Boux : C’est un ensemble d’éléments qui détermine ce qu’est un château. Dans la région, c’est un bien impressionnant tant par son archi- tecture que par sa surface. En général, il y a un parc de plusieurs hectares. L’espace est clos. L.P.B. : Est-ce que l’on trouve beaucoup de châteaux en Franche-Comté sur le marché de l’immobilier ? P.B. : C’est un bien qui est assez rare. Il n’y en a pas autant qu’en Bourgogne par exemple. Je préciserais cependant qu’on en trouve plus fré- quemment en Haute-Saône et dans le vignoble jurassien. L.P.B. : Qui sont les vendeurs : des collectivités, des pri- vés ? P.B. : La plupart des collectivités se sont sépa- rées de ces biens car ils coûtaient trop cher à entretenir. La majorité des propriétaires sont aujourd’hui des particuliers. L.P.B. : Qui sont les acquéreurs de ce type de bien ? P.B. : Il y a plusieurs types d’acquéreurs. Ce sont des Français souvent, des gens qui ont quitté leur région d’origine et qui décident de revenir aux sources. Ils sont à la recherche d’un havre de paix. L’acquéreur est un passionné d’histoi- re et d’architecture. Il arrive aussi que des socié- nir. Le château intéresse aussi les promoteurs qui recherchent des bâtiments entièrement clas- sés, pour mettre en place des opérations de défis- calisation dans le cadre de la loi Malraux. C’est souvent réservé aux grosses fortunes. L.P.B. : Quid des acquéreurs étrangers ? P.B. : Ils existent. Il y a des Anglais, des Hol- landais, des Suisses et des Allemands. Par exemple, nous avons vendu le château de Mont- bozon à des Hollandais. L.P.B. : Pourquoi un propriétaire vend-il son château ? P.B. : Le château est vendu parce qu’il coûte trop cher en entretien, ou lors d’un décès. Dans ce dernier cas, c’est souvent la question du règle- ment de la succession qui pousse les héritiers à se séparer du bien. L.P.B. : De quel budget faut-il disposer pour acheter un château ? P.B. : Je ferais une distinction. Pour une maison de maître jusqu’à 500 m 2 , il faut compter entre 300 000 et 1 million d’euros. Le prix varie en fonction du parc, de l’environnement, de la proxi- mité de la ville etc. Pour un château d’une sur- face de 1 200 m 2 , en fonction de l’état, il faut prévoir un budget de 1 à 3 millions d’euros. Dans la région de Besançon, nous avons actuellement en vente le château d’Amondans au prix de 876 000 euros pour une superficie de 2,5 hec- tares. Ce lieu abritait un restaurant et une ancienne école de cuisine. L.P.B. : Quel est le budget pour rénover un château de 1 000 m 2 ? P.B. : En moyenne, pour rénover un château, il faut compter un budget de 500 000 à 1 million d’euros. Un client qui veut s’offrir un bien pour une image de marque est prêt à mettre beau- coup d’argent. En tant que professionnels, notre “Un château peut trouver preneur dans les 15 jours” tés investissent dans ce type de biens pour en faire par exemple un lieu de réception. C’est peu fré- quent en Franche-Comté. Enfin, d’autres personnes achètent un château pour en faire une demeu- re de charme pour des chambres d’hôtes. À mon sens, cette derniè- re tendance va s’accentuer à l’ave-

premier rôle quand on visite un bien est d’éva- luer l’envergure de l’investissement pour le futur acquéreur. L.P.B. : Dans quel état d’entretien se trouve ce patrimoi- ne ? P.B. : Je ne dirais pas qu’il se dégrade, mais il se maintient. Par contre, c’est vrai que l’intérieur n’est souvent plus au goût du jour. Cependant,

il y a une dizaine d’années, nous avons consta- té que les demeures de caractère avaient ten- dance à se dégrader surtout en Haute-Saône. À cette époque, ce genre de produit fut très recherché par les acquéreurs suisses et alle- mands. L.P.B. : Un château se vend facilement ? P.B. : Un château peut trouver preneur dans les

15 jours qui suivent sa mise en vente. Parfois, il faut attendre près de deux ans avant de trou- ver un acheteur. Pour nous, ce type de bien est plus intéressant à commercialiser, mais il est aussi plus coûteux. On doit se constituer un por- tefeuille de clients pour lesquels on recherche le produit qui va leur convenir.

Propos recueillis par T.C.

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