La Presse Bisontine 59 - Octobre 2005

15 LE DOSSIER

A VANNE -A VENEY Belle demeure du XVII ème siècle “Au final, le coût n’est pas élevé pour une très belle maison” Ancien directeur de banque, Gérard Grosperrin, 53 ans, rachète des mai- sons pour les restaurer. Pour l’amour des vieilles pierres mais aussi pour profiter des avantages fiscaux liés à la rénovation d’immeubles locatifs.

Q uand il est venu pour la pre- mière fois la visiter, la bâtis- se avait triste allure, camou- flée derrière un vieux crépi qui s’effritait. L’ancienne maison vigne- ronne du XVII ème siècle, agrandie deux siècles plus tard en jolie maison de

ration est intéressante financière- ment. Lorsque la maison est mise en location, les aides à la rénovation sont importantes. “Lorsque l’on garde la structure globale de la maison et que l’on s’engage à louer pendant trois ans, les travaux sont déductibles des

150 m 2 et 10 ares de terrain” , affir- me-t-il. S’il le souhaite, il pourra occu- per la demeure dans cinq ans au plus tôt. Il aura alors une demeure de caractère de plus de 250 m 2 . Et un grand parc qui descend jusqu’au Doubs. O S.D.

maître, était restée inoc- cupée et abandonnée pen- dant une trentaine d’an- nées. Ancien directeur de banque en Savoie, Gérard Gros- perrin, 53 ans, l’a rachetée en 2001 et complètement

revenus fonciers et per- mettent un déficit foncier jusqu’à 10 700 euros pen- dant toute la durée du chan- tier” , explique Gérard Gros- perrin, qui a déjà réalisé une opération similaire près d’Annecy. Il a également

La demeure, de nouveau pimpante, est louée.

Une cour intérieure de toute beauté.

reçu des subventions de la part de l’agence nationale pour l’améliora- tion de l’habitat (A.N.A.H.) pour aider à la rénovation. Grâce au label de la fondation du patrimoine, Gérard Grosperrin a pu refaire les 400 m 2 de la toiture de la grange en déduisant la moitié du coût de ses travaux de son revenu. “Il faut un peu de courage et aimer la res- tauration. Mais au final, le coût n’est pas élevé pour une très belle maison. L’équivalent d’une maison neuve de

restaurée depuis. “C’est mon échap- patoire. Je voulais une activité qui soit dans la nature, pour me changer les idées par rapport à mon métier. Je suis un amoureux des vieilles pierres. Et le plus beau, c’est de faire revivre un endroit qui était assoupi depuis si longtemps” , explique-t-il. Désormais, la demeure, de nouveau pimpante, est louée. Car si l’homme d’affaire restaure de l’ancien, ce n’est pas uniquement par passion du patri- moine. Mais aussi parce que l’opé-

Un ancien ban- quier amoureux des belles pierres.

M ISEREY -S ALINES

Un presbytère du XVII ème siècle Raymond Bas se bat pour la sauvegarde du patrimoine

Bénéficiant du label “fondation du patrimoine”, la demeure de Raymond Bas est un ancien presbytère de pierres claires dominant le village.

D e la terrasse ombra- gée, la vue embrasse tout Miserey-Salines. D’une main, Ray- mond Bas s’amuse à invento- rier les nouveaux lotissements, qui ont un peu changé le visa- ge du bourg. Après toute une vie passée à Paris, Raymond, retraité, a choisi de revenir l’année dernière s’installer dans la maison familiale. Un ancien presbytère, confisqué à la Révo-

d’experts selon l’intérêt his- torique du bâtiment, le label vise à aider la restauration

lution et racheté au milieu du XIX ème siècle par un aïeul ins- tituteur et transmis depuis, de génération en génération. Cachée derrière son porche, la demeure massive en pier- re blanche a même conservé son jardin de curé, qui sur- plombe la vallée. “Cette mai- son, c’était des souvenirs. Pen- dant la seconde guerre mondiale, on y a vécu. Après avec mon père, puis avec mes

enfants on venait passer des vacances ici” , raconte-t-il. À l’intérieur, une imposante che-

du patrimoine de proximité non pro- tégé, lavoirs, mou- lins ou belles demeures, grâce notamment à des déductions fiscales. Grâce à celui-ci, le

minée de pierre habille la pièce prin- cipale. Il y a un an, sa maison a reçu le label de la fondation du patrimoine, com- me une quinzaine d’autres demeures

Un ancien presbytère, confisqué à la Révolution.

propriétaire a restauré un petit muret en partie effondré et attaqué par la végétation. Mais si Raymond Bas a fait la démarche auprès de la fon- dation du patrimoine, c’est aussi dans un autre but pré- cis. Au fond de son jardin, un haut mur d’énormes blocs de pierres sombres, enchâssés les uns sur les autres à la per- fection, ferme la propriété puis longe la route un long moment. C’est ce mur - non daté - que Raymond Bas voudrait pro- téger. “Ce patrimoine est peu connu. Mais il mérite aussi d’être sauvegardé. Tout un tas de moulins, de maisons inté- ressantes menacent de dispa- raître car elles ne sont pas pro- tégées justement” , affirme-t-il. Le label n’apporte actuelle- ment aucune protection juri- dique. Mais il pourrait peut- être dissuader des projets qui iraient à l’encontre de sa sau- vegarde, espère Raymond. O S.D.

remarquables du département. Accordé par une commission

Cheminée d’époque.

Un jardin où il est agréable de flâner.

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