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Prendre soin de ses dents Plus étonnant encore, la mastication serait un autre allié. « Des études ont montré que la neurogénèse est plus importante chez les rongeurs nourris avec une alimentation dure, que chez ceux nourris avec une alimentation liquide », souligne le Dr Thuret. Chez l’humain, l’effet est plus difficile à évaluer. La mastication dépend en effet de la qualité de la dentition, qui elle- même varie avec l’âge, le comportement (alimentation, alcool, tabac…) et le niveau socio-économique. Reste qu’en tenant compte de ces paramètres, des chercheurs japonais 4 ont trouvé une association positive entre la capacité à mastiquer de personnes âgées et leurs performances cognitives. « Une bonne raison de prendre soin de ses dents ! », conclut le Dr Thuret. 4. S. Moriya et al., Journal of Oral Rehabilitation, 2011.

Faire la sieste On en a tous fait l’expérience. Les courtes nuits altèrent nos capacités cognitives du lendemain ! Ce que l’on sait moins, c’est que le manque de sommeil nuit aussi à la production de nouveaux neurones. L’effet est en partie dû au stress qu’il engendre. « On ne peut que conseiller de dormir autant que l’organisme en a besoin, explique le Pr Lledo. S’il vous est difficile de rallonger vos nuits, essayez de faire une sieste, celle-ci aura au moins l’avantage de diminuer la fatigue et le stress. »

Chouchouter son microbiote « Des études en cours suggèrent que les fibres nourrissent certaines bactéries intestinales qui, en retour, synthétisent des facteurs capables de booster la neurogenèse, dit le Pr Lledo. Je conseille donc de consommer régulièrement des légumineuses, des légumes frais, des légumes secs, des céréales et des fruits pour nourrir ces bactéries. »

OÙ SONT-ILS PRODUITS ?

Chez l’adulte, la fabrication de nouveaux neurones a lieu dans deux régions du cerveau : L’hippocampe, impliqué dans la formation des souvenirs.

Jouer à des jeux de société Faire des puzzles ou jouer à des jeux de stratégie à plusieurs pourrait stimuler la neurogénèse. Ces activités sollicitent notre attention, aiguisent notre curiosité et, pour les jeux de stratégie, demandent une bonne dose de réflexion pour anticiper et contrer les coups des adversaires. De plus, les chercheurs ont observé que chez la souris, ces comportements activent les neurones nouvellement produits, favorisent leur survie et leur incorporation dans les circuits neuronaux existants. Ces jeux sont aussi l’occasion de retrouver des amis ou de rencontrer de nouvelles personnes. Autrement dit, de rompre l’isolement. Cela favorise la neurogenèse chez les rongeurs et il se pourrait que le cerveau humain réagisse de même. « Une partie de notre cerveau est en effet qualifiée de cerveau social, relève le Pr Lledo. Celui-ci est sollicité à chaque rencontre avec une personne dont on perçoit les émotions. Ce qui peut entraîner la fabrication de nouveaux neurones. »

Le str ia tum, impliqué dans les mécanismes de plaisir. Dans ces deux pouponnières, nous fabriquons

chaque jour environ 700 nouveaux neurones.

J. LEWIS, G. & M.D. DE LOSSY, DANE-MARK, SHOPPLAYWOOD / GETTYIMAGES (4)

71 SANTÉ MAGAZINE I juillet 2019