Liver Bergerac Terre de passions

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la Mallevieille Château de

Le respect des traditions

Sur les hauteurs du Fleix, à l’ouest de Bergerac, le Château de la Mallevieille produit un vin dans le respect et selon les pratiques du terroir.

Il faudra encore du temps pour que chacun trouve sa place. Cette exploitation, c’est aussi l’histoire d’une famille. Celle du père de Philippe Biau qui, en 1958, cherche une propriété pour quitter l’Algérie et vivre en France. En 1962, toute la famille s’installe et com- mence à travailler le vignoble. En 1983, après des études d’œnologie à Bordeaux, Philippe Biau reprend la propriété. Puis en 1997, son beau-fls Tierry Bernadinis le rejoint pour donner sa dimension actuelle au château, soit 30 ha. Mais le Château de la Mallevieille, c’est également une histoire des pratiques viticoles, comme tient à le souligner Philippe Biau : « Il y a eu beaucoup de générations de vignerons avant nous. Ils suivaient un raisonnement logique, pourquoi tout changer ? » UN TERROIR, UNE GÉOLOGIE C’est ainsi que le vignoble opère peu à peu sa transition pour un retour à une plus forte densité, avec des vignes replantées à deux mètres. «Ce n’est que dans les années 1970 que l’on a planté à trois mètres, car à l’époque il y avait beaucoup de polyculture élevage, et cela per- mettait d’avoir le même matériel pour toute l’exploita- tion », précise Philippe Biau. Un exemple parmi d’autres de la façon de travailler aux vignobles Biau, dans le respect des traditions. « Le Bergerac, c’est une terre agricole, c’est un terroir avec son climat, sa géologie. Ce sont aussi des vins de plaisir, souples, c’est ce que l’on met dans notre produit », afrme Tierry Bernardinis.

L e Château de la Mallevieille est situé géographiquement à l’ouest de l’aire des vins de Bergerac. C’est aussi le moins occidental des producteurs de l’appella- tion Montravel. Ce qui permet à Philippe Biau et Tierry Bernardinis de produire une gamme variée de vins. Dont le montravel rouge. « Cela a été mis en place pour présenter un vin rouge de qualité supérieure, du même ordre que les vins bordelais » , afrme Philippe. Le décor est planté. Philippe Biau se pose en ardent défenseur de ses vins, de son vignoble bergeracois. Ce montravel rouge justement, encore jeune (l’appel- lation a été mise en place en 2001), monte peu à peu en puissance mais demeure confdentiel. Au grand dam de ses producteurs, comme ceux du Château de la Mallevieille : «Nous sommes sur le même terroir que les coteaux de Saint-Émilion. Notre vin est de grande qualité, mais la commercialisation n’est pas toujours aisée. Avant on nous écoutait à peine, maintenant on nous connaît, on nous reçoit. »

Philippe Biau et Thierry Bernardinis

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