Paris Vous Aime Magazine - n° 1

Un système spéci que de tampon a notamment été mis en place pour passer commande. A stamp system was designed for placing orders.

e jour-là, c’est avec d’appé- tissants ef uves de pommes caramélisées que sont ac- cueillis les premiers clients. La salle aux 38 couverts est quasi-comble. Ils sont une trentaine à avoir réservé une table au Re et pour le déjeu-

ner. Tous sont curieux de tester cette nouvelle expé- rience gastronomique du Marais et de déguster une cuisine de bistrot contemporaine (formule mise en bouche-plat-dessert à 20 €) tout en soutenant un pro- jet social et solidaire. Sur les douze employés, huit sont porteurs d’une trisomie 21. Un concept qui a déjà fait ses preuves à Nantes, où la première adresse du Re et a éclos en 2016 sous l’impulsion de Flore Lelièvre. Sa première motivation? « Faire que les personnes por- teuses de trisomie 21 puissent trouver un vrai travail en milieu ordinaire » , explique celle dont le frère aîné est porteur de ce handicap et qui connaît bien leur dif culté d’insertion sur le marché de l’emploi. Peu avant le coup de feu de midi, Michaël, ex-sta- giaire des cuisines de Matignon, s’affaire à la plonge. De son côté, Eurydice, fan de Top Chef , épluche des fruits. En salle, Inès peau ne sa mise en place tandis qu’Ibrahim passe un dernier coup d’aspirateur avec toute l’élégance d’un serveur à la française. Ils ont une vingtaine d’années, ont tous signé un CDI, et alternent entre des postes de commis, plongeurs et serveurs. Deux semaines de formation auront suf à les rendre opérationnels. À la différence des trois cuisiniers et du gérant qui ne sont pas handicapés et travaillent à temps plein, les recrues porteuses d’une trisomie 21 béné cient d’un management adapté et d’horaires aménagés (20 heures par semaine, 5 heures par jour, équipes tournantes). Mais elles n’en sont pas moins professionnelles et énergiques, au contraire. Pour pallier leur handicap, Flore Lelièvre, à travers son association Trinôme 44, a créé plusieurs disposi- tifs tels que ce système qui invite les clients à passer commande en tamponnant sur un carton leur choix de plats et de boissons. Ainsi, les employés ayant des dif cultés de lecture et d’écriture sont épaulés. Il y a aussi les assiettes sous lesquelles des empreintes

L e Re et's rst guests of the day are welco- med by the delectable aromas of caramelised apples. The dining room has nearly reached its full capacity of 38 covers, as some 30 di- ners have reserved for today's lunch. Parisians are curious to try this new gastronomic ex- periment in the Marais, where diners enjoy contempo- rary bistro cuisine while supporting a social solidarity project. Out of the restaurant's 12 employees, eight have Down Syndrome. The concept has proved successful in Nantes, where Flore Lelièvre opened the rst Le Re et restaurant in 2016. "I want to help people with Down Syndrome nd real jobs in an ordinary environment", explained Lelièvre, whose older brother has the disabi- lity and who is well aware of the dif culties they face on the job market. Shortly before noon, Michaël, a former trainee at Mati- gnon's kitchens [residence of the Prime Minister, Eds.], is busy washing dishes. Eurydice, a dedicated Top Chef fan, is peeling fruit. In the dining room, Inès is making the nishing touches, while Ibrahim vacuums with the aplomb of a French waiter. All of these 20-something employees have signed permanent contracts and work alternately as clerks, dishwashers, orwaiters after com- pleting a two-week training course. Unlike the three chefs and themanager, who work full- time and are not disabled, the highly professional and energetic recruits bene t from adapted management and adjusted schedules (20 hours aweek, 5 hours a day, and rotating teams). To overcome dif culties on the job, Lelièvre –

Le Re et Paris 11, rue Braque, Paris 3 e (01 42 71 35 97). 11 Rambuteau

JANVIER-FÉVRIER 2020

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