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Caillavel Château

Un patrimoine familial et historique

La guerre de Cent Ans aurait commencé au château Caillavel à Pomport. Son propriétaire, Jean-Jacques Lacoste, aime raconter l’histoire de son domaine et celle de sa famille.

l’aîné de la fratrie. Alors il fera de Caillavel son domaine, celui qu’il transmettra à sa flle, laquelle épousera un monsieur Lacoste. Ils acquerront un autre domaine, le ChâteauHaut-Teulet. Voilà comment Jean-Jacques et sa sœur Céline ont hérité de deux beaux domaines viticoles, Caillavel et Haut-Teulet. POTENTIEL HUMAIN Ni Jean-Jacques ni Céline ne se destinaient à la viticul - ture. Pourtant, pendant 8 ans, Jean-Jacques sera aide familial sur l’exploitation: «Je venais de passer mon bac, mon père est décédé en août. Ma sœur vivait à Paris, elle n’était pas intéressée par les vignes. Je suis resté pour aider ma mère et conserver le patrimoine familial.» Au bout de ces 8 ans, sa mère, une «maîtresse femme», lui demande de devenir exploitant agricole en s’asso- ciant en Gaec avec elle. Le vignoble passe de 24 à 32 ha. La moitié de la production est en AOC Monbazillac. Céline reviendra aussi sur le vignoble familial, en rachetant les parts sociales de sa mère, après s’être formée à la viticulture au lycée agricole de La Brie. Ces frère et sœur, qui n’avaient pas choisi la viticulture, se retrouvent donc sur le domaine à perpétuer la tradition, produisant des vins régulièrement cités dans le Guide Hachette, et médaillés chaque année. Jean-Jacques ne regrette pas: «J’ai trouvé dans la viticulture bergeracoise des personnes exigeantes et passionnantes» , dit Jean- Jacques, engagé à divers titres sur la défense et la pro- motion des appellations bergeracoises. L’humain l’a retenu ici tout autant que les terroirs.

D iscret, Jean-Jacques Lacoste parle de son domaine plus facilement que de lui-même. « Ici a débuté la guerre de Cent Ans, quand les Anglais ont incendié Caillavel. » S’il n’a pas vraiment le temps d’interro- ger les archives, ce féru d’his- toire en sait long sur le passé de sa propriété, le château Caillavel, à Pomport. «À la Révolution, le domaine est vendu comme bien public. Il a été un temps occupé par des moines réformistes qui se sont installés ici. » Il ne faut pas beaucoup insister pour qu’il sorte des documents historiques retrouvés sur place, comme cette liste des biens et de leur valeur qui date de l’époque où les familles spoliées par la Révolution ont été indemnisées. Une page de l’histoire se tourne, un nouveau chapitre s’écrit lorsque le grand-père de Jean-Jacques achète le domaine, sans doute à une famille juive qui s’y était cachée pendant la dernière guerre. Un grand-père qui n’avait pas pu garder la propriété familiale, n’étant pas

Céline et Jean-Jacques Lacoste

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