Journal C'est à Dire 135 - Septembre 2008

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Étude Le salaire des horlogers passé à la loupe Les salaires dans l’horlogerie suisse ont augmenté de manière identique pour les travailleurs suisses et pour leurs homologues frontaliers. Mais ces derniers restent toujours moins bien payés que les indigènes.

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Les horlogers suisses et frontaliers, très qualifiés ou pas du tout, ne sont toujours pas logés à la même enseigne du point de vue des salaires.

L e salaire médian de la branche horlogère neu- châteloise s’élève à 5 432 francs suisses bruts parmois. Ce premier résultat chif- fré est issu d’une étude menée par unecommissiontripartitecomposée dereprésentantsdesemployeurs,de syndicats et de l’État neuchâtelois. L’objectifdel’étudeétaitdemesurer les premiers impacts des fameux accordsbilatérauxentrésenvigueur en juin 2002. Allaient-ils avoir un effetnégatif sur lessalaires, incite- raient-ils àemployerdestravailleurs

de l’Union Européenne moins bien payés, tireraient-ils les salaires des frontaliers à la baisse ? Toutes ces interrogations devaient être levées par cette vaste enquête rendue publique début juillet. Une des premières conclusions de l’étude, c’est l’augmentation assez sensible des salaires dans l’horlogerie, par rapport aux autres branches professionnelles. “Entre 2004 et 2006, le salaire médian horloger a augmenté de 8 % alors que le niveau global des salaires dans le canton n’a

progressé que de 3 %” précise l’enquête. Le salaire médian s’établit donc à 5 432 F.S. par mois mais si on affine ces résultats, on s’aperçoit que l’écart persiste toujours entre les salaires des travailleurs suisses et ceux des frontaliers. Le salaire médian est de 5 518 francs suisses pour les indigènes, il est de 5 301 F.S. pour les frontaliers. “Entre 2004 et 2006, le salaire médian des travailleurs frontaliers et celui des travailleurs indigènes aug-

situation est sans doute moins pire qu’avant car “pendant la période 2004 à 2006, au sein des postes demandant un niveau

te catégorie d’âge “on ne constate pas de différence entre le salaire médian des frontaliers et celui des indigènes.” Les plus jeunes ne sont donc pas logés à la même enseigne puisque le salaire médi- an des frontaliers âgés de moins de 30 ans diminue même entre 2004 et 2006. Un autre résultat de l’étude con- firme, comme en France, une parfaite inégalité de traitement selon que l’on est un homme ou une femme. Selon cette étude, “en 2006, au sein du secteur hor- loger neuchâtelois, le salaire médian des femmes est inférieur de 1 479 francs bruts par mois à celui des hommes. Ce qui cor- respond à une différence de 24 %.” Pire : “Au fil des années, la différence de salaire entre hommes et femmes semble même légèrement augmenter.” Dans l’horlogerie suisse, le salai- re de base pour un ouvrier sans qualification reste cependant plutôt alléchant : le salaire mini- mum conventionnel est de 3 250 F.S. par mois, soit près de 2 050 euros. Dans ses conclusions, la com- mission tripartite constate avec satisfaction que, “contrairement à une rumeur persistante” dit- elle, la libéralisation du marché du travail neuchâtelois conséc- utive à l’entrée en vigueur des accords bilatéraux n’a pas entraîné une stagnation et encore moins une baisse des salaires dans la branche hor- logère. Mais la commission est aussi obligée de reconnaître que “pour les niveaux de qualification les plus élevés et les plus bas, le salaire médian du travailleur indigène (résidant en Suisse) est supérieur à celui du travailleur frontalier.” Plus généralement, cette étude a montré que pour certains profils spécifiques, le salaire des frontaliers reste sta- ble, voire diminue, alors qu’il a tendance à augmenter pour les travailleurs indigènes. J.-F.H.

mentent dans des proportions identiques” tempère l’étude. Mais “pour un poste nécessitant un haut niveau de qualification, les

travailleurs indigènes sont mieux rémunérés que leurs collègues frontaliers. Le salaire médian des tra- vailleurs résidant dans le canton s’élève pour ce type de poste à

élevé de qualifications, le salaire médian des travailleurs frontaliers a augmenté de 7 % con- tre une hausse de 5 % pour les travailleurs indigènes.”

“La différence entre hommes et femmes semble même augmenter.”

La différence ne se fait pas sen- tir en revanche pour les sala- riés de 50 ans et plus. Dans cet-

7 972 francs contre 6 879 francs pour les frontaliers, soit une dif- férence de 14 %.” Cependant, la

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