Journal C'est à Dire 124 - Juillet 2007

V A L D E M O R T E A U

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La filière comté face à l’embellie des cours du lait standard Agriculture

L a course s’appelle le “Meix-Musy tout droit”. Comme son nom l’in- dique, il s’agit de gravir le plus rapidement possible, depuis Sobey (740 m d’altitude), le sommet du Meix- Musy, 550 m plus haut. Les plus rapides mettent moins d’une demi-heure à rem- plir ce challenge organisé depuis plusieurs années par le ski-club du Val de Morteau. La section fond du ski-club organise pour la dernière fois cette année la course dans sa forme actuelle. Pour l’année prochai- ne, les membres du S.C.V.M. préparent une nouvelle mouture de cette course. Avant l’épreuve qui aura lieu le dimanche 14 octobre prochain, le ski-club organise six séances d’entraînement ludiques et variées, d’une heure à une heure et demi, concoctées par Bernard Baudoin, entraî- neur diplômé. Le spécialiste propose aux sportifs de les faire progresser dans cet- te discipline exigeante. Pour participer à ces entraînements, plu- sieurs conditions sont requises : être capable de courir 45 minutes en continu, de s’ins- crire à l’épreuve du 14 octobre et d’être membre ou de prendre une carte au S.C.V.M. (10 euros) qui servira pour l’an- née suivante. Le premier rendez-vous est fixé samedi 1er septembre à 17 heures devant l’école du Trépied. ■ En attendant le Meix-Musy tout droit Sport Renseignements sur www.scvmfond.org ou auprès de Bernard Baudoin au 03 81 67 24 46

D epuis plusieurs années, la pro- duction laitière mondiale dimi- nue. Des pays traditionnelle- ment exportateurs comme l’Aus- tralie ou la Nouvelle-Zélande ont consi- dérablement réduit leur cheptel laitier. “Au niveau européen, on observe une orien- tation marquée vers les céréales” , indique Bernard Marmier, le président de la Fédé- ration Départementale des Coopératives Laitières. Alors que la production s’infléchit, la demande en poudre de lait continue à pro- gresser notamment dans les pays émer- gents comme la Chine ou l’Inde qui ont des besoins croissants en produits laitiers. vis-à-vis des distributeurs. La filière com- té ne suit pas tout à fait la même logique. La production ayant évolué plus vite que la consommation, l’interprofession a adop- té une politique de modération. Pour main- tenir les prix, elle a limité le nombre de plaques vertes correspondant aux volumes à réaliser d’une campagne sur l’autre. “Si l’on produit plus que la référence plaques vertes, on est obligé de faire du lait de dégagement qu’on appelle également du lait spot. Comme on ne peut pas remettre ce lait sur des filières A.O.C., ces volumes supplémentaires servent à faire de la poudre de lait” , explique le président d’une coopé- rative fromagère du Haut-Doubs. Le taux de lait spot varie d’une coop à l’autre en fonction de sa référence plaques vertes. “On parle beaucoup de lait spot. Mais finalement ce n’est pas grand-chose Conséquence, les cours s’en- volent. Ils atteignent 300 à 400 euros les 1 000 litres. En France, beaucoup de gros transformateurs cherchent du lait sur le marché intérieur pour satisfaire leurs engagements

La demande en lait standard n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui. L’écart de prix avec le lait à comté se réduit. Comment profiter d’une aubaine sans mettre à mal une dynamique de filière ?

car en Franche-Comté cela représente envi- ron 3,5 % du volume global” , relativise un transformateur. Toujours est-il que ce lait spot a atteint cet été son plus haut niveau et peut donc constituer une source de revenu non négli- geable. “Je pense qu’il faut profiter de cet- te aubaine pour l’investir dans le fonction- nement des coops mais pas de là à four- voyer nos filières A.O.C. au simple titre d’une valorisation” , précise Martial Mar- guet, vice-président de la Fédération Natio- nale des Produits Laitiers. Une position partagée par Bernard Marmier. “Une modification profonde de la stratégie lai- tière franc-comtoise se profile. La priori- capable d’envoyer des citernes de 25 000 litres de lait refroidi à 4 °C. C’est aussi une façon de se positionner sur l’après- quotas. En agissant de la sorte, on s’en- gage vers un besoin de contractualisation entre les producteurs et les transforma- teurs. On va passer d’une stratégie plu- tôt défensive vers quelque chose de plus offensif. Se pose également la question d’associer la Savoie dans ce dispositif, ça permettrait de mutualiser les moyens et d’assurer une certaine régularité sachant qu’on a des pics de dégagements diffé- rents suivant les produits. Le grand chan- tier de l’automne pour la F.D.C.L. sera de trouver des solutions pour ces laits spot en respectant l’esprit collectif des filières A.O.C.” ■ té c’est d’abord de stabiliser les A.O.C. Il faut ensuite s’orga- niser de façon collective en créant par exemple un G.I.E. Il servi- ra à commercialiser du lait spot vers des marchés rémunérateurs. Cela signifie d’avoir un outil

Un G.I.E. qui servira à commercialiser du lait spot.

La différence entre le prix du lait à comté et le lait standard se réduit.

F.C.

LANCEMENT DES TRAVAUX

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