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NE PAS SE LAISSER DÉBORDER

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les conventions collectives (CC) de branche et, parfois aussi, par le contrat de travail. Elle augmente certes avec l’ancienneté dans l’entreprise, mais contrairement à une idée reçue, cette hausse n’est pas linéaire. Par exemple, un salarié qui cumule vingt-et-un ans d’ancienneté et qui souhaite décaler son départ à la retraite de deux ans, continuera à percevoir trois mois de salaire s’il relève de la CC de la métal- lurgie nationale (pour recevoir quatre mois de salaire, il faut trente ans d’an- cienneté). En revanche, s’il dépend de la CC Syntec (bureaux d’études techniques, cabinets d’ingénieurs- conseils et sociétés de conseil), il per- cevra 4,6 mois avec vingt-trois ans d’ancienneté, contre 4,2 mois avec vingt-et-un ans d’ancienneté. « Pour connaître les points de bascule, il ne faut pas hésiter à interroger le service des ressources humaines » , dit Christel Bonnet. Compte tenu de la participation obliga- toire de l’employeur à hauteur de 50 %, continuer à béné cier d’une mutuelle permet, à 62 ans, d’économiser au moins 600 euros par an (50 euros par mois) si l’on suppose qu’un contrat individuel santé senior coûte en moyenne 100 euros par mois et par DES AVANTAGES SOCIAUX QUI SE PROLONGENT 79,60€ C’est le montant mensuel moyen de la surcote obtenue en 2017 sur la pension de base par les nouveaux retraités de droit direct. Source: Cnav.

qui ont leur taux plein doivent adop- ter cette stratégie et décaler de quatre trimestres calendaires leur départ à la retraite s’ils veulent échapper au malus de 10 % durant trois ans sur leur retraite complémentaire Agirc-Arrco. Par exemple, avec un salaire annuel net de n de carrière de 27 000 euros, un salarié peut théoriquement perce- voir 24396 euros net par an (15480 € de pension de base + 8916 € net de pension Agirc-Arrco). Déduction faite dumalus, il percevra en réalité 23 504 euros net par an (15480 € + 8 024 €), durant trois ans. S’il travaille une année de plus, sa pension de base passe à 16 404 euros net par an grâce aux cotisations sup- plémentaires versées et à la surcote de 5 %. Parallèlement, sa pension complé- mentaire échappe au malus et grossit elle aussi grâce à l’ajout de points, pour atteindre 9108 euros net par an. En résumé, il percevra 25 512 euros. Mieux, si ce salarié décide de travail- ler non pas un an, mais deux, trois ou quatre ans supplémentaires, il pourra engranger, au-delà des majorations naturelles de ses futures pensions, un bonus temporaire d’un an, respective- ment de 10 %, 20 % ou 30 % sur sa pen- sion Agirc-Arrco. UNE INDEMNITÉ DE DÉPART PARFOIS PLUS ÉLEVÉE L’indemnité de départ à la retraite (ou de fin de carrière) est déterminée graduellement par le Code du travail,

personne. Ce gain grimpe davantage encore si le contrat d’entreprise couvre également le conjoint et les enfants de moins de 25 ans. D’autres avantages, comme le remboursement de cer- taines activités (sports, séjours, etc.) ou l’application de tarifs préférentiels (locations de vacances, tickets de ciné- ma, etc.), se prolongent et améliorent le budget du quotidien. Lorsqu’un plan épargne entreprise (PEE), un plan d’épargne retraite collec- tif (Perco), voire un plan d’épargne sup- plémentaire (article 83…) existent dans l’entreprise, poursuivre son activité professionnelle permet d’engranger la participation annuelle obligatoire aux résultats et parfois aussi un intéresse- ment aux performances. De plus, ces primes peuvent être récupérées ulté- rieurement, sous certaines conditions, hors impôt mais soumises aux prélè- vements sociaux, et venir compléter, plus encore, les revenus disponibles lors de la retraite. UNE ÉPARGNE ENTREPRISE QUI AUGMENTE

JUSQU’À QUEL ÂGE PEUT-ON TRAVAILLER?

Le seuil est fixé à 70 ans sans requérir l’aval de l’employeur. Ce n’est qu’à partir de cet âge charnière que celui-ci peut décider, unilatéralement, d’une mise à la retraite. L’indemnité versée est alors plus élevée que celle de départ à la retraite, son montant équivalant à l’indemnité légale, conventionnelle ou contractuelle de licenciement.

Jouer les prolongations, une décision profitable à plus d’un titre.

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