La Presse Bisontine 72 - Décembre 2006

L’ÉVÉNEMENT EN IMAGES

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RHODIA : LA DÉCADENCE D’UNE “CATHÉDRALE INDUSTRIELLE”

Ce ne sont sans doute pas les conflits sociaux successifs qui ont conduit à l’abandon par Rhône-Poulenc de la Rhodia, mais les prémices de la mondialisation. Retour en images sur ce qui fut l’aventure industrielle du textile à Besançon.

C ette année 2007 est une date anniversaire pour la Rhodia. Il y a qua- rante ans, en 1967, les ouvriers de l’entreprise texti- le se mettent en grève pour une durée d’un mois. “C’est la pre- mière fois en France qu’une usi- ne est occupée pendant une période aussi longue” se sou- vient Roland Jeanneret, retrai- té de Rhodia, responsable du comité d’établissement. Dix ans plus tard, en 1977, la fer- meture du site est annoncée. C’est la fin de l’aventure indus- trielle Rhône-Poulenc Textile à Besançon qui s’éteindra défi- nitivement en 1983. Georges Maurivard est aussi un ancien de l’usine. Il prépa- re actuellement une exposition photographique pour l’année prochaine sur la Rhodia. Il s’est lancé dans la recherche de toutes les images qui pourront lui permettre de retracer l’his-

Les entreprises de maçonnerie se relaient jour et nuit pour faire avancer le chantier.

toire de cette “cathédrale indus- trielle” dont les jeunes générations de Bisontins ne retiennent que l’austérité d’une ruine polluée et polluante, plantée au milieu des Prés-de-Vaux. Quand ils ne sont pas saccagés, pillés, squattés , ces bâtiments (dangereux et interdits au public) servent de terrain d’ex- pression privilégié des graffeurs. On a du mal à croire que cette usi- ne fut luxueuse en regardant

Les travaux de construction de la Rhodia débutent en 1954 avec l’arrivée du groupe Rhône-Poulenc.

CHAMPIONNAT DE FRANCE NATIONALE 1 MASCULIN

aujourd’hui cette pitoyable friche dont une partie des bâtiments au cachet indiscutable aurait mérité d’être sau- vée depuis long- temps. Les travaux de construction de la Rhodiaceta, filiale du groupe Rhône- Poulenc débutent

“Il y avait tous les avantages d’un grand groupe.”

en 1954. Dès l’automne 1955, les premiers fils synthétiques Poly- ester sortent des ateliers. À partir de cette date, le développement sera croissant. En 1966, 3 283 per- sonnes travaillent sur le site. Des archives indiquent que “les pro- ductions sont passées de 158 tonnes par mois en 1954 à 3 274 tonnes”

Avant de quit- ter l’entreprise, Henri Masson,

ouvrier, a réalisé un reportage photo sur son métier.

ESBM / SAINT OUEN L’AUMONE SAMEDI 09 DÉCEMBRE 2006 À 20H15 GYMNASE DES MONTBOUCONS

“À la Rhodia, nous avions tous les avan- tages d’un grand groupe.”

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