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Le recul des taux d’intérêt compense en partie la hausse du prix au mètre carré.

« Il est plus intéressant d’acheter aujourd’hui qu’en 2007, du moins en province, car les prix sont moins élevés et les taux de crédit plus faibles » , résume Rozenn Le Beller. Même verdict à la Fnaim, qui établit un indicateur du pouvoir d’achat des ménages en tenant compte de l’évolu- tion des prix et de celle des taux d’inté- rêt. Cet indicateur est aujourd’hui net- tement supérieur à ce qu’il était dix ans plus tôt. Mais, en 2017 et 2018, il s’est légèrement replié par rapport à 2016, quand l’immobilier était moins cher et les taux d’intérêt déjà très faibles. Pour les épargnants, investir dans l’immobilier est plus intéressant que jamais…. Faute d’alternative sédui- sante, les placements rassurants ont perdu leur aura. Les nouveaux PEL, par exemple, ne rapportent que 1 % par an et sont désormais soumis à la fois à l’impôt sur le revenu et aux prélève- ments sociaux. Les fonds en euros des contrats d’assurance-vie ont vu leur rémunération chuter l’an dernier. De nombreux contrats n’ont servi qu’au- tour de 1 % et, parmi les meilleurs, ceux qui dépassent 2 % ne sont pas légion. Enmoyenne, le rendement n’est plus que de 1,7 %, selon l’association de consommateurs CLCV, soit seulement 1,4 %, une fois retirés les prélèvements sociaux. C’est moins que l’inflation (1,8 % en France en 2018). Sans même mentionner l’éventuelle fiscalité en cas de retrait, le placement fétiche des Français ne préserve plus le pouvoir d’achat du capital qui y est investi. Et la Bourse ? Même s’il est possible d’en tirer des profits en investissant dans les périodes de turbulence et en vendant quand l’optimisme est de retour sur les marchés financiers, les investissements en actions font prendre plus de risques aux épargnants que la pierre. Ses performances, déce- vantes l’an dernier, l’ont encoremontré. LA PIERRE DAME LE PION AUX AUTRES PLACEMENTS

LARENTABILITÉ LOCATIVE MEILLEUREQUE L’ASSURANCE-VIE Assurément, la hausse récente des prix immobiliers, supérieure à celle des loyers, a érodé la rentabilité locative. Mais pour un logement bien choisi, cette dernière peut encore battre l’assu- rance-vie. La Fnaim, grâce à son Obser- vatoire statistique des locations (Oslo), estime ainsi, à partir des prix d’achat et des loyers médians locaux, la renta- bilité brute locative à 3,7 % à Bordeaux, 3,8 % à Paris, ou encore 5,3 % à Rennes et 6,2 % à Orléans. Toutefois, ces chiffres ne tiennent compte ni des charges ni de la scalité. En imputant les frais liés à l’immobilier (travaux, charges de copropriété, taxe foncière, etc.) qui grèvent la rentabi- lité nette du propriétaire, cette dernière varie le plus souvent entre 2 % et 6 % avant impôt selon la qualité de l’empla- cement (qui joue sur le prix d’acquisi- tion), la taille du logement, le rythme de rotation des locataires, etc. Il faut ensuite en déduire 17,2 % de prélève- ments sociaux, sans oublier l’impôt sur le revenu variable selon le taux margi- nal d’imposition de chaque foyer, voire l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) pour ceux qui y sont soumis.

L’écart entre rentabilité brute et nette est très important. Mais miser sur la pierre, c’est pouvoir espérer des plus- values à terme, lors de la revente, ou au moins une préservation du capital si le logement est bien choisi. C’est aussi opter pour un des rares placements à procurer des revenus, précieux à l’heure de la retraite, et qui se nance à crédit, les loyers aidant à rembourser les mensualités du prêt. Et qui sait, plus tard, le logement pourra peut-être servir à loger un enfant pen- dant ses études, puis faire l’objet d’une donation pour l’aider à s’installer. UN NOUVEL AVANTAGE FISCAL POUR ACHETER DANS L’ANCIEN Cette année et jusqu’à fin 2021, les investisseurs peuvent de surcroît tirer parti du nouveau dispositif Denorman- die (du nom du ministre de la Ville et du Logement). À condition d’acheter un logement ancien en centre-ville dans des villes petites ou moyennes et d’y réaliser au moins 25 % de tra- vaux, ceux-ci pro tent d’une réduction d’impôt égale à 12 % du prix total de l’opération s’ils louent pendant six ans, 18 % sur neuf ans et 21 % sur douze ans. Cela faisait longtemps qu’une incitation

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