Journal C'est à Dire 135 - Septembre 2008

V A L D E M O R T E A U

5

Une ferme sera incendiée le 7 septembre ! Un incendie, programmé et encadré par les pompiers, détruira une ancienne ferme de Villers- le-Lac dimanche 7 septembre. Objectif : faire place nette pour un immeuble de 11 logements. Villers-le-Lac

E n général, à moins d’être devin, incen- diaire ou lire dans le marc de café, l’incendie d’une maison est toujours un accident dramatique, un événe- ment imprévisible et un malheur pour les occupants. À Villers-le- Lac, visiblement, on n’aime pas

faire comme tout le monde. Dimanche 7 septembre prochain, à 8 heures du matin, les pom- piers de Morteau encadrés par le major Philippe Kauffmann, mettront le feu à l’intérieur d’une ferme plusieurs fois centenaire du hameau de Chaillexon. Aus- si abracadabrantesque que puis-

se paraître cette situation, elle est néanmoins confirmée par les principaux intéressés qui voient en ce futur fait divers qui n’en est pas un, une occasion d’être confrontés à la réalité des flammes. En quelque sorte, un exercice grandeur nature pour les soldats du feu, qui se fera

au grand dam de certains rive- rains qui dénoncent déjà une destruction pure et simple d’un élément du patrimoine. “Notre intervention se limitera à une partie de la ferme” tempère le major des pompiers. La ferme en question, qui appar- tenait à la famille Zimmermann, a été rachetée par un promo- teur pontissalien. Ce dernier a déposé un permis de construi- re, accepté et délivré par la mai- rie de Villers-le-Lac le 10 juillet dernier. À la place de l’édifice ancien poussera dans quelques semaines un immeuble de 15 m de hauteur baptisé “Les Hauts de Chaillexon” dans lequel seront aménagés 11 logements. Visiblement, les pompiers ne feront pas de détails. Aucun élé- ment de la maison ne sera démonté avant la mise à feu. Ni les poutres bicentenaires, ni le pont de grange, ni le sol en bardeaux. Ni même, selon nos informations, les fenêtres avec volets roulants, refaites à neuf récemment et qu’une personne s’était proposée de récupérer !

La vieille charpente ne sortira pas indemne de cet exercice d’entraînement des pompiers.

d’ajouter malicieusement : “Les fermes qui restent dans le Haut- Doubs ont résisté à quatre

tique en faveur du tourisme.” La mairie de Villers-le-Lac n’a rien trouvé à redire à ce procédé pour le moins surprenant. Dans le Val de Morteau, trois autres fermes doivent subir le même sort pour faire place à un futur programme immobilier : deux à Montlebon et une aux Fins. Mais “heureusement”, ce ne sera pas par le feu, mais par un procédé de démolition plus classique… J.-F.H.

Certains riverains voient en cet acte un véritable gâchis. “Une ferme, ici, dans notre région, c’est un sym- bole. Brûler un sym- bole, c’est extrêmement choquant” commente

fléaux : la foudre. Mais à présent on sait s’en protéger. L’arrivée de l’électricité et le passa- ge du 110 au 220 volts. Le foin engrangé humi- de qui fermentait. Enfin les cheminées à “insert”

“Brûler un symbole, c’est extrêmement choquant.”

l’un d’eux qui a voulu garder l’anonymat. “N’y a-t-il pas de très belles planches et poutres à récupérer pour sauver d’autres fermes ?” poursuit-il avant

qui ont fait de nombreux dégâts. Mais, à présent, il est un fléau plus grave : c’est l’urbanisation sauvage, la promotion immobi- lière, et l’absence de volonté poli-

La ferme du hameau de Chaillexon est située à proximité d’une croix de mission inscrite à l’inventaire des monuments historiques, et tout près du G.R. 5.

Septembre ?

Le mois de la SANTÉ à l’Agence Eric MARTINET 3 rue de la Guron - 25500 MORTEAU Tél. 03 81 67 64 00 Fax 03 81 67 64 01 e-mail : agence.martinet@axa.fr

-20% *

réinventons / notre métier

*Voir conditions en agence.

Made with FlippingBook Annual report