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étant de se caler sur ses rythmes biologiques. Tôt le matin, ou dès le milieu d’après-midi en général. Si la concentration n’y est pas, vous avez le droit de repousser, mais une fois seulement. 9 Osez des plans de 5 minutes Cette stratégie de temps limité est efficace parce qu’elle tue dans l’œuf le découragement, contient le sentiment de frustration, et augmente la tolérance à l’effort. Elle consiste à effectuer quelque chose de désagréable durant 5 minutes. « Chronométrez- vous, puis faites le point, conseille Diane Ballonad Rolland. Vous en avez assez ? Passez à autre chose. Ce n’est pas si pénible ? Persévérez encore 5 minutes. » Ainsi, de 5 minutes en 5 minutes, en continu ou en discontinu, vous avancerez, avec, en plus, une estime de soi à la hausse.

10 Adoptez le mode “routier” Prêt à absorber une tâche rebutante durant les prochaines heures ? Enfilez votre bleu de travail, tournez votre clé de contact et méfiez-vous des sorties de route qui mènent sur des chemins plus plaisants. Et les tentations sont légion : surfer sur la toile, appeler une copine, faire une petite course... Résistez. « Tel un chauffeur routier, allez du point A au point B, sans vous poser de question sur le trajet, ni vous laisser distraire, recommande Michaël Ferrari. Vous pouvez transformer l’activité casse- pieds en jeu et vous poser ces questions : “Combien de boîtes puis-je classer et ranger en 2 heures ?” “Puis-je améliorer mon score du mois dernier ?” Cela vous stimulera. » * Sondage Odoxa pour Je change , mars 2019.

le jour “J”, Marie, qui déteste faire le ménage, mais raffole des objets, s’occupe d’abord de la déco, avant de constater à chaque fois, que son logement serait plus agréable sans son bazar. C’est son déclic. Michael Ferrari, lui, souligne la puissance des rituels précédant l’action : un morceau de musique, un bon café... « Il faut que le geste soit répétitif pour créer un ancrage de conditionnement dans le cerveau. » 8 Testez votre niveau d’énergie Pas de mauvaise excuse en se disant raplapla, la tête farcie de mille préoccupations... Vous avez décidé de faire, essayez quand même, sans écouter a priori un degré de fatigue. Oui, certains soirs, après le travail, vous pouvez être productif ! Le mieux

L’AVIS D’EXPERT

Dr Bruno Koeltz médecin thérapeute comportementaliste “ L’individu recule par peur du jugement ” En quoi la procrastination se distingue-t-elle de

MA BIBLIO

J’arrête de procrastiner ! Diane Ballonad Rolland. Éd. Eyrolles, 11,90 €. Stop à la procrastination , C’est malin poche, Michaël Ferrari. Éd. Leduc.s, 6 €. La procrastination alors demain... Jean-Pierre Soulier. Larousse Poche, 6,95 €. Comment aujourd’hui peut-être ou

des choses plus plaisantes, plus faciles. Ensuite, vient la peur de l’échec. On touche là au perfectionnisme et à l’image de soi. L’individu se projette dans le jugement critique que pourraient porter les autres sur lui. Il en a peur et recule. C’est de l’auto- handicap. Enfin, la résistance à l’autorité ou à une contrainte, qui se manifeste par un Il y a la forme académique, qui touche les lycéens et les étudiants qui révisent leurs examens au dernier moment, et la forme quotidienne, qui pousse à délaisser les activités ménagères ou administratives au profit des loisirs. La procrastination décisionnelle est spécifique. L’individu reporte le moment de trancher, ne cessant d’analyser et de comparer. Il s’enlise dans cette démarche, quitte à subir le choix des autres, ce qui peut être grave, s’il s’agit de changer de job ou de se marier. comportement passif/agressif. Existe-t-il plusieurs formes de procrastination ?

la paresse ou de la désinvolture ? La procrastination consiste à remettre au lendemain ce que l’on a décidé de faire, alors que faire ne représente pas un coût physique ou psychologique excessif, et que ne pas faire entraîne des conséquences préjudiciables. Il ne s’agit pas de paresse. On peut procrastiner sur certaines tâches et être très actif et bien organisé sur d’autres. Ce n’est pas non plus de la désinvolture, laquelle est favorisée par le neuroticisme, un trait de caractère prédisposant à vivre des émotions négatives, avec une baisse de motivation. La procrastination est un trouble du comportement, créant des échappatoires. Quels en sont les ressorts psychologiques ? Ils sont de trois ordres. D’abord l’ennui. Le caractère aversif d’une action conduit à en repousser l’entreprise. On n’aime pas les corvées. De plus, on est intolérant à la frustration qu’elles génèrent, préférant

ne pas tout remettre au lendemain , Bruno Koeltz. Éd. Odile Jacob, 17 €.

SDP

115 SANTÉ MAGAZINE I juillet 2019

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