Liver Bergerac Terre de passions

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Les Moulins de Boisse

De la vigne à la table

Il existe des vins tout en retenue, surprenants, et qui enchantent les papilles. Bernard et Stéphanie Molle, propriétaires du domaine Les Moulins de Boisse, sont comme leur vin: réservés, mais joliment inattendus.

pour l’ofce de tourisme d’Issigeac, je n’étais pas partie pour travailler dans le domaine du vin. Pourtant, mon mémoire portait sur le vignoble bergeracois avant et après le phylloxéra. Peut-être qu’un jour, je pourrai l’éditer ! » s’amuse la vigneronne. Ensemble, les époux conservent l’image du domaine, tout en apportant des nouveautés, Bernard lance sa cuvée vieillie en fût de chêne et développe le prestige de ses vins. UNE RENCONTRE «En 2013, on a construit ce chalet en bois pour monter une auberge vigneronne. Nous désirions habiter et travailler dans nos propres murs », se souvient Stéphanie. Depuis, madame est derrière les fourneaux et monsieur est au service en salle. Une activité qui s’ajoute à celle de l’exploitation qui comprend 22 ha. Avec deux enfants, Florianne, 17 ans, et Alexandre, 12 ans, les journées sont quelque peu extensibles… Une rencontre de Bernard et Sophie va bouleverser leur parcours professionnel : « L’IVBD nous a proposé d’installer un stand au Salon Gourmand à Périgueux. Nous y avons rencontré Jean-Pierre Cofe qui a goûté nos vins et les a beaucoup aimés. Le lendemain nous recevions un coup de fl d’une grande chaîne de distri- bution nous proposant d’échantillonner et de faire une ofre de prix. Notre bergerac blanc sec et bergerac rouge ont été sélectionnés pour être les “Coup de cœur” de la Foire d’automne. C’était inespéré…» Une grosse partie de leur production est désormais en convoi dans la France entière. «C’est bien pour l’appellation. Nous faisons du bon vin ici, c’est bien que cela se sache ! » lance Stéphanie Molle.

L e père de Bernard Molle cultivait des orangers, des oliviers et exploitait des vignes en Algérie. En 1963, comme beau- coup, il est venu vivre en France, dans un pays qu’il ne connaissait pas. Il avait 23 ans. Trente ans plus tard, lorsque son épouse et lui décident de prendre leur retraite, ils laissent leur exploitation agricole à leur fls Bernard : « J’ai repris le vignoble qui comprenait des vignes et des céréales. Au début, ce n’est pas évident de reprendre un domaine déjà existant. » Pourtant, Bernard a déjà de l’expérience. Après son brevet professionnel agricole à la Tour blanche dans le Sauternes, il fait ses armes chez Lillet à Podensac et ensuite à Saint-Laurent-des-Vignes en Dordogne, chez un négociant. «Au départ, je travaillais comme mes parents, dans le même état d’esprit. Ils avaient créé des cuvées rouge, rosé et blanc. C’est à partir de 1999 que je me suis lancé dans la création de ma propre cuvée, avec une sélection de parcelles », rapporte le vigneron. En 2002, il est rejoint par son épouse, Stéphanie Molle, une historienne, flle de viticulteurs. « Je travaillais

Bernard et Stéphanie Molle