La Presse Bisontine 83 - Décembre 2007

18 ÉNQUÊTE Au centre de Besançon Des chantiers dans le collimateur des inspecteurs DOSSIER En mai dernier, la police aux frontières a réalisé un vaste coup de filet boulevard Diderot à Besançon. Deux sociétés françaises employaient des travailleurs illégaux de nationalité turque. La Presse Bisontine n°83 - Décembre 2007

U ne desmissions de la poli- ce aux frontières est la lutte contre le travail illé- gal. En mai dernier, à Besançon, en collaboration avec les services de l’inspection du travail, la P.A.F. amené une vas- te opération de contrôle des entre- prises du bâtiment qui tra- vaillaient sur un chantier boulevard Diderot, où sont construits à la place des anciens bâtiments militaires des loge- ments à vocation sociale, répar- tis dans quatre immeubles et douze petits pavillons (ils ne sont pas encore réalisés). Le maître d’ouvrage est le groupe S.N.I. (société nationale immo- bilière), premier bailleur fran- çais et “opérateur de référence de la Caisse des dépôts enmatiè- re de logement” peut-on lire sur le site Internet du groupe. C’est l’entreprise générale du bâtiment Levaux (Essonne) qui a décroché la réalisation du chan- tier. “Elle même a sous-traité l’ensemble des travaux à Besan- çon à d’autres sociétés” remar- quent les services de la police aux frontières. Quand la P.A.F. est intervenue

boulevard Diderot, elle a trou- vé sur le chantier deux entre- prises françaises dont les gérants sont d’origine turque, qui fai- saient de la maçonnerie.Toutes les deux venaient de la région parisienne. Bilan : “Le jour du contrôle, neuf personnes qui tra- vaillaient là n’étaient pas décla- rées. Elles étaient là depuis le mois de décembre. On sait que le turn over des ouvriers est sou- vent important dans ce genre d’opération. Finalement, après investigations, nous avons éta- bli qu’une trentaine de personnes, toutes d’origine turque, sont inter- venues sur ce projet, dans des conditions illé- gales.”

chantier, tentant de s’échapper par les fenêtres du bâtiment en construction, ou se cachant dans les toilettes des baraquements. Un classique. “Dans ce type d’opération, toute la difficulté pour nous est de parvenir à figer la scène. Les deux sociétés fonc- tionnaient de la même manière” observent les services de la poli- ce aux frontières. Elles font semble-t-il partie de ces entreprises qui ne sont pas nées pour durer. “Elles ont un siège social qui se situe en région parisienne. C’est en général au domicile d’une personne.Le gérant est un gérant de paille.Mais der- rière, il y a toujours quelqu’un qui tire les ficelles. Ces sociétés déclarées pourtant, ont une durée de vie d’un an, le temps de décro- cher un volume de travaux et de bénéficier des retombées finan- cières avant de mettre la clef sous la porte. Pendant cette courte période, elles savent qu’elles n’ont pratiquement aucun risque d’être contrôlées.” Puis rebelote, les res- ponsables créent une nouvelle société sous un autre nom. Ce dossier est aujourd’hui entre les mains de la justice.

À Thise cette fois-ci, la P.A.F. a suivi deux affaires en 2006 et début 2007, dans la réalisation du lotissement “Les Hameaux de Chenevières”, un projet pilo- té par European Homes. Le scé- nario était identique à celui du boulevard Diderot, à savoir : des sociétés qui intervenaient pour construire les pavillons avec une main-d’œuvre non déclarée. À Besançon encore, sur le lotisse- mentVallon du Jour, la P.A.F. est intervenue en appui d’un contrô- le organisé par les services de l’U.R.S.S.A.F. auprès de tra- vailleurs polonais.À cemoment- là,ils n’ont pas relevé d’infraction. Dans tous les cas, les donneurs d’ordres sont rarement inquié- tés dans ce genre d’affaire car ils s’appuient sur des contrats de sous-traitance juridiquement solides dans lesquels, “le sous- traitant atteste par exemple qu’il n’emploiera pas demain-d’œuvre illégale.” Mais derrière cette faça- de juridique, chacun sait dans le milieu du bâtiment comment les choses se passent. T.C.

Une trentaine de travailleurs en situation illégale ont été identifiés sur un chantier boulevard Diderot.

RÉACTION

E N APPARENCE SEULEMENT

Pour Levaux, il n’y avait pas d’anomalies

S uite au contrôle effec- tué par la police aux frontières, la société Levaux, responsable de la construction de l’ensemble immobilier (28 logements et 12 pavillons) boulevard Diderot à Besan- çon, s’est séparée des deux sociétés turques qui employaient de la main- d’œuvre illégale sur le chan- tier. Du côté de cette entreprise du bâtiment basée dans l’Essonne, on explique que dans ses contrats de sous-traitance,

tout est en règle. “Nous ne pouvons pas vérifier quand des papiers sont falsifiés, alors que légalement nous n’avons même pas le pouvoir de deman- der une carte d’identité. C’est aux services de police de contrô- ler.” En apparence, tout semblait en règle jusqu’à la descente de la P.A.F. La société Levaux a donc fait appel à des inté- rimaires pour livrer les 28 logements cette fin de mois. Quant à la construction des pavillons, elle doit débuter en début d’année 2008.

“Neuf per- sonnes qui travaillaient là n’étaient pas décla- rées.”

Absence de bul- letin de salaire, pas de couvertu- re sociale, une rémunération semble-t-il “de la main à la main” , et des hommes qui essaient de fuir quand les organismes de contrôle se pré- sentent sur le

PUBLI-INFORMATION

Le Chaland, embarquement immédiat Le bateau-restaurant

amarré à l’entrée du parc Micaud offre son exception- nel cadre à de savoureux repas. La cuisine du chef Patrick Bertin donne tout son sens à cet embarque- ment placé sous le signe des plaisirs de la table. Bienvenue à bord…

Le bateau-restaurant amarré vers le pont de Bregille a été entièrement rénové il y a deux ans.

À l’image des remparts deVauban,des quais delavilleoudelaboucleduDoubs,lebateau- restaurant LeChaland est un authentique symbole bisontin. Il fait partie intégrante du pay- sage local depuis plus de quarante ans. Cet ancien navire de commerce qui a navigué sur la Saône est, depuis, une des plus authentiques tables de Besançon où l’on vient avant tout cher- cher une ambiance. Celle du cadre d’abord, avec un intérieur raffiné où tout rappelle les heures glorieuses de la navigation. L’ambiance,on la trou-

ve aussi dans l’assiette. À la barre,le chef Patrick Bertin propose un éventail étonnant de menus, dumenu dumarché à 16,50 euros aumenu gour- mand à 56,50 euros en passant par le menu du terroir franc-comtois et le menu du marché. “Le menu à 16,50 euros avec entrée, plat, fromage et dessert est proposé tous les midis et tous les soirs, y compris le week-end” précise Patrick Bertin. La carte décline aussi toute l’étendue de ses saveurs : l’escalope de sandre grillée en meuret- te, la terrine de foie gras aux morilles, le tourne- dos de langouste façon Rossini au foie gras frais poêlé et aux truffes, le carré d’agneau rôti à la diable jus à la sauge, la paupiette de filet de sole et queues de langoustine à l’américaine,les grosses morilles farcies de poularde à la crème et au vin jaune…Sur le Doubs, le plaisir des sens se décli- ne à l’infini. Le Chaland, avec sa capacité de 80 couverts, pro- pose aussi une salle de réunion d’une vingtaine de couverts. Idéale pour les réunions, les petits- déjeuners d’affaires ou les fêtes de familles. Soli- dement amarré à l’orée du parc Micaud, le Cha- land invite à des moments d’exception, dans un décor raffiné,où le cours tranquille duDoubs sert d’écrin à de délicieux voyages gastronomiques.

À bord, c’est l’ambiance feutrée et cosy d’un restaurant au cadre exceptionnel.

BATEAU-RESTAURANT LE CHALAND Pont de Bregille 25000 Besançon Ouvert tous les jours sauf le samedi

midi et le dimanche soir Tél. : 03 81 80 61 61 Fax : 03 81 88 67 42 www.chaland.com

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