La Presse Bisontine 72 - Décembre 2006

ÉVÉNEMENT

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CINÉMA Mensonge ou boulette ? Un couac s’est glissé dans l’information Dans son numéro de septembre, Franche-Comté Express revenait sur la visite de Jamel Debbouze rendue au public franc-comtois dans le cadre de la sortie du film “Indigènes”. En réalité, le comédien n’est jamais venu. En plus de coûter cher, la communication est parfois fausse.

D ans le numéro de sep- tembre-octobre du maga- zine Franche-Comté Express, on peut lire l’informa- tion suivante. “Les acteurs d’In- digènes à la rencontre des Franc- comtois.” Plus loin, on raconte que le 4 septembre, en avant- première, le film a été présenté au public franc-comtois à Vesoul et le lendemain à Besançon. “Plus de 2 000 spectateurs ont décou- vert le film et dialogué avec Jamel Debbouze, et les autres comédiens

qui ont remporté une Palme d’Or à Cannes.” On s’y croirait. Le problème est que, contraire- ment à ce qui est écrit, Jamel Debbouze n’est jamais venu puis- qu’il était ce soir-là à Paris pour défendre une autre cause. “On l’a su à la dernière minute qu’il ne viendrait pas” indiquent les services du Conseil régional. Com- me le magazine devait être bou- clé visiblement avant cette ren- contre culturelle, le service communication a fait comme si

rée. Qui a dit que l’information pouvait être manipulée ? L’affaire ne s’arrête pas là. Pour remercier l’équipe du film d’être venue tourner en Franche-Com- té, Raymond Forni et son servi-

ce communication ont envoyé à la maison de pro- duction Tessalit six petits chênes déra- cinés de la forêt de Briancourt, là où a été tourné le

“Les chênes sont devant la porte.”

les six arbustes sont arrivés à bon port. “Ils sont devant la por- te. Entre le chaud et le froid, ils ne sont pas en très bon état. Il semble qu’ils aient mal vécu le transport” confie-t-on à la socié- té Tessalit. Néanmoins, le geste de la Région aurait tout de même fait effet.

Jamel Debbouze a pris son arbre comme Rachib Bouchared le réa- lisateur. Il en reste encore trois qui attendent d’être mis en ter- re. “Le problème est qu’à Paris, il faut un jardin pour ce genre de plante.” Et ça, ça ne court pas les rues. Enfin, c’est l’intention qui compte.

le comédien avait été présent et que tout le monde avait passé une bonne soi-

long-métrage. Ils ont été convoyés par la route, en voiture avec chauffeur. Renseignements pris auprès de la société parisienne,

GRAPHISME Incroyable Franche-Comté Quand la communication patauge La Région n’a pas changé de logo, mais le Comité Régional du Tourisme oui. La communication faite autour de cette nouveauté prêtait à confusion.

Pour remercier l’équipe du film Indigènes, le Conseil régional a envoyé six chênes à Paris…

C’ était à s’yméprendre. La Franche-Comté aunnou- veau logo ! Ah bon, pre- mières nouvelles. Pourtant, la plaquette de présentation est formelle. On y voit le logo de la Franche-Comté accompagné de deux petits portraits expressifs, le tout souligné du slogan : “Incroyable Franche-Comté.” Un détail, le “c” de “incroyable” est en rouge. En annexe, c’est tou- te la charte graphique qui est

expliquée, et rien de plus. Ani- mée par un souci de dépoussié- rer la communication, le Conseil régional aurait-il décidé de chan- ger de logo ? Renseignements pris auprès du cabinet du pré- sident, personne ne semble au courant. Étonnant. En fait, il y aurait eu un mal- entendu. Ce n’est pas la Région qui change de logo, mais leComi- té Régional du Tourisme. Pour le coût, c’est le C.R.T. qui aman- qué de précision dans la com- munication autour de son nou- veau logo, omettant de mentionner dans ses supports qu’il s’agissait de sa nouvelle identité graphique et non pas de celle de la Région Franche-Com- té qui ne touche pas à son logo. La confusionaprovoqué quelques vagues auConseil régional avant que tout ne rentre dans l’ordre. En fait, “Incroyable Franche- Comté” est le thème de la nou- velle campagne de communica- tion lancée par le C.R.T. Selon le Comité régional du tourisme, la conception de l’ensemble de la campagne par la sociétéD.D.B. NouveauMonde d’Annecy a coû- té 48 000 euros. Ça reste raisonnable comparé aux 80 000 euros pour le nou- veau logo de la Ville de Besan- çon.

MANIFESTATION Raymond Forni sur tous les fronts L’image passe aussi par la représentation

Le président de la Région ne perd pas une occasion de se montrer. Veut-il sortir la Franche-Comté de son légendaire anonymat ?

tique contribue largement à entretenir cette image tant à travers les magazines de pres- se institutionnelle que dans des opérations de prestige. Dès son arrivée aux commandes des affaires régionales, il a commencé par changer l’en- semble du

cadre de l’opération “Bancs Publics”, le Conseil régional a débloqué 465 000 euros pour organiser deux concerts gra- tuits à Belfort et à la Saline d’Arc-et-Senans. On peut évo- quer aussi la convention signée avec le F.C. Sochaux qui pas- se de 275 000 euros pour la sai- son 2005-2006 à 299 000 euros pour la saison 2007-2008. En échange, la Région a droit à 168m linéaires de panneaux publicitaires et les joueurs ont le logo de la Franche-Comté sur leur maillot. Cette conven- tion lui permet de disposer de 3 000 places gratuites pour trois rencontres qu’elle répar- tit sur 60 clubs régionaux. Ce sont aussi 20 place bloquées en tribune présidentielle et 12 en loges. C’est bon pour l’ima- ge !

L e 14 novembre, Ray- mondForni avait convié la journaliste de Fran- ce 3 Laurence Bobillier (ori- ginaire de Bouclans) à animer, à ses côtés, la soirée de pré- sentation du Schéma d’Amé- nagement et de Développe- ment duTerritoire àMicropolis. Joli coup de communication. Mais à part ça, la présence de l’animatrice du programme “On peut toujours s’entendre” diffusé sur la chaîne publique était-elle bien nécessaire ? En tout cas, il est probable que la photo sera publiée dans le pro- chain Franche-Comté Mag. C’est indiscutable, le Prési-

dent Forni s’affiche. Pourquoi pas, après tout. Depuis le temps que l’on pointe du doigt le défi- cit d’image dont souffre la Franche-Comté, il fallait peut- être que le patron de la gran- de maison prenne les choses enmain, à condition d’être cer- tain que son positionnement serve l’imagede laRégionavant la sienne. “Notre travail est de faire qu’il se montre” indique son cabinet. L’opposition n’en est pas convaincue. Elle attaque d’ailleurs sans cesse l’ancien président de l’AssembléeNatio- nale sur la façon qu’il a de paraître et de s’afficher. Il faut dire que l’homme poli-

Convention du F.C. Sochaux : 275 000 euros.

mobilier du grand salon. Coût de l’opé- r a t i o n : 47 000 euros. Depuis, dans les couloirs de la collectivité

certains parlent de lui comme du “roi.” Pour les vœux rien n’est trop beau, leConseil régio- nal loue Micropolis. Dans le même registre, le coût des cartes de vœux est de 14 000 euros. Cet été, dans le

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