Liver Bergerac Terre de passions

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Domaine de Coutancie

L’esprit des vins au féminin

Le Domaine de Coutancie, propriété de Nicole Maury, fait la part belle à l’AOP Rosette. Son mari Hervé, éleveur, a la même passion pour la terre.

Situé sur la rive droite de la Dordogne à Prigonrieux, le Domaine de Coutancie s’étend en fanc de colline sur 5 ha d’un terroir « exceptionnel » . Il produit une gamme complète de vins. La cuvée Jules —un bergerac rouge, en hommage à son père — est un vin maintes fois récompensé. Un vin blanc moelleux et fruité de l’appellation Rosette est un autre feuron de la maison. « Nous avons été les premiers à faire de la rosette en barriques » , s’enthousiasme Nicole Maury. Toute la production est vendue en direct par le bouche à oreille et sur quelques salons en France et en Belgique. «On essaie de produire ce qui nous plaît, ce que l’on a envie de boire, clame-t-elle. C’est une logique diférente de celle d’un vignoble plus grand, devant s’adapter aux exigences du marché. » Tout un état d’esprit ! Une convivialité bien illustrée par les goûters fruités de l’été et le brunch du 14 Juillet, où 250 convives viennent déguster vins et viandes. LA CONVERSION BIO Dans une quête toujours plus poussée d’un produit sain respectant l’environnement, le vignoble a été converti à l’agriculture biologique en 2014. «On y était presque déjà depuis des années. On produit des vins bio par éthique, non par intérêt » , afrme Nicole Maury. De son côté, Hervé Maury suit le même che- min avec son élevage bovin. Il a créé Nature Viande, structure de vente directe, dont son fls aîné, Étienne, s’occupe depuis qu’il a rejoint l’exploitation en 2013.

L ’union de Nicole Brichese, descendante de vignerons, avec Hervé Maury, fls et petit-fls d’éleveur, est celle d’une passion viscérale pour la terre, la production, le partage et la transmission. D’ailleurs, chez Nicole Maury, le désir et l’envie fonc - tionnent comme une véritable philoso- phie. Podologue de formation, elle se décide dans les années 90 à retourner dans le vignoble familial. «Quand Jules, mon père, est décédé, je n’ai pas voulu voir le fruit de plusieurs géné- rations disparaître avec lui, dit-elle. Mon trisaïeul, domestique dans une exploitation agricole à Colombier, acheta ces vignes en 1836. Tous les dimanches, son seul jour de repos, il faisait 30 km à pied pour le tra- vailler. C’est une noble attitude qui m’a infuencée. » Elle se forme à l’œnologie et à la vinifcation. Pluriactive, elle partage son temps professionnel entre son cabinet et la propriété. Elle revendique un vin au féminin : « une recherche de fraîcheur, un vin moins agressif et brutal » , selon elle.

Nicole Maury, vigneronne à Prigonrieux

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