Journal C'est à Dire 124 - Juillet 2007

11

D O S S I E R

Frontaliers Un diagnostic qui interpelle L’étude rendue au début de l’été n’a fait que confir- mer une tendance que tous les acteurs de la ban- de frontalière supposaient : les délocalisations d’en- treprises vers la Suisse s’accélèrent, le marché de l’immobilier est florissant dans le Haut-Doubs com- me le commerce. Mais attention, il y a danger.

1 - L’emploi frontalier est soutenu mais la précarisa- tion des salariés s’accroît Si l’industrie métallurgique, l’horlogerie et les microtech- niques concentrent la plupart des effectifs (+ de 40 %), la part des services est en forte pro- gression (santé, hôtellerie-res- tauration…), de même que la construction (voir tableau ci- contre). La santé exceptionnelle et vraisemblablement durable de l’économie suisse voisine, en particulier dans l’industrie hor- logère, met la zone frontaliè- re française sous tension. Le pouvoir d’achat moyen des fron- taliers est en baisse, une évo- lution qui risque de s’accentuer du fait de l’ouverture euro- péenne de juin 2007. En effet, les travailleurs de 17 pays de l’Union Européenne ont désor- mais accès au marché suisse. Le risque de dumping social est réel : les employeurs suisses sont tentés par une baisse des salaires de la main-d’œuvre française pour qui les revenus restent cependant attractifs. Cette tendance pose aussi ques- tion en Suisse où elle menace

de façon croissante les tra- vailleurs locaux les moins qua- lifiés. Les frontaliers répartis par sec- teur d’activité Métallurgie / Horlogerie / Micro- techniques : 40,7 % Santé : 9,2 % Hôtellerie / Restauration : 7,6 % Construction / bâtiment : 6,7 % 2 – Les industriels investis- sent en Suisse La dévitalisation industrielle du Haut-Doubs est enclenchée au profit de la Suisse qui accueille sur son territoire les projets industriels d’investis- seurs français en particulier qui passent la frontière pour plusieurs raisons. L’intérêt est fiscal : les sociétés sont exo- nérées de taxe professionnelle. Elles n’ont plus ensuite à devoir subir le départ constant des compétences de la main-d’œuvre vers le territoire helvétique. Enfin, l’incitation à accompa- gner la main-d’œuvre est ren- forcée par le durcissement pro- grammé du “Swiss Made” dans l’horlogerie. Les autorités hel-

Le périmètre du parc couvre un territoire de 386 km 2 dont 70 % inclus sur le canton du Jura.

4 – Un commerce dynamique mais sous dépendance L’attractivité des commerces français est aujourd’hui remar- quable pour une clientèle suis- se qui représente entre 20 et 30 % du chiffre d’affaires des enseignes en particulier de gran- de distribution. L’effet suisse peut être extrapolé jusqu’à 50 % si l’on prend en compte les achats effectués par les fronta- liers eux-mêmes. La dépendance globale est majeure et de plus en plus risquée pour un tissu commercial suréquipé, d’autant que l’on perçoit les premiers effets d’une contre-attaque de la distribution helvétique qui se traduit par l’im- plantation

vétiques demandent en effet d’accroître la part de valeur ajoutée sur leur territoire. Les entreprises françaises sont donc fortement incitées à s’im- planter en Suisse et à produi- re sur place. 3 – Immobilier : les Suisses achètent peu, les frontaliers tirent le marché à la hausse Le nombre d’investissements immobiliers effectués par les Suisses dans le Haut-Doubs augmente depuis 2006 (voir tableau ci-dessous). Leur part reste pourtant marginale, même si l’immobilier à l’achat est meilleur marché en zone fron- talière franc-comtoise que sur le territoire helvétique. À l’in- verse, les travailleurs fronta- liers investissent massivement dans les achats de biens et ce sont eux qui déterminent un niveau de prix élevé. La consé- quence de cette inflation des

prix sur le marché de l’habi- tat est que les travailleurs locaux ont de plus en plus de difficul- tés à accéder à la propriété fau- te de ressources suffisantes. Enfin, l’attractivité de l’immo- bilier locatif suisse est crois- sante et devrait donc favori- ser à terme l’installation de citoyens français et européens sur place. Ils paieraient ainsi directement leurs impôts en Suisse et économiseraient le temps de trajets pour se rendre au travail.

L’ AUDITION DU HAUT-DOUBS Maria VUILLER-DEVILLERS Audioprothésiste D.E.

Année

Transaction Zone frontalière zone acheteurs frontalière suisses (hors acheteurs suisses)

de hard dis- counters à proximité de la frontière, en territoire suisse. ■

1995 2000 2005

664

3

2 871 4 416

11 25

■ Test gratuit de votre audition*

Les écarts de fiscalité entre la France et la Suisse

■ Essai d’appareillage sans engagement** ■ Entretien gratuit de vos aides auditives actuelles toutes marques

Les Frontaliers et l’emploi Nombre de frontaliers en Franche-Comté

Impôt sur les sociétés 24,1 % en Suisse 34,33 % en France Charges sociales Moins de 10 % en Suisse Plus de 40 % en France

Taux de chômage en 2006 F RANCE 5,5 % de chômage zone d’em- ploi de Morteau 6,1 % de chômage zone d’em- ploi de Pontarlier S UISSE 3,9 % de chômage dans le canton de Neuchâtel 3,50 % de chômage dans le canton de Vaud 4,50 % de chômage dans le canton du Jura

11 000 en 1998 18 000 en 2007

■ Garantie 4 ans *** SUR RENDEZ-VOUS À :

1/3 des frontaliers provient de la zone d’emplois (Z.E.) de Mor- teau et 1/3 de la zone d’em- ploi (Z.E.) de Pontarlier. Nombre d’emplois liés à l’horlogerie 45 000 emplois en Suisse

T.V.A. 7,6 % en Suisse 19,6 % en France

* test non médical ** sur prescription médicale ***Voir conditions en magasin

MAICHE Chez OPTIQUE MAINIER

MORTEAU Chez OPTISSIMO 5, place Carnot 03.81.67.08.37

Temps de travail 42/46 heures en Suisse 35/38 heures en France

9, rue Montalembert 03.81.64.05.33

3 500 emplois sur le Pays Horloger

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online