Liver Bergerac Terre de passions

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Moulin Caresse Château

Le vin dans le sang

Au Château Moulin Caresse, le nom de famille des propriétaires a changé avec les mariages. Mais on y produit du vin depuis au moins l’an 1749.

« vocation de naissance » de travailler la vigne. Ils vivent au milieu, élaborent leurs vins depuis qu’ils ont quitté la cave coopérative, pourtant fondée par le grand-père, courent les salons pour vendre leurs bouteilles. À tel point que Sylvie Defarge reconnaît qu’ils ont été « envahis par la vigne » . «Pour nos enfants, cela a pu être dur parce qu’on ne parlait que de cela. » HISTOIRE DE FAMILLE Mais les enfants aussi ont du Moulin Caresse en eux. Comme un bon millésime, cet héritage a difusé ses arômes et son infuence, diféremment selon les per- sonnalités de chacun. Pour l’aîné, Benjamin, ce fut immédiat, inné, instinctif. «Quand il avait cinq ans, il a fait une fugue pour aller voir notre nouveau matériel de vini cation. » Il aime être au contact de la terre et penser son vin. Quentin, son cadet, a bien essayé de se construire loin des efuves de Montravel. Il a suivi des études de commercialisation de vins et spiritueux mais il est revenu aux sources, inévitablement. «Nous voulions qu’il fasse des études, aille voir comment cela se passait ailleurs et nous ramène une vision neuve. Mais non, c’est ici qu’il voulait travailler. » Il complète désormais parfaitement son frère en se concentrant sur l’aspect relationnel et commercial. Quant à Laura, la petite dernière, elle est partie faire Sup de Co à Paris. Mais elle dit déjà : « J’aiderai mes frères. » Imprégnés, rattrapés, inspirés par leur vin, les Defarge y mettent tout leur cœur en l’élaborant. C’est un peu l’âme de dix générations qui vit sur cette belle propriété de 42 ha.

D ans les veines des Defarge, le rouge du sang se mêle étroi- tement et harmonieusement à celui du Moulin Caresse. Sylvie Defarge est née en Touraine, au milieu d’un vignoble qui n’a rien à voir avec celui sur lequel elle tra- vaille aujourd’hui en famille. En épousant Jean-François Defarge, elle a épousé toute l’histoire de Moulin Caresse et s’en trouve aujourd’hui imprégnée comme si c’était la sienne. « Il y a des mémoires qui se transmettent. Je pense que ce n’est pas un hasard si, aujourd’hui, nous travaillons tous là, à faire ce vin. » Ingénieur en maladie des plantes, elle a fni par être embauchée à la Chambre d’agriculture comme conseillère viticole. « Je ne l’ai pas cherché : pendant mes études, je n’achetais que des livres sur la vigne. » Jean-François, le terrien, amoureux de son domaine, fnit de l’ancrer sur les hauteurs de Saint-Antoine-de-Breuilh. Tous deux perpétuent cette

Sylvie Defarge entourée de sa famille