Liver Bergerac Terre de passions

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Château La Plante

La passion d’une vie

Jacques Mournaud parle de ses vignes et de ses vins avec amour. S’il n’a pas pris sa retraite, c’est pour rester actif sur ses propriétés familiales, à Minzac et à Montagne-Saint-Émilion. Et continuer à accueillir des amoureux des vins, comme lui.

C’est ainsi que Jacques a su nouer des relations d’amitié avec ces derniers qui n’hésitent pas à faire le détour pour saluer le propriétaire du Château La Plante à Minzac. Presque un pèlerinage pour certains. DES VIGNES EN CADEAU DE MARIAGE Pourtant, les choses avaient mal commencé. Le grand- père de Jacques, ruiné par le phylloxéra, a dû travailler comme ouvrier dans le vignoble bordelais avant de pouvoir économiser pour acheter 85 a de vignes à Montagne-Saint-Émilion. Les parents de Jacques en hériteront en cadeau de mariage. On comprendmieux pourquoi Jacques n’arrêterait pour rien au monde de cultiver ces vignes, ainsi que ses 8 ha de Minzac. «Il n’est pas facile d’arrêter un train en marche» , dit-il. Au sortir de la guerre, le père de Jacques acquiert un vignoble àMinzac dans un état de complet délabrement. Jacques qui, enfant, cultive déjà la vigne aux côtés de son père, travaille dur pour le restaurer. Mais, en 1956, le vignoble gèle et il doit trouver du travail ailleurs, comme son grand-père. Il entre alors dans l’entreprise Massey-Ferguson où il apprend «la psychologie du vendeur». Cette expérience lui sera proftable quand il reviendra sur la propriété paternelle en 1960. Il crée alors un camping à la ferme, puis fait des études supé- rieures à l’Institut d’œnologie de Bordeaux. Il sera expert au service de la répression des fraudes, lauréat de la Fondation de l’avenir du Périgord… tout en continuant à s’occuper avec passion des domaines viticoles légués par ses ancêtres. Une passion gratifée de 203 médailles obtenues dans les concours des vins, et 50 livres d’or aux pages noircies de remerciements.

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A u-dessus de la porte, on lit: «Ici, le vin est roi et nous sommes ses serviteurs dévoués de toujours.» La phrase est de Jacques Mournaud qui l’a voulue en bonne place dans son chai. À écouter ce jeune vigneron de 85 ans, qui n’a pas pris sa retraite pour pouvoir continuer à s’occuper de ses vignes, le vin aurait toutes les qualités, guérirait tous les maux. Et, quand on voit sa gaieté et sa belle santé, on veut bien croire aux vertus de l’œnologie. Une gaieté com- municative. En témoignent les livres d’or qui le remercient dans toutes les langues pour son accueil, sa disponibilité et ses bonnes cuvées. «Quand on fait les choses avec cœur et sincérité, les gens le sentent et apprécient » , s’excuserait presque Jacques Mournaud. Ses vins en appellation Bergerac et Montagne-Saint- Émilion sont vendus au domaine et par correspondance. Le viticulteur, qui s’occupe lui-même des colis, n’hésite pas à glisser un petit mot bien tourné à ses clients.

Je n’ai pas voulu prendre ma retraite: il n’est pas facile d’arrêter un train

Jacques Mournaud, vigneron à Minzac en marche. »

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