Liver Bergerac Terre de passions

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Les Verdots Clos

Un orfèvre au milieu des vignes

S ourire inamovible, cheveux cou- pés court, yeux bruns rieurs, David Fourtout appartient à ceux qui accueillent comme on res- pire. Jovial et simple, il com - mence son histoire par où tout a commencé. «Mon père possédait quelques vignes et des vaches, ici à Conne-de-Labarde. Il privilé- giait la production animale. Moi, j’avoue que je voulais déjà faire du vin lorsqu’on a monté le Gaec. C’était en 1991 » , se souvient le vigneron. Il avait 22 ans. À la fn de l’année 2001, David Fourtout rencontre Bertrand Bourdil, ancien technicien chez Mouton- Rothschild : «Avec Bertrand, j’ai découvert des chais prestigieux. On les a presque tous visités ! Il m’a vendu mes premières barriques. Très vite, je suis allé voir la banque et je lui ai dit : “Stop, je ne veux plus de stabu- lation, je veux un chai” ! » David a toujours son idée en tête : construire un beau bâtiment et une cave dessous. Et faire surgir une mer de vignes. Aidé de son père et de quelques employés, il se donne du mal. Il fallait avoir du caractère et un peu de folie pour se lancer dans l’aventure telle que l’avait imaginée David Fourtout. D’ailleurs, tout s’est réalisé.

Beaucoup de mal. À grands coups d’explosifs, de pelletées et de sueur, sort de terre une immense bâtisse en forme de T, fanquée d’une tour de chaque côté. Le sous-sol révèle une cave à l’architecture qui laisse un sentiment de calme, de volupté et d’éternité…Dix années auront été nécessaires pour la construire.

«SANS MON PÈRE,  JE N’EN SERAIS PAS LÀ…»

Cependant, le binôme n’est pas toujours d’accord, David insufe des nouvelles techniques : « La première fois qu’on a fait des vendanges vertes, c’était quand mon père était en vacances. Il n’aurait pas supporté ! » Le domaine produit diférentes qualités de vins, du plus simple au plus complexe: «Je crois aux vins de Bergerac, depuis toujours. Nous pouvons faire de grands vins. Nous savons les faire», appuie David Fourtout. Qui travaille de l’aube au crépuscule. Il est le premier arrivé, le dernier parti, le matin il se demande toujours s’il aura le temps de tout faire. À 46 ans, il a déjà rem- porté de nombreuses médailles avec ses beaux millé- simes, il a été élu vigneron de l’année en 2012 au concours de vins de Bergerac. Et votre famille, vous la voyez assez souvent? «Justement non, je n’ai pas vrai- ment vu grandir mes enfants, mais il n’est pas trop tard. Cet automne, je pars 7 mois aux États-Unis avec mon épouse et nos trois enfants. Mon plus grand fls nous rejoindra sur place. J’ai tout prévu. Je veux passer du temps avec ma tribu. Je reviendrai en juillet.» Pour surveiller la vigne, juste avant les vendanges.

David Fourtout, vigneron à Conne-de-la-Barde

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