La Presse Bisontine 83 - Décembre 2007

36 LE FEUILLETON TGV

La Presse Bisontine n°83 - Décembre 2007

AFFAIRES

Deux associations de Haute-Saône et du Jura interpellent R.F.F. sur un certain nombre de questions concernant l’impact de la ligne à grande vitesse sur l’environnement. Les empêcheurs de tourner en rond restent mobilisés

U n projet aussi impor- tant que celui de la ligne à grande vites- se canalise toutes les réactions. Pour faire court,il y a les“pour”,les“contre” et les empêcheurs de tourner en rond. Annette Lapalus, pré- sidente de l’association des rive- rains de l’OgnonetMichel Came- lot, président de“quatre villages : une commune”, l’association de Dammartin-Marpain (Jura), entrent dans la troisième caté- gorie. Ils ne sont pas fatalistes par rapport à la L.G.V., une atti- tude qui les mettrait dans la position de ceux qui ne veulent pas de ce train, mais qui refu- sent de mener un combat d’opposition en estimant qu’il

est perdu d’avance. À l’inverse, ils ne sont pas non plus d’un enthousiasme débordant par rapport à cette infrastructure dont les promoteurs (collectivi- tés en tête) affirment qu’elle va donner un nouvel élan écono- mique et social à la Franche- Comté. Michel Camelot etAnnetteLapa- lus font partie de ceux qui ont pris du recul par rapport à cet- te affaire sans s’en désintéres- ser. Au contraire, ils suivent de près l’évolutionduprojet et inter- viennent quand ils estiment relever des incohérences, voire des dérives. Ils posent des ques- tions, montent des dossiers et n’hésitent à mettre les acteurs du projet (R.F.F., les entreprises de terrassement et les collecti- vités) face à leurs contradictions. “Vouloir s’opposer à la L.G.V. ? Non, on donnerait prise alors aux reproches de combat d’arrière-garde remarqueMichel Camelot. Cela ne veut pas dire qu’on est pour sur le fond” s’empresse-t-il de compléter. Ce chantier a un impact sur le paysage que déplorent ces deux défenseurs de l’environnement. Mais en faisant partie du comi- té de suivi environnemental, ils ont un regard constant sur la conduite des opérations. “Les travaux ont des tas d’aspect pas marrants. Néanmoins, nous

n’avons jamais choisi lamétho- de qui consistait à mener des opérations spectaculaires de bar- rage pour agir et faire entendre notre voix. On essaie de limiter les dégâts enmenant des actions ponctuelles” ajoute Annette Lapalus. Ces associations ne sont pas du genre à rester les bras croisés et à regarder passer les trains. Elles agissent en douceur et obtiennent parfois des résultats. Il y a quelques mois, Michel Camelot et ses acolytes ont fait capoter le projet d’ouverture d’une carrière demandé par le terrassierGuintoli,dans le cadre de la construction de la ligne, sur le territoire communal. “L’argument massue a été que la carrière risquait de déstabi-

liser lesmaisons du village” raconte Michel Camelot dont l’association, pour enfoncer le clou, a en plus repéréune faille dans le monta- ge du dossier administratif nécessaire à la mise en œuvre de ce chantier spécifique. Le cheval de bataille actuel

“La branche Est ne peut

plus être qualifiée d’utilité publique.”

Le T.G.V. compromet-il la vocation touristique de la vallée de l’Ognon ?

Les riverains ont à subir le bruit du chantier. Ils réclament des murs anti-bruit.

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