La Presse Bisontine 59 - Octobre 2005

LE GRAND BESANÇON

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En bref

E XPULSIONS 30 % d’Algériens

La police aux frontières a déjà procédé à plus de 130 reconduites à la frontière depuis le début de l’année. C’est autant que durant toute l’année 2004. Les étrangers en situation irrégulière affluent. La P.A.F. lutte contre l’immigration irrégulière

Folk Le collectif folk de la M.J.C. de Palente accueille les 8 et 9 octobre le groupe Viis, une jeune troupe estonienne qui allie accordéons, cornemuses, kannel (une sorte d’épinette) et voix. Les danses esto- niennes sont accessibles à tout danseur, même débutant. Le stage aura lieu du same- di 14 heures 30 au dimanche 16 heures à la M.J.C. de Palente, 24, rue des Roses. Coût : 28 Euros, réduit : 25 Euros. Un grand bal se tien- dra au même endroit le same- di soir à 21 heures dans une ambiance festive avec un répertoire d’Estonie, mais aus- si Lettonie et Russie. Entrée : 8 Euros, réduit : 6 euros. Ren- seignements : 03 81 80 41 80. Visa Nouvelle réglementation concernant les visas pour séjourner aux États-Unis. À compter du 26 octobre pro- chain, pour séjourner sans visa aux U.S.A. pour une durée ne dépassant pas 90 jours, il sera nécessaire de se munir d’un passeport à lecture optique, donc des nouveaux modèles de passeport déli- vrés en France. Renseigne- ments au 08 10 26 46 46.

U n escalier mène au sous- sol du commissariat de police de Pontarlier. Derrière une porte que le com- missaire prend bien soin de verrouiller après avoir péné- tré dans la pièce, un homme, la trentaine d’années. Il est Algérien. Le local est enfumé, notre homme, cigarette à la bouche vient de raccrocher le téléphone. Décontracté, il sait maintenant qu’il vit ses der- nières heures sur le territoi- re français. Il balbutie quelques mots polis dans un français hésitant. Il sera bien- tôt reconduit à la frontière et embarqué à destination de son pays natal. Le local de rétention adminis- trative géré par la police aux frontières du Doubs (P.A.F.) est composé de ce petit hall d’entrée disposant du téléphone à carte et de deux “chambres” à coucher. Vers la sortie, une “salle de bain”, faite d’un W.C. et d’un lavabo. C’est rudi- mentaire, le tout ne dépasse pas 20 m 2 , mais c’est propre. Comme cet Algérien dont le titre de séjour n’est plus valable, ils ont été 130 l’an dernier à être reconduits à la frontière par les services de la P.A.F.

130 reconductions au pays. Le bilan sera donc largement supé- rieur en fin d’année. Chargée de “lutter contre l’im- migration irrégulière” , la P.A.F. gère le seul endroit disposant d’un local destiné à la réten- tion administrative. “En géné- ral, les gens restent deux jours maximum dans ce local. Ceux qui doivent être reconduits à

départementale. Au total, près de 500 étrangers seront pas- sés par ces locaux, une partie d’entre eux sera ensuite défé- rée au parquet et dirigés vers le tribunal, d’autres seront remis en liberté. Sur ces 500, 130 ont donc fait l’objet d’un A.P.R.F., un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière. Les nationalités les plus repré-

c’est nous qui les interpellons.” Les sans papiers sont bien sûr les premiers concernés. Mais il n’y a pas qu’eux. “Certains peuvent avoir un titre de séjour à jour mais ne pas avoir le “via- tique”, c’est-à-dire le minimum vital pour vivre en France. On peut les interpeller s’ils ne pré- sentent pas les garanties pour vivre en France et pouvoir en repartir” ajoute le comman- dant Comte. Si ces étrangers refusent de partir, “on deman- de un A.P.R.F.” Les lignes ferroviaires consti- tuent aussi un important “ter- reau” pour la police aux fron- tières. “Nous récupérons régulièrement des étrangers refoulés par les Italiens sur le Paris-Venise. C’étaient des per- sonnes qui avaient un titre de séjour en France mais pas en Italie. Nous les avons donc récu- pérés” indique le commissaire Bouvet. Inversement, les poli- ciers sont chargés de gérer les “non admissions” sur le terri- toire français lorsque des trains arrivent à la frontière suisse. Ces personnes qui ne sont pas les bienvenues en France sont nombreuses. Entre mars et juin dernier, 570 étrangers ont ainsi été refoulés à la frontiè-

sentées par ces retours au pays sont en premier lieu les Algériens (près de 30 %), sui- vis des Marocains (20 %), puis des Roumains, des

la frontière et dans leur pays, nous les emmenons dans la plupart des cas dans de plus grands centres de rétention, généra- lement à Lyon ou

Des étrangers refoulés par les Italiens sur le Paris-Venise.

re franco-suisse de Vallorbe. Les policiers seront épaulés dans cettemission par 25 C.R.S. dès ce mois-ci pour surveiller ces trains de nuit. Pour remplir ses différentes missions, la P.A.F. effectue 400 000 kilomètres par an. 55 fonctionnaires de police sont affectés à cette seule mission de lutter contre l’immigration irrégulière et les faux docu- ments. O J.-F.H. à la frontière fixés par les autorités pourraient être largement dépassés avec plus de moyens humains. Selon un policier de la P.A.F., les objectifs de reconduites

Turcs et des Égyptiens. Des dizaines d’autres pays d’Afrique, d’Amérique du Sud ou d’Asie sont également concernées. Cette année, au 1 er septembre, “on a déjà largement atteint les objectifs de l’année” annonce avec le sourire le commissai- re principal Patrick Bouvet, directeur départemental de la P.A.F. Car il faut bien parler d’objectifs. Ils sont fixés par le ministère de l’Intérieur, relayés dans chaque département par le préfet. Cette année, les objec- tifs tournaient donc autour de

à Strasbourg. La durée de rétention administrative a été triplée l’an dernier. Elle est désormais d’un mois maxi- mum.” “Parfois, nous sommes obligés de reconduire les per- sonnes jusque chez eux, en escorte accompagnée” ajoute le commandant Jean-Michel Comte, adjoint au directeur. Une dizaine de cas sont ain- si traités tous les ans. Sur les quelque 500 étrangers arrêtés par la P.A.F. l’an der- nier, “5 % nous sont confiés par les douanes ou la gendarmerie qui les interpellent. Le reste,

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