Liver Bergerac Terre de passions

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Perreau Domaine de

Renouveau féminin

«

G aëlle Reynou-Gravier cache une belle force de caractère. « Jai choisi de faire un BTS viticulture œnologie dans l’optique de reprendre l’exploita- tion qui est dans la famille depuis cinq générations. Et quand j’ai une idée, je ne lâche pas. » Diplômes de gestion des entreprises et de dégustation en poche, Gaëlle décide d’aller travailler au sein d’autres domaines, « parce que c’est formateur » . Elle se perfectionne en vinifcation en France et à l’étranger, puis devient responsable du service technique d’une entreprise de produits œnologiques, avec là aussi des voyages un peu partout dans le monde. L’arrivée d’un deuxième enfant et les 60 ans de son père la poussent à franchir le pas de la reprise. Depuis 2013, elle est à la tête du Domaine de Perreau et de 21 ha de vignobles sur lesquels elle produit des montravels et des bergeracs. La jeune viticultrice a Gaëlle Reynou-Gravier a repris l’exploitation familiale à Saint-Michel-de-Montaigne, en août 2013. Elle a placé la femme au cœur de sa communication.

apporté sa touche personnelle au domaine. Pas sur les vins, mais sur la façon de communiquer, avec la femme au cœur de sa stratégie de communication. « Je ne fais pas un vin de femme, c’est plutôt ma manière d’en parler qui est plus subtile. J’écoute les consomma- teurs, je me remets plus en question. » Elle s’est attaquée au packaging. Exit le château sur les étiquettes, rem- placé par un G fgurant une silhouette féminine, en référence à son prénom, au nom de famille de son mari Jérémie Gravier, et à une nouvelle génération de vignerons. ENTRAIDE ET RÉSEAUX Pas question pour elle de rester seulement sur son exploitation. «Je craignais l’isolement. Le parcours à l’installation n’est pas facile, j’ai compris qu’il était impor- tant de faire partie d’un réseau.» Le Crédit agricole, la Chambre d’agriculture, le Syndicat des vignerons de Montravel, la démarche Terra Vitis pour une agriculture raisonnée dans laquelle elle est engagée, lui apportent les connections nécessaires. Mais elle a envie d’autre chose. En 2014, elle crée avec une amie l’association SO Femme et vin qui rassemble des professionnelles du vin. «Les contacts avec diférents types de personnes, viticultrices ou conjointes de viticulteurs, cavistes, œno- logues, sont enrichissants.» L’association qu’elle préside compte une quarantaine de membres de la Dordogne, du Lot-et-Garonne, du Lot, des Pyrénées-Atlantiques… Avec plusieurs objectifs au-delà de l’entraide: l’éducation des plus jeunes aumonde du vin et de son patrimoine, sans oublier des partenariats divers pour la promotion des vins et de la gastronomie du Sud-Ouest.

Je ne fais pas un vin de femme, j’écoute les avis, je me remets en question. »

Gaëlle Reynou-Gravier, vigneronne à Saint-Michel-de-Montaigne

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