Journal C'est à Dire 135 - Septembre 2008

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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L’emploi industriel au peigne fin Pour tenter d’anticiper les évolutions et les besoins futurs, les autorités neuchâteloises ont passé au peigne fin la structuration de l’emploi indus- triel. La main-d’œuvre frontalière y a été scrutée. Canton de Neuchâtel

À eux deux, l’horlogerie, avec 38 %, et le travail des métaux (15 %), ces secteurs d’activité concentrent plus de la moitié des emplois du canton de Neuchâ- tel. Ces dix dernières années, ce

bien que le nombre d’employés a fait un bond de 10 % dans l’industrie. Dans cette vaste étude menée par les autorités cantonales, le travail frontalier a naturel- lement été décortiqué. Ce n’est

mente plus fortement encore. Entre 2005 et 2007 par exemple, le nombre de frontaliers dans le canton de Neuchâtel a crû de 2 098 unités, soit une augmen- tation moyenne de 17 % par an. C’est énorme. Conséquence, en 2005, la main-d’œuvre fronta- lière occupait 7 % des emplois du canton. Dans l’industrie, cet- te proportion est deux fois plus élevée puisqu’elle atteint 16 % “et se concentre principalement dans les montagnes neuchâte- loises.” L’évolution s’est poursui- vie car en 2007, cette proportion de frontaliers dans l’industrie neuchâteloise atteint même 24 % ! Mais les autorités suisses remar-

sont principalement les branches profession- nelles tournées vers les nouvelles technologies (microtechniques, bio-

pas une surprise, les statisticiens suisses ont constaté que “l’effectif de frontaliers a plus que doublé en

“L’effectif a plus que doublé en dix ans.”

médical…) ainsi que l’horlogerie qui ont créé le plus d’emplois. La métallurgie en revanche, branche plus traditionnelle, en a perdu. Mais l’année 2007 a été particulièrement faste chez nos voisins neuchâtelois : tous les sec- teurs d’activité ont progressé si

dix ans, passant de 3 531 à 7 895 travailleurs entre 1998 et 2007” dans le canton, soit une progres- sion de + 9 % en moyenne annuelle. Mieux : à chaque pério- de de reprise conjoncturelle (2000-2001 et 2005-2007 notam- ment), l’effectif frontalier aug-

Dans le canton de Neuchâtel, un travailleur sur trois de l’horlogerie est un Français.

quent cependant que la main- d’œuvre frontalière se concentre dans un nombre relativement restreint d’entreprises. Des grandes structures et essentiel- lement dans le secteur horloger. Selon cette enquête dont toutes les conclusions seront rendues publiques à l’automne, 30 % des employés des entreprises de plus de 100 personnes sont des fron- taliers. Et toujours d’après l’étude, un travailleur sur trois de l’horlogerie réside à l’étranger, donc en France. L’autre caractéristique des tra- vailleurs frontaliers réside dans le fait qu’ils sont, pour la plu- part d’entre eux, actifs sur des postes de production. Sur le plan du recrutement, les autorités notent que “les frontaliers sem- blent être le plus souvent mis en relation avec leur employeur par l’intermédiaire d’une agence de placement privée” comme par exemple celle qui est partenai- re du site www.swiss-emploi.fr.

Et un frontalier sur deux est peu ou pas qualifié et près d’un sur dix travaille en tant qu’intérimaire. C’est plus que pour la main-d’œuvre résiden- te en Suisse. Mais de manière générale, l’étude avoue que si “les employeurs apprécient la flexi- bilité des travailleurs frontaliers

quant aux horaires de travail, ils continuent à privilégier l’engagement des travailleurs résidents en Suisse.” Cette pré- férence nationale est bien sûr mise à mal quand ces mêmes employeurs ne trouvent pas les compétences recherchées sur leur territoire. J.-F.H.

Zoom Évolution de l’effectif de travailleurs frontaliers Source O.F.S.-S.T.A.F.

En 2007, tous les secteurs d’activité ont progressé dans le canton de Neuchâtel.

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