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Tirecul La Gravière Château

La naissance d’un mythe

Les vins du Château Tirecul La Gravière à Monbazillac tirent proft des brouillards d’automne du coteau éponyme… Claudie et Bruno Billancini, propriétaires du domaine, œuvrent à la rencontre des vins et des parfums.

CIVRB. L’année d’après, il réalise un vieux rêve en s’installant dans les murs du château monbazillacois Tirecul La Gravière, accompagné de son épouse, styliste de formation. L’objectif s’est imposé au couple comme une évidence : « Le terroir était magnifque, on pouvait placer la barre très haut. Nous nous sommes dit que nous ferions le meilleur vin possible. » Les premières vendanges ont lieu en 1992 et 1993. Commercialisée en 1995, la Cuvée Madame, Tirecul La Gravière est reconnue par Robert Parker qui délivre une note de 100 sur 100. Le coup d’essai est un coup de maître. PARFAITEMENT COMPLÉMENTAIRES Loués en fermage en mauvais état en 1992, le château et son vignoble ont été rachetés par le couple en 1997 et patiemment rénovés. À partir de 2000, les époux Billancini accueillent une cuvée de blanc sec et passent le domaine en agriculture biologique. «En 2005, nous avons acheté une petite propriété à Pomerol. C’était très petit, un demi-hectare, mais c’était très agréable, même si cela demandait beaucoup d’attention. Nous l’avons cependant revendue quand notre flle Andréa est née », confe Claudie Billancini qui en garde un souvenir ému. Sur toutes les étiquettes du Château Tirecul La Gravière brille un soleil aux rayons épais, mais le nomdes époux Billancini n’apparaît pas: « C’est le vin qui est important. Je n’avais pas envie d’incarner le domaine. Pour reprendre les propriétés, pour un acheteur ou pour la famille, ce n’est pas facile. Sur l’étiquette, on voit le nom du château, c’est ce qui importe. Pour longtemps.»

E xposé au nord et à l’est, le vignoble du Château Tirecul La Gravière bénéfcie de l’irradiant soleil levant. Celui-ci inonde la pièce de dégustation et éclaire les verres de la Cuvée Madame. Un parfum de feurs d’acacia et une odeur de fruits mûrs s’en dégagent. Bruno Billancini attend notre réaction. Passionné par la chimie, la biologie et la science du vivant, il sait que le vin et son parfum appartiennent au même registre de l’émotionnel. Pour toutes ces raisons, il a décidé de devenir œnologue : « J’aimais le vin. Un ami qui faisait des études d’œnologie m’a éclairé sur ce sujet, cela m’a attiré. » En 1988, fraîchement diplômé, il arrive avec son épouse Claudie à Monbazillac et obtient un contrat de trois mois à la cave coopérative. « J’y suis resté trois ans. C’était très formateur. J’ai touché à tout » , souligne le viticulteur. En 1991, sa carrière profes- sionnelle change d’orientation. Il devient œnologue pour l’Interprofession des vins de Bergerac, l’ancien

Bruno, Claudie Billancini et leur flle

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