La Presse Bisontine 103 - Octobre 2009

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°103 - Octobre 2009

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NOVILLARS Négociations ouvertes Un repreneur possible pour la papeterie Pour l’instant, aucune information ne transpire sur l’identité de l’industriel susceptible de reprendre la papeterie. Aucune décision n’a été prise. La fermeture du site est toujours possible. Les salariés sont sous tension.

L a direction du groupe Otor comme les représentants du personnel préfèrent rester dis- crets sur son identité. Un investisseur s’intéresse de près à la reprise de la papeterie de Novillars menacée de fermeture d’ici la fin de l’année. Une communication trop hâtive, avant même que le repre- neur n’ait pris sa décision, pourrait faire capoter le projet. Il n’est donc pas question de gâcher ainsi la chance de voir perdurer l’activité sur ce site indus- triel. “À ce stade du processus, il serait hasardeux de confirmer le moindre projet. Nous n’avons pas reçu d’offre ferme. Mais nous avons toujours dit que si une solution viable et réaliste se présentait à nous, nous l’examinerions avec attention” affirme de son côté la direction parisienne. “Ce qui est sûr, c’est que nous allons sortir du groupe Otor, reste à savoir de quelle manière” estime Gérard Haulet, le secrétaire C.G.T. du comité d’entreprise. Pour l’instant, rien n’est réglé. L’avenir de l’usine est toujours teinté d’incertitude. Personne ne sait quand va tomber la décision bonne ou mau-

vaise. L’attente est difficile à suppor- ter pour les 69 salariés qui redoutent de perdre leur emploi. “C’est tendu en ce moment. Qu’il s’agisse des jeunes ou des anciens, tous se posent beaucoup de questions. Il y a des signes encou- rageants, nous sommes pressés de savoir à quelle sauce nous allons être man- gés” insiste Gilbert Arbey, délégué du personnel. La papeterie de Novillars fête cette année ses 20 ans sous l’égide du grou- pe Otor qui est lui-même (encore) aux mains du fonds de pension américain Carlyle. Drôle d’anniversaire qui peut tourner au fiasco et mettre un terme

Repères Le groupe Otor en chiffres Il est spécialisé dans la fabrication dʼemballages en carton ondulé recy- clé à destination du marché français. Il a réalisé en 2008 un chiffre dʼaffaires de 363,81 millions dʼeuros et emploie près de 1 700 personnes. Le site est présent uniquement en France, avec 13 sites de production, dont six car- tonneries, trois sites de transforma- tion de carton, quatre papeteries et une usine de construction mécanique. Otor papeterie du Doubs emploie 69 personnes. Ce site est spécialisé dans la fabrication de P.P.O. (papier pour ondulé), un matériau dont le prix de la tonne sʼest effondré dʼenviron 50 % ces derniers mois, mais il repart aujour- dʼhui à la hausse.

Gilbert Arbey et Gérard Haulet suivent de près l’évolution de la situation pour l’ensemble des salariés.

mière fois que l’usine qui a employé plus de 600 salariés dans les années soixante, est menacée de fermeture. En 1981, la papeterie a failli dispa- raître après que le groupe La Rochet- te Cenpa ait décidé de s’en séparer “quatre jours après l’élection de Fran- çois Mitterrand” se souviennent Gil- bert Arbey et Gérard Haulet. Cette décision a soulevé une vague de pro- testation des salariés qui en réaction ont couvert la R.N 83 de papier à Novil- lars. La mobilisation générale aura payé puisque “le site a été repris un an plus tard.” Le contexte a changé. Cette fois-ci,

Otor Papeterie du Doubs ne pèse pas lourd face aux financiers américains qui coupent les branches mortes lors- qu’elles sont jugées non rentables. En juin, Otor a estimé devoir se séparer de deux de ses papeteries les moins compétitives : celle de Saint-Michel (Charente) qui a depuis été cédée à un papetier, et celle de Novillars “dont le résultat d’exploitation est négatif de - 3 millions d’euros” précise le service communication d’Otor. À défaut d’un repreneur, les syndicats devront négo- cier le plan social. Là, c’est encore une autre histoire. T.C.

à plus d’un siècle d’activité pour cette entreprise née en 1883. “La papeterie, c’est l’âme de ce village. Franchement, je ne le vois pas fermer” lâche un salarié retraité qui est venu soutenir ses camarades dans ce nouveau combat pour l’emploi. Ce n’est pas la pre-

"La papeterie, c’est l’âme de ce village."

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