La Presse Bisontine 83 - Décembre 2007

ÉCONOMIE

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La Presse Bisontine n°83 - Décembre 2007

Repères Les chiffres-clés du S.D.I.S. 25 Le budget primitif 2007 Budget dʼinvestissement : 10,016 millions dʼeuros Budget de fonctionnement : 36,577 millions dʼeuros Budget total : 46,593 millions dʼeuros Les effectifs (au 31 décembre 2006) - 367 sapeurs-pompiers professionnels, dont 7 pour le service de santé et de secours médical. - 2 317 sapeurs-pompiers volontaires intégrés au corps départemental et 343 communaux, soit 2 660 au total. - 56 personnels administratifs et 30 techniques (soit 86 au total). On peut ajouter 342 jeunes sapeurs-pompiers. Les interventions - Lʼactivité opérationnelle pour 2006 était de 28 409 interventions. En moyenne, les sapeurs- pompiers du Doubs sortent 78 fois par jour. Cela revient à une intervention toutes les 18 minutes. - Au 14 novembre 2007, 26 070 interventions sont déjà comptabilisées pour lʼannée 2007, soit + 3,12 % par rapport à lʼannée 2006 le même jour. - 55 % des interventions sont réalisées par des sapeurs-pompiers professionnels 60 % du territoire est couvert par des sapeurs- pompiers volontaires uniquement - 214 635 appels de secours ont été reçus au centre de traitement de lʼalerte, soit en moyen- ne 588 par jour. - Centres dʼintervention : 96 répartis sur tout le département dont 70 intégrés (3 centres de secours principaux, 28 centres de secours et centres de secours renforcés, 65 centres de pre- mière intervention) - Moyens : un parc immobilier de 78 bâtiments soit 58 350 m2 Un parc automobile de 705 unités dont 540 véhi- cules immatriculés

COMMENTAIRE Le patron des pompiers du Doubs Colonel André Benkemoun : “Le facteur temps est déterminant dans notre métier” Le directeur du S.D.I.S. 25 (service départemental d’incendie et de secours) explique le contexte actuel des pompiers du Doubs et ce qui a présidé à la décision de construire deux nouvelles casernes à Besançon.

L a Presse Bisontine : Le S.D.I.S. inves- tit 19 millions d’euros hors taxes pour deux nouvelles casernes à Besançon. C’est beaucoup ! Colonel André Benkemoun : Les pré- conisations du schéma départemental d’analyse et de couverture des risques (S.D.A.C.R.), qui sera d’ailleurs révi- sé dès le 29 novembre, prône un délai d’intervention en milieu urbain de 10minutesmaximum.Actuellement, s’il y a un feu à Palente ou à Pla- noise, avec la meilleure volonté du monde, nous ne sommes pas sur les lieux avant un bon quart d’heure ou vingt minutes. Nous n’arrivons déjà pas à tenir les délais prônés par l’actuel S.D.A.C.R., ces travaux sont devenus nécessaires. Deuxième point : dans les locaux actuels de 6 000 m 2 , c’est devenu impossible. Il nous faut 17 000 m 2 pour bien fai- re. De nouvelles casernes, il en est question depuis 1975 à Besançon. Il a fallu attendre l’impulsion don- née par Claude Jeannerot, en tant que président du S.D.I.S.,pour concré- tiser ces projets et les lancer.

plus long terme. On tire les leçons de ce qui s’est passé notamment à Aix-en-Provence où le secteur situé entre la ville et la gare T.G.V. a lit- téralement “explosé” en termes de constructions. Et ils n’avaient pré- vu aucune réserve foncière. Il s’agit donc ici d’anticiper. L.P.B. : Depuis la départementalisation des secours, on reproche parfois une démarche plus compliquée qu’avant pour obtenir les secours. Qu’en est-il ? C.A.B. : Les gens raisonnent sou- vent selon un ressenti.Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que l’outil infor- matique dont on dispose ici à Besan- çon aide en instantané, avec une car- te sous les yeux et une vue aérienne très précise du secteur en question. C’est la raison pour laquelle, nous sommes plus rapides aujourd’hui que dans le passé. L.P.B. : Les communes du Doubs, qui finan- cent en partie le S.D.I.S., disent souvent que les pompiers, ça coûte très cher… C.A.B. : Depuis 2002, la participa- tion des communes au financement du S.D.I.S. n’augmente que d’1,5 à

2 % par an. Dans le même temps, rien qu’en 2007, la part du Conseil général a aug- menté de 19 %. Le budget prévisionnel du S.D.I.S. pour 2008, situé aux environs de 55 millions d’euros, est constitué à 50 % des contributions du Conseil général, à 49%de celles des com- munes et 1 % des res- sources extérieures. Il faut donc relativiser le sentiment des communes.

gagnerez donc 5 minutes, 10 tout au plus, pour une intervention dans n’importe quel point de la ville ? C.A.B. : Le facteur temps est un fac- teur déterminant dans notre métier. Cinqminutes, cela peut paraître peu, c’est en fait souvent énorme. Ce qui devrait rester un incident se trans- forme souvent en accident à cinq minutes près. L.P.B. : Avec ces deux futures casernes, l’organisation des secours sera optimale ? C.A.B. : En fait, on a déterminé qu’il fallait trois points de distribution des secours pour faire les choses très

Le colonel André Benkemoun est à la tête des 2 660 sapeurs- pompiers du Doubs.

bien. Mais le troisiè- me ne se fera pas avant 10 à 15 ans. Il est lié au développe- ment des activités autour de la future gare T.G.V. d’Auxon. Sur le Nord-Ouest de l’agglomération, entre Valentin et Auxon, nous prévoiront une réserve foncière pour réaliser une troisiè- me caserne, mais à

“Une troisième caserne entre Valentin et Auxon.”

L.P.B. : Comment se porte le renouvelle- ment des effectifs chez les pompiers ? C.A.B. : Les effectifs sont stables, nous arrivons à recruter quasiment autant que ce que l’on perd. Mais il est de plus en plus difficile de for- mer des gens sur lesquels on arrive à capitaliser.Alors que nous sommes dans un domaine où l’expérience est indispensable si on veut progres- ser. Propos recueillis par J.-F.H.

L.P.B. : Grâce à des deux casernes, vous

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